Le nucléaire irakien se développe. L’Irak prévoit de construire huit réacteurs nucléaires d’ici 2030 pour remédier aux pénuries chroniques d’électricité. Le pays compte ainsi réduire sa dépendance énergétique et assurer 25% de ses besoins par l’énergie nucléaire.
Nucléaire Irakien : des citoyens privés d’électricité
Les pannes de courant sont omniprésentes en Irak. En effet, un écart de 10GW se creuse entre la capacité et la demande énergétique.
Le pays de 40 millions d’habitants aurait théoriquement besoin de 28GW, or aujourd’hui seuls 22GW sont produits ou importés. Sans compter que l’été, avec les chaleurs étouffantes avoisinant les 50°C, la consommation énergétique culmine à 30GW.
11 GW de réacteurs nucléaires
L’Irak entend répondre à la demande énergétique par la construction de réacteurs nucléaires pouvant produire jusqu’à 11GW, soit 8 000MW/mois. Il est urgent de combler ce déficit pour cette économie riche en pétrole qui subit les crises économiques. Obtenir une autonomie énergétique permettrait à l’Irak d’être plus indépendant, notamment au sein de l’OPEP.
Un projet à 40 milliards de dollars
Construire huit réacteurs nucléaires coûte 40 milliards de dollars. Un coût beaucoup trop important pour que l’Irak puisse se l’offrir.
Le président de l’Autorité irakienne des ressources nucléaires, Kamal Latif a déclaré que plusieurs États pourraient prendre part au projet. Parmi lesquels, la Russie et la Corée du Sud mais aussi la France et les États-Unis.
Nucléaire irakien : des négociations en cours
L’Irak traverse sa pire crise économique et prévoit pourtant de négocier des facilités de paiement sur vingt ans. Il semblait que des responsables sud-coréens souhaitaient participer à la construction des centrales. Mais Kepco, le producteur d’énergie coréen, a nié toute implication.
Les négociations semblent plus avancées du côté russe. La société Rosatom a fait un communiqué pour une coopération à des fins pacifiques :
« Rosatom discute d’une opportunité de coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire avec des partenaires irakiens ».
Déjà trop tard pour une échéance en 2030
Le projet d’envergure permettra d’apporter 11GW supplémentaires. Cela restera insuffisant à l’aune de 2030 où l’on prévoit un besoin énergétique de 42GW.
L’indice de fécondité proche de quatre enfants par femme annonce une nette augmentation de la population. Cette dernière consommera donc davantage. L’écart entre la demande et la capacité énergétique atteindra 14GW même avec les huit nouveaux réacteurs.
L’Irak s’engage dans la modernisation de ses infrastructures
Pour espérer exporter davantage de pétrole, l’Irak a tenté de rénover ses infrastructures d’acheminement dont les circuits étaient vétustes. L’Irak s’était entendu avec l’Allemagne et les États-Unis, seulement aucun projet n’a vu le jour.
Le pays capture toujours son gaz naturel avec des torchères polluantes. On estime jusqu’à 50% de pertes, soit 2,5 milliards de dollars.
L’instabilité chronique en Irak
Les crises économiques graves, les pannes électriques généralisées et un gouvernement instable ne font pas bon ménage. Le nucléaire irakien est aussi indispensable que nécessaire pour empêcher des protestations qui ont menacé de renverser le gouvernement. L’Irak perçoit l’énergie nucléaire comme une solution pour garantir une électricité moins chère et disponible chaque jour.
Le nucléaire irakien : vers l’indépendance énergétique
Face aux pénuries, « sans énergie nucléaire d’ici 2030, nous aurons de gros problèmes » assure M. Latif. Le nucléaire irakien est une aubaine pour le pays qui tente de se défaire de la dépendance énergétique de l’Iran . Ce dernier importe 1,3MW/jour.
Le gouvernement irakien espère avoir trouvé là, la solution pour assurer une électricité continue à ses citoyens. Cependant, il n’est pas certain que les 8 réacteurs répondent à la demande grandissante.