Le nucléaire allemand devrait progressivement sortir du mix électrique en Allemagne selon la chancelière Angela Merkel. Dans une interview accordée à Reuters, elle défend sa position et le choix qu’elle avait pris pour l’Allemagne en 2011.
Le nucléaire allemand en berne depuis Fukushima
Angela Merkel, au pouvoir depuis 16 ans, a fait pression pour abandonner le parc nucléaire allemand après l’accident de la centrale nucléaire Fukushima. Une décision prise il y a 10 ans que la plupart des Allemands approuvent.
« Nous sommes maintenant confrontés à la tâche très ambitieuse et difficile de mener à bien la transition énergétique. Cette tâche est ardue, car nous devons abandonner le charbon et l’énergie nucléaire, dont nous sommes très dépendants. Mais il est également vrai que cela en vaudra la peine pour notre pays si nous le faisons bien. », a-t-elle déclaré.
Conséquence : l’Allemagne est encore dépendante du charbon
Mais cette décision a rendu l’Allemagne plus dépendante du charbon. L’objectif de réduction des émissions de GES de 40% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2020 n’a pas été atteint. De plus, cela a contribué à la hausse des coûts de l’électricité pour l’industrie et les ménages.
Ces adversaires l’accusent ainsi de ne pas investir suffisamment pour promouvoir l’expansion des sources d’énergies renouvelables. Alors que dans le même temps, son gouvernement faisait pression en faveur d’une élimination progressive du charbon d’ici à 2038.
Les trois partis en pourparlers pour la formation d’un nouveau gouvernement souhaitent avancer cette échéance à 2030. Mme Merkel quittera ses fonctions une fois qu’un nouveau gouvernement aura prêté serment à la suite des élections de septembre 2021.
La part des renouvelables croît dans le mix énergétique
La part des ENR dans le mix énergétique de la plus grande économie d’Europe n’a cessé de croître depuis Fukushima. Cependant, les économistes estiment qu’elle n’a pas augmenté assez vite pour aider le pays à atteindre ses objectifs en matière d’émissions.
L’année dernière, les énergies renouvelables ont représenté 45% de l’énergie produite en Allemagne, contre 17% en 2010. La part de l’électricité produite à partir du charbon est tombée à 23%, contre 42% en 2011. La production du parc nucléaire allemand est de 11% aujourd’hui, contre plus de 20% en 2011.
L’Allemagne défend le duo ENR-Gaz dans la taxonomie européenne
« Nous pensons que l’énergie nucléaire ne doit pas être classée comme étant aussi propre que l’énergie éolienne et solaire. Pour la France, par exemple, il s’agit d’une technologie palliative. Nous maintenons que c’est le gaz naturel qui doit être classé comme une technologie palliative. », ajoute la chancelière.
La Commission européenne, élabore actuellement une « taxonomie » de la finance durable. Elle définira les activités répondant aux critères environnementaux permettant de bénéficier d’un financement européen. Elle pourrait intégrer l’énergie nucléaire, car elle ne produit aucune des émissions de CO2.
Merkel a déclaré que l’Allemagne continuerait à s’opposer au projet. Mais a reconnu qu’il serait difficile de rallier 19 autres membres à sa position pour le bloquer.