North Oil Co : le Kurdistan dément le détournement de champs de pétrole

L'entreprise qatari dénonce une action de l'armée

North Oil Co a accusé les forces du Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) d’avoir pris le contrôle de deux champs pétroliers à Kirkuk. Cet incident survient en plein regain de tensions autour de la politique pétrolière indépendante du KRG. Le plus haut tribunal d’Irak a réclamé un transfert du secteur énergétique kurde au gouvernement fédéral.

North Oil CO dénonce un détournement

L’entreprise qatarie exploite le champ de Bai Hassan depuis 2017. Cette zone pétrolifère clé a en effet été prise au GRK par Bagdad cette année-là.  Mais malgré une amélioration générale de la sécurité depuis que Kirkouk était sous le contrôle de l’État islamique, le groupe d’insurgés reste actif dans la région et a attaqué le champ.

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North Oil Co a ainsi publié un communiqué indiquant que les forces armées kurdes accompagnées de techniciens avaient pris le contrôle des champs pétroliers. Ces derniers souhaitant exploiter la production des deux champs pour le compte du GRK. C’est le GRK que North Oil Co tient donc pour responsable de cette action qu’elle juge « anticonstitutionnelle ».

Le porte-parole du GRK a cependant dénié toutes implications ce 14 mai. Il dénonce au contraire une campagne politique visant à salir la réputation du Kurdistan.

« Cette campagne contre la région du Kurdistan est purement politique et sans fondement juridique », a déclaré le porte-parole. « Ces allégations contre la région du Kurdistan sont totalement fausses et visent à semer la discorde et à s’agiter contre les droits du pétrole de la région du Kurdistan. »

Une décision de justice irakienne

Cet incident est susceptible de tendre encore la tension entre Erbil et Bagdad, qui tente de prendre contrôle du secteur énergétique kurde. Le 15 février 2022, la cour suprême fédérale a en effet réclamé la passation des actifs gaziers et pétroliers kurdes au gouvernement fédéral irakien. Le GRK avait commencé son exportation indépendante de pétrole par la Turquie en 2014.

Les deux partis ne sont pas parvenus à un accord malgré 75 jours de négociation. L’Iraq National Oil Co. a rappelé le 12 mai dernier que seul le gouvernement fédéral peut formuler une politique de développement du pétrole et du gaz et gérer l’activité qui y est liée. North Oil Co étant donc légalement seul exploitante des sites de Kirkouk

Il est important de souligner que la production kurde de pétrole est en baisse depuis quelque temps. En avril, le Kurdistan produisait 474 000 barils par jour, contre près de 600 000 b/j fin 2017.

Depuis le départ de l’Etat Islamique, Irak et Kurdistan continuent de se disputer farouchement la revendication des champs de Kirkouk.

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