Il est « stupide et absurde » de soupçonner la Russie d’être derrière les fuites massives détectées après des explosions ayant touché les gazoducs Nord Stream, a déclaré mercredi le Kremlin, alors que les Européens dénoncent un « sabotage ».
« Il était assez prévisible » que certains mettent la Russie en cause, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Prévisible, stupide et absurde », a-t-il ajouté.
Ces fuites touchant Nord Stream 1 et 2 sont « problématiques pour nous, car les deux tubes sont remplis de gaz (russe) prêt à être pompé, et ce gaz coûte très cher. Maintenant, ce gaz est en train de s’échapper », a-t-il regretté.
Les deux infrastructures ont été endommagées par des explosions sous-marines au large d’une île danoise en mer Baltique, provoquant de vastes bouillonnements.
Hors service à cause de la guerre en Ukraine, ces gazoducs, qui relient la Russie à l’Allemagne, contenaient tout de même du gaz.
L’Union européenne a promis la « réponse la plus ferme » à ce « sabotage » et le gouvernement danois a qualifié les explosions d' »actes délibérés ».
S’ils n’ont pas désigné de responsable, l’Ukraine a, elle, affirmé que ces fuites étaient le résultat d’une « attaque terroriste planifiée » par la Russie contre les pays européens.
M. Peskov a appelé « tout le monde à réfléchir avant de s’exprimer, à attendre les résultats des inspections pour savoir s’il s’agit d’une explosion ou non ».
« Cette situation exige du dialogue, une interaction rapide entre toutes les parties pour découvrir ce qu’il s’est passé. Pour l’instant, nous constatons une absence totale de dialogue », a-t-il ajouté.
Ces fuites éloignent la perspective d’une reprise prochaine des livraisons de gaz à l’Europe via Nord Stream 1, qui avaient été interrompues début septembre dans le contexte des tensions autour de l’offensive russe en Ukraine.
La Russie a fermé les vannes en invoquant des problèmes techniques, mais les Européens, très dépendants du gaz russe pour se chauffer cet hiver, accusent Moscou d’utiliser les livraisons comme un moyen de pression.