La neutralité carbone était au cœur des débats hier entre Fatih Birol, directeur exécutif de l’IEA et le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy. L’International Energy Agency (IEA) recevait le PDG français pour un échange autour de la nouvelle politique du groupe en matière environnementale.
EDF s’engage pour la neutralité carbone
Selon Jean-Bernard Lévy, la neutralité carbone n’est pas une option. Le respect de l’Accord de Paris est la « raison d’être » de l’entreprise. Au vu des impacts du réchauffement climatique auxquels nous faisons face chaque jour, cette transition doit être une priorité. La fonte des glaces et les grandes crues sont des rappels de cette urgence.
Avec 90% de son énergie décarbonnée, EDF est l’une des entreprises qui produit le moins d’émission de CO2 dans le domaine électrique. Le nombre de 55 grammes d’émission de CO2/KWh est l’un des plus bas de l’Union Européenne selon Jean-Bernard Lévy. Des résultats dus à un mix énergétique reposant sur les énergies renouvelables et le nucléaire.
Le potentiel de l’hydroénergie et de l’éolien offshore
Source souvent éclipsée au sein des énergies renouvelables, l’hydroénergie a un potentiel important. Et ce, notamment dans les pays émergeant. Pour Jean-Bernard Lévy, l’électrification de l’Afrique repose sur cette ancienne énergie. EDF a d’ailleurs développé un projet de barrage au Cameroun, avec la Banque Mondiale, pour fournir de l’électricité à un tiers du pays. Une construction qui devra prendre en compte la biodiversité et les populations locales.
L’éolien offshore est une autre source importante d’énergie, dont le prix a fortement baissé. Il y a 6 ans, chaque éolienne ne représentait qu’une capacité de 6 GW. Elle représente aujourd’hui 12 GW et 20 GW dans 10 ans. Un potentiel important pour le débat climatique.
Les mers du nord et Baltique recèlent, notamment, de sites importants, où la variabilité du vent est moins grande que sur terre. L’Europe, et notamment le Royaume Unis sont en tête en la matière. Le premier ministre britannique Boris Johnson a d’ailleurs mis en avant cette énergie dans son programme climatique en 10 points. Cependant, des pays comme la Chine et les États-Unis sont en train de rattraper leur retard en la matière.
nucléaire, ou la Pologne, qui n’a pas encore de réacteur, pourraient se tourner vers cette énergie dans les prochaines années.
Certains États, comme le Canada ou les États-Unis, ont d’ailleurs choisit de développer des petits réacteurs modulaires nucléaires pour garantir l’efficacité de cette énergie. Une entreprise qui n’est pas encore suivie par les compagnies privées, comme EDF, qui pensent que le potentiel de cette énergie émergera dans une dizaine d’années avec les connaissances nécessaires.
Même si certains pays européens s’appuient fortement sur le nucléaire pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris, celle-ci n’est pas la seule solution selon Jean-Bernard Lévy.
Une nouvelle entente autour de l’hydrogène
EDF souhaite développer sa technologie d’hydrogène vert, qui repose sur le système de l’électrolyse, pour le substituer à l’hydrogène produit à partir d’énergie fossile. De même, l’entreprise souhaite développer des projets de propulsion à l’hydrogène pour les véhicules. La filiale Hynamics sera chargée de ces nouvelles avancées.
Cette nouvelle énergie verte fait consensus aux seins des États, mais aussi des sociétés privées qui se sont regroupées dans un conseil de l’hydrogène pour accélérer les avances dans ce domaine.
EDF, présent sur tous les fronts pour la neutralité carbone
L’entreprise EDF, a donc développé plusieurs angles d’attaques pour respecter ses objectifs de neutralité carbone et développer ses capacités énergétiques. Des mesures qui selon Jean-Bernard Lévy doivent être prises parallèlement à une augmentation du prix du CO2 en Europe. Un coût supérieur à 25 euros permettrait de financer à plus long terme ces innovations neutres en carbone.