L’entreprise française Naarea a annoncé la mise en service de son laboratoire industriel I-Lab, situé à Cormeilles-en-Parisis, au nord de Paris. Ce centre, d’une superficie de 2400 m², accueillera une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs et servira à mener des tests en environnement non nucléaire pour le développement de son micro-réacteur avancé à sels fondus, le XAMR (eXtra Advanced Modular Reactor).
Un centre dédié aux tests technologiques
L’I-Lab se compose de trois espaces principaux. Un premier est consacré à la production de sels de refroidissement, au prototypage, aux tests automatisés et à la validation de l’architecture numérique des futures unités de production de Naarea. Un second espace est dédié aux expérimentations thermohydrauliques avec plusieurs boucles de test destinées à simuler le fonctionnement du XAMR à différentes échelles. Enfin, un troisième ensemble regroupe trois laboratoires spécialisés : un laboratoire matériaux et chimie pour l’étude des phénomènes de corrosion et de résistance mécanique, un laboratoire d’analyse pour le développement de protocoles d’évaluation des matériaux, et un laboratoire gaz dédié aux systèmes de filtration, séchage et traitement des gaz nécessaires au fonctionnement du réacteur.
Un outil clé pour l’industrialisation du XAMR
Les boucles de test grandeur nature du centre permettront de valider les études et simulations réalisées par les ingénieurs de Naarea. Elles serviront également à expérimenter de nouveaux procédés et matériaux, tout en contribuant à la documentation technique destinée à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection française.
Jean-Luc Alexandre, fondateur et PDG de Naarea, souligne l’importance de cette avancée dans le développement du XAMR. « Ce centre de tests nous permet de franchir une étape clé, en renforçant notre démarche industrielle et en nous offrant un outil adapté à nos besoins d’expérimentation à grande échelle », a-t-il déclaré.
Objectifs et perspectives de Naarea
Naarea, créée en 2021, ambitionne de commercialiser un réacteur modulaire ultra-compact à neutrons rapides utilisant du combustible recyclé et du thorium. Son XAMR, d’une puissance de 80 MW thermiques (40 MW électriques), vise plusieurs applications industrielles, notamment dans le transport, l’agriculture et la gestion énergétique des bâtiments intelligents.
La société met en avant l’avantage d’un déploiement décentralisé, sans nécessité de raccordement au réseau électrique, permettant d’adapter l’offre énergétique aux besoins locaux et d’assurer une sécurité d’approvisionnement. Elle prévoit la mise en production des premières unités à l’horizon 2030.