La construction de la première phase du réacteur de recherche Myrrha a débuté en Belgique. Ce projet, financé en partie par l’Union européenne, vise à remplacer le réacteur vieillissant BR2 et à démontrer la transmutation des radionucléides à longue durée de vie.
Introduction au Projet Myrrha
Le réacteur Myrrha (Multipurpose Hybrid Research Reactor for High-tech Applications) est conçu comme un système sous-critique alimenté par un accélérateur de protons. Ce projet pionnier sera développé en trois phases, la première étant la création de Minerva, un accélérateur de particules et deux installations cibles. La deuxième phase augmentera la capacité de l’accélérateur à 600 MeV, et la troisième phase verra la construction du réacteur nucléaire lui-même.
Financement et Partenariats
Le gouvernement belge, avec une contribution de 40 % du coût total de 1,6 milliard d’euros, a donné son feu vert en 2010. Le Conseil des ministres de Belgique a approuvé un financement de 558 millions d’euros pour couvrir les investissements et les coûts d’exploitation de Minerva jusqu’en 2038. Le projet bénéficie également du soutien de l’Union européenne et de la Banque européenne d’investissement, avec 70 % des fonds provenant de pays de l’UE. Ce projet a pour but de renouveler le parc nucléaire belge. Par ailleurs, le premier réacteur belge, vieux de 40 ans, avait été fermé en 2022.
Applications et Recherche
Myrrha remplacera le réacteur BR2, vieillissant, et servira à diverses fonctions de recherche, notamment la transmutation des déchets nucléaires à longue durée de vie et la production de radio-isotopes pour la médecine. Minerva jouera un rôle crucial dans la production de nouveaux radio-isotopes médicaux émettant des particules alpha, permettant des traitements moins invasifs pour les patients atteints de cancer.
Un Avancement Technologique
Hamid Aït Abderrahim, directeur du programme Myrrha et directeur général adjoint du SCK-CEN, a déclaré que ce projet pourrait permettre de réutiliser certains déchets nucléaires hautement radioactifs. En réduisant les déchets à leur niveau de radiotoxicité naturel après seulement 300 ans, Myrrha pourrait diminuer le problème des déchets nucléaires d’une échelle géologique à une échelle humaine, et réduire leur volume par un facteur de 100.
Le réacteur Myrrha fait partie de la stratégie européenne pour les infrastructures de recherche, aux côtés des réacteurs Jules Horowitz en France et Pallas aux Pays-Bas. Ces projets constituent les pierres angulaires de l’Espace européen de la recherche sur les réacteurs expérimentaux.