Le Mozambique dispose de ressources énergétiques considérables qui pourraient soutenir son développement industriel et améliorer les conditions de vie de sa population, selon la première évaluation politique de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) consacrée au pays. Publié à l’occasion du 5e Séminaire de l’énergie de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), le rapport souligne les progrès réalisés en matière d’électrification, tout en appelant à une meilleure planification et gouvernance.
Des progrès en électrification mais des inégalités persistantes
Entre 2012 et 2022, le taux d’électrification du Mozambique a presque doublé, notamment grâce à l’extension du réseau national et aux solutions hors réseau. Toutefois, plus de la moitié de la population restait sans accès à l’électricité en 2022, et seulement 7 % disposait de moyens de cuisson modernes. Le rapport indique que les mini-réseaux et les systèmes solaires domestiques autonomes représentent les options les plus économiques pour l’électrification des zones rurales, mais ces segments dépendent encore largement des financements publics.
Des ambitions industrielles portées par le gaz et les énergies renouvelables
La stratégie de transition énergétique du Mozambique, adoptée en 2023, fixe l’objectif d’un accès universel, abordable et fiable à l’énergie moderne d’ici 2030. Elle repose sur l’exploitation de ressources nationales telles que l’hydroélectricité, le solaire, l’éolien, la biomasse et le gaz naturel, dont les réserves figurent parmi les plus importantes au monde. L’État vise également à renforcer sa position sur la chaîne de valeur des minerais critiques en développant l’extraction et le traitement local.
Des obstacles structurels à lever pour attirer les capitaux
Malgré un potentiel énergétique important, le pays fait face à des défis liés au coût élevé du capital et à la faiblesse des infrastructures, qui freinent la mise en œuvre des projets. Si le Mozambique exporte déjà du gaz naturel liquéfié (GNL), plusieurs projets de grande envergure ont été retardés, limitant les retombées économiques attendues. Pour gérer les futures recettes issues de ses opérations gazières, le gouvernement a créé un Fonds souverain national, chargé de canaliser et sécuriser les revenus énergétiques.
Une gouvernance énergétique à renforcer
L’AIE insiste sur l’importance de données fiables, d’une coordination accrue entre institutions publiques et privées, et d’une politique énergétique cohérente pour réussir la transformation énergétique du pays. Elle recommande également l’élaboration d’un plan d’adaptation spécifique au secteur, en tenant compte des effets du changement climatique sur l’hydroélectricité, afin d’assurer la résilience des infrastructures.