Un nouveau décret du Kremlin prévoit le transfert à une société russe des droits de Sakhaline-2, projet pétro-gazier dans lequel des sociétés japonaises ont des parts. Néanmoins, le Japon déclare que le décret ne devrait pas “entravés” ses intérêts énergétiques.
De fait, Mitsui & Co et Mitsubishi Corp détiennent à eux deux 22,5% des parts du projet Sakhaline-2, situé dans l’Extrême Orient russe, et dont le gaz naturel liquéfié (GNL) est principalement livré au Japon. Peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine fin février, le géant britannique des hydrocarbures Shell a décidé de se séparer de ses actifs en Russie, y compris de sa part de 27,5% dans Sakhaline-2.
Tout en se joignant aux sanctions occidentales contre Moscou, le Japon avait dit vouloir rester à bord de ce projet stratégique, en tant que pays très dépendant de ses importations d’énergies fossiles. Ainsi, quelque 8% du GNL importé par le Japon provient de Russie.
Moscou transfère l’intégralité des parts de Sakhaline-2
Le décret signé jeudi par le président russe Vladimir Poutine prévoit le transfert de l’intégralité des parts de Sakhaline-2 dans une nouvelle société russe créée par l’État. Ainsi, le géant russe Gazprom doit conserver sa part actuelle de 50%, tandis que les partenaires étrangers ont un mois pour dire s’ils souhaitent prendre des parts dans la nouvelle société et devront dans ce cas obtenir le feu vert de Moscou, selon le texte.
Le Japon “examine attentivement” la décision du Kremlin et son impact sur les importations de GNL provenant de Russie, a déclaré vendredi lors d’un point de presse le secrétaire général adjoint du gouvernement nippon Seiji Kihara.
M. Kihara déclare que le décret ne devrait pas “entravés” les intérêts énergétiques du Japon.
Mitsui & Co et Mitsubishi Corp, dont les titres chutaient vendredi à la Bourse de Tokyo, examinaient les détails du décret et se concertaient avec le gouvernement japonais, selon des porte-parole des deux sociétés interrogés par l’AFP.
Le Japon subit actuellement des températures caniculaires mettant à mal son réseau électrique. Le gouvernement a averti à plusieurs reprises cette semaine de risques de pénuries d’électricité dans la région du Grand Tokyo. Ainsi, les entreprises et particuliers doivent limiter leur consommation électrique pendant trois mois à compter de ce vendredi.