Méthavéore est initialement une idée de 3 agriculteurs de la Drôme. 5,5 millions d’euros plus tard, le biogaz est injecté dans le réseau GRDF. L’unité de méthanisation en activité depuis décembre dernier s’inscrit alors dans les objectifs énergétiques régionaux et nationaux.
Méthavéore s’est connecté au réseau de gaz GRDF
À l’initiative de trois agriculteurs
Méthavéore est une unité de méthanisation agricole, située à Étoile-sur-Rhône, dans la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif était de raccorder le site d’injection au réseau de gaz GRDF de la Drôme. Fin 2020, c’est chose faite, le biométhane est raccordé au réseau.
Initialement, il s’agit d’un projet porté par trois agriculteurs ayant vu dans le processus de méthanisation une opportunité en or de mettre en route une logique d’économie circulaire dans le département. Les trois hommes investissent alors 5,5 millions d’euros pour créer un site de méthanisation.
Alimenter 4500 foyers en biogaz
Le projet est axé sur la production de biométhane, gaz 100% renouvelable dont la qualité équivaut celle du gaz naturel. Opératoire depuis décembre dernier, l’unité de méthanisation à une capacité de production de 18 millions kWh/an de gaz renouvelable. En d’autres termes, unité de méthanisation de Méthavéore peut, seule, répondre à la consommation annuelle de plus de 4 500 logements neufs.
Actuellement déjà, Méthavéore permet l’alimentation en gaz renouvelable de trois communes environnantes : Étoile-sur-Rhône, Porte-les-Valences et Valence.
Méthavéore, unité de production de gaz 100 % renouvelable
Le processus de méthanisation agricole consiste à transformer les déchets organiques (déjections animales ou substrats végétaux) en biogaz. La métamorphose est possible grâce à l’action des bactéries présentes naturellement dans les matières organiques. Cela se déroule au sein de l’unité de méthanisation, qui se trouve être une sorte de cuve.
Les agriculteurs y déposent les déchets organiques, qui, après fermentation, libèrent du gaz. Le biogaz ainsi produit est composé à 40% de gaz carbonique et à 60% de méthane. Son utilisation, sans externalités négatives sur notre biosphère, permet alors de produire de la chaleur, de l’eau chaude ou de l’électricité de manière écologique et renouvelable.
La méthanisation pour la transition écologique
Participer à la transition écologique de l’agriculture
Tout d’abord, Méthavéore procure une autonomie de fertilisation des cultures. En effet, la méthanisation coproduit, aux côtés du biométhane, une substance appelée digestat (un engrais naturel organique). Ainsi, les agriculteurs qui recyclent leurs déchets organiques peuvent le substituer aux engrais chimiques nuisibles à leurs sols.
Ensuite, le projet prévoit également de respecter les méthodes de Cultures Intermédiaires Multi-Services Environnementaux (CIMSE). Ces dernières sont des semences entre les cultures alimentaires dont le but est d’améliorer la vie biologique des sols. Par la capture des molécules de dioxyde de carbone, ces méthodes maintiennent la vie au sol et favorisent l’agriculture.
Un projet gagnant-gagnant entre GRDF et le monde agricole
En outre, la méthanisation agricole a permis à ces trois agriculteurs de la Drôme de diversifier leurs revenus. La condition financière des agriculteurs est très sensible à leur production et à la législation en vigueur. Toutefois, produire du biogaz et l’injecter dans les réseaux de gaz GRDF permet aux agriculteurs de pérenniser leurs revenus agricoles.
Enfin, dans une logique d’économie circulaire, de nouveaux emplois locaux et non délocalisables ont été créés grâce à Méthavéore. La nouvelle liaison des trois communes au réseau de gaz de GRDF a engendré de l’emploi dans les municipalités concernées.
De façon plus globale, la méthanisation pourrait représenter une économie de plusieurs millions d’euros. D’autant qu’elle séduit de plus en plus les agriculteurs.
Méthavéore, projet pionnier dans le processus de transition énergétique français
Ce projet s’inscrit parfaitement dans l’engagement énergétique et climatique de la région Auvergne Rhône-Alpes. Via sa Charte Ambition Biogaz 2023, elle s’est fixée l’obligation de promouvoir et développer le biogaz sur son territoire.
De plus, dans un cadre plus large, Méthavéore s’avance comme un pionnier pour la transition écologique et énergétique française. La Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (2015) prévoit 10% de gaz naturel dans les réseaux d’ici 2030.
Face aux intenses efforts des agriculteurs, les spécialistes de GRDF affirment que la France pourrait dépasser ce seuil plus rapidement. Alternative énergétique intéressante, sans préjudices environnementaux, le biogaz est un marché prometteur pour accompagner la transition énergétique. Le département de la Drôme, pour le moins, semble en bénéficier pleinement.