Marathon Petroleum, le plus grand raffineur américain, augmente la cadence de ses raffineries. Il prévoit d’atteindre 95 % de sa capacité au deuxième trimestre afin de répondre à la demande croissante de diesel et d’essence à l’approche de la saison estivale.
Marathon Petroleum maximise sa production
La société reporte certains travaux planifiés afin de profiter de la vigueur du marché au comptant actuel. Cela lui permet d’effectuer des travaux de révision en 2022, affirme Ray Brooks, directeur du raffinage de Marathon, lors de la conférence téléphonique sur les résultats du 3 mai avec S&P Global.
Il déclare également :
« Avec les demandes actuelles, nous cherchons à maximiser notre système de raffinage, comme l’indiquent les prévisions pour le deuxième trimestre. Nous travaillons actuellement à maximiser la production de distillat dans l’ensemble de notre système. Pour vous donner un peu plus de détails, c’est quelque chose que nous examinons quotidiennement. Pour nous assurer que nous maximisons le distillat total récupérable et que nous maximisons la partie avant du distillat. »
L’augmentation des exportations d’ULSD resserre le marché de l’USAC
Marathon, comme ses homologues, a fonctionné essentiellement sur le distillat. Ceci pour profiter de la hausse mondiale des prix du diesel due à l’insuffisance de l’offre et au retard sur les marchés des distillats.
Par ailleurs, les exportations totales de Marathon s’élevaient en moyenne à 200 000 b/j à la fin du premier trimestre. Elles sont passées à une moyenne de 250 000 b/j et 300 000 b/j au deuxième trimestre. Les barils sont principalement destinés à l’Amérique latine, mais aussi à l’Europe.
Brian Partee, responsable des produits propres chez Marathon Petroleum, déclare que l’augmentation des exportations de distillats a resserré le marché de la côte atlantique américaine. Ce dernier enregistre une baisse des importations européennes ainsi qu’une diminution des flux dans le Colonial Pipeline. Celui-ci constitue le principal conduit des produits raffinés de la côte atlantique américaine vers le port de New York.
Cependant, il s’agit là d’une question de calendrier et de « l’emballement de la première partie du cycle ». Par conséquent, cela a permis à Marathon de profiter immédiatement des prix élevés actuels du diesel par le biais de l’exportation plutôt que d’attendre le temps qu’il faut au diesel pour remonter le Colonial Pipeline.
Toutefois, cette dynamique commence à s’atténuer. L’écart entre le prix du diesel ULSD de la côte atlantique américaine et le diesel exporté par l’USGC se creuse. Ainsi, cela attire les importations vers l’USAC.
Les évaluations de Platts ont montré que les barges de diesel ULSD de l’USAC détenaient une prime de 91,4 cents/gal par rapport au prix d’exportation de l’USGC ULSD le 2 mai, comparativement à la prime de 33 cents/gal jusqu’à présent en 2022.
Un contexte particulier
Les restrictions imposées aux exportations de pétrole russe à la suite de la guerre en Ukraine en février ont eu un impact particulier sur l’approvisionnement mondial en diesel. Les exportations de distillats moyens russes, qui s’élevaient en moyenne à 1,1 million de b/j en février, sont tombées à 943 000 b/j en mars et 868 000 b/j en avril, selon les données de Kpler.
Aussi, l’extrême volatilité des prix de distillats et le retard des marchés créent une situation inhabituelle sur les marchés pétroliers. Ceci a un moment où les raffineurs s’orientent historiquement principalement vers l’essence pour constituer des stocks actuellement sous-alimentés.
Toutefois, à l’instar de ses homologues, Marathon Petroleum examine constamment les avantages économiques de la production de diesel par rapport à la production d’essence. Dans le même temps, l’entreprise se prépare à la saison estivale. Elle se profile à la fin du mois de mai avec le week-end du Memorial Day. La firme cherche également à tirer parti du retard pris par le marché du diesel.