Malgré les sanctions, Rosatom étend son influence nucléaire mondiale et sécurise ses exportations

Malgré des sanctions occidentales sévères contre l'énergie russe, Rosatom poursuit ses projets nucléaires à l'international et maintient un flux régulier d'uranium enrichi vers l'Europe et les États-Unis, soutenant ainsi l’économie russe grâce à une stratégie efficace de diversification.

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Depuis février 2022 et le début du conflit en Ukraine, les sanctions occidentales contre la Russie ont principalement ciblé les secteurs pétrolier et gazier, sans toutefois affecter significativement le secteur nucléaire, dominé par la société d’État Rosatom. Profitant de cette situation particulière, Rosatom a continué à signer et développer d’importants projets nucléaires à travers le monde tout en maintenant un approvisionnement stable d’uranium enrichi vers l’Occident, un paradoxe économique notable dans le contexte géopolitique actuel.

Expansion mondiale des projets nucléaires de Rosatom

En Afrique, Rosatom développe activement plusieurs projets stratégiques. En Égypte, la construction des quatre réacteurs VVER-1200 de la centrale nucléaire d’El Dabaa progresse selon le calendrier prévu depuis juillet 2022. Au Mali, la société russe a signé en juillet 2024 plusieurs accords avec les autorités locales pour construire une centrale nucléaire modulaire de faible puissance (SMR, Small Modular Reactor). L’Algérie, de son côté, a renforcé dès mars 2023 sa coopération avec Rosatom via un partenariat entre la Commission Algérienne de l’Énergie Atomique (COMENA) et l’opérateur russe.

L’Asie représente aussi un axe stratégique majeur pour Rosatom, notamment avec la Chine, où la construction du réacteur Xudapu-4 a débuté en mai 2022. En Inde, la coopération se poursuit autour de la centrale nucléaire de Kudankulam, confirmant l’importance du marché indien pour l’entreprise russe. Le Vietnam a, quant à lui, décidé de relancer en 2025 un vaste programme nucléaire en partenariat avec Rosatom, après une pause de plusieurs années.

En Amérique latine, la Bolivie consolide ses liens avec Rosatom via le Centre de Recherche et Développement en Technologie Nucléaire (CIDTN) d’El Alto, opérationnel partiellement depuis 2022 et devant atteindre sa pleine capacité en 2025.

En Europe, malgré les tensions, la Hongrie poursuit sans entrave majeure l’expansion de sa centrale nucléaire de Paks grâce au soutien technique de Rosatom, démontrant ainsi que les échanges commerciaux en matière de nucléaire civil subsistent malgré les restrictions politiques et économiques.

Le maintien stratégique des exportations d’uranium enrichi

Parallèlement à son réseau de projets internationaux, Rosatom continue d’assurer un approvisionnement régulier d’uranium enrichi vers l’Occident. Aux États-Unis, malgré une interdiction progressive prévue d’ici 2028, les importations d’uranium enrichi russe se poursuivent actuellement sous licence exceptionnelle. À titre d’exemple, Tenex, une filiale de Rosatom, a récemment livré 100 tonnes d’uranium enrichi au port américain de Baltimore en février 2025.

En Europe, les importations de combustible nucléaire russe par l’Union européenne ont presque doublé entre 2022 et 2023, passant de 314 à 573 tonnes. L’Allemagne a elle seule a augmenté ses importations de 70 % sur la même période, confirmant une dépendance accrue malgré les efforts pour diversifier les sources d’approvisionnement.

Défis internes et maintien de la compétitivité

Cette dynamique positive masque néanmoins des défis internes importants chez Rosatom, notamment en matière de ressources humaines. Afin de soutenir la croissance internationale et ses projets existants, Rosatom devra embaucher environ 350 000 nouveaux employés d’ici 2030. Malgré des investissements importants dans la formation et les partenariats internationaux (20 programmes académiques répartis dans 13 pays), la société peine à recruter suffisamment de jeunes diplômés spécialisés.

Pour répondre à ces enjeux critiques, Rosatom investit aussi massivement dans l’amélioration des conditions de vie de ses 31 villes nucléaires historiques en Russie, afin de stabiliser et fidéliser ses effectifs clés. Ces villes, autrefois isolées, bénéficient aujourd’hui de programmes visant à renforcer l’accès à la santé, à l’éducation et aux infrastructures essentielles, une stratégie destinée à sécuriser durablement les talents nécessaires au secteur.

Ces réalités soulignent clairement la capacité de Rosatom à poursuivre son expansion mondiale malgré les contraintes politiques et économiques imposées à la Russie, révélant un secteur nucléaire robuste, capable d’échapper largement aux sanctions énergétiques classiques grâce à son caractère stratégique unique.

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