Madagascar fait face à une pression énergétique accrue. Avec une population en croissance et une industrialisation qui s’accélère, la demande en électricité explose. Actuellement, le pays dépend largement des centrales thermiques, utilisant principalement des combustibles fossiles, une situation non viable à long terme tant d’un point de vue économique que technique. Le gouvernement malgache, sous l’égide du Président de la République, s’oriente vers une stratégie de diversification des sources d’énergie, en privilégiant les énergies renouvelables.
L’objectif est de tripler la capacité énergétique nationale d’ici les prochaines années, en s’appuyant sur des ressources abondantes telles que le solaire et l’hydroélectricité. Les projets en cours incluent l’installation de 50 MW de panneaux solaires répartis dans 47 districts à travers le pays. Ce programme, déjà en cours d’exécution, constitue la première étape d’une stratégie de plus grande envergure. Le gouvernement projette en effet d’atteindre 600 MW de capacité solaire installée, renforçant ainsi la résilience énergétique du pays.
Exploiter le potentiel hydroélectrique sous-utilisé
Outre le solaire, Madagascar possède un potentiel hydroélectrique significatif, estimé à plus de 7800 MW, mais largement sous-exploité jusqu’à présent. En misant sur cette ressource naturelle, le pays entend augmenter son indépendance énergétique tout en réduisant sa dépendance aux importations de carburants fossiles, particulièrement coûteuses pour l’économie nationale. Le développement de nouvelles infrastructures hydroélectriques vise à diversifier le mix énergétique et à stabiliser l’approvisionnement en électricité, en particulier dans les régions rurales qui restent mal desservies par le réseau actuel.
Cette stratégie d’investissement dans l’hydroélectricité représente également une opportunité pour attirer des capitaux étrangers. Le secteur est perçu comme une option rentable pour les investisseurs cherchant à soutenir des projets à long terme, avec des retours prévisibles sur les infrastructures. Cette politique vise à combler le déficit énergétique chronique tout en stimulant le développement des régions moins connectées au réseau.
Soutien international et financement
Le gouvernement malgache a bien conscience de l’ampleur des investissements nécessaires pour mener à bien cette transition énergétique. Un appel est donc lancé à la communauté internationale et aux investisseurs privés pour soutenir le financement de ces projets. Lors de la dernière Assemblée Générale d’Africa50, une institution spécialisée dans les infrastructures, le Président de la République a souligné la nécessité de partenariats solides avec des acteurs internationaux, notamment pour obtenir des financements à des conditions avantageuses.
L’appui des institutions financières internationales est crucial pour la réalisation de ces projets, tant en termes de prêts concessionnels que de garanties de risque. L’un des enjeux majeurs réside dans l’accès aux fonds pour moderniser les infrastructures énergétiques et accélérer la mise en œuvre de nouvelles capacités de production. Les partenariats avec des entités internationales et les bailleurs de fonds privés deviennent ainsi indispensables pour assurer la viabilité économique du programme énergétique.
Optimisation des infrastructures et défis à relever
Parallèlement à la construction de nouvelles infrastructures, la modernisation des équipements existants constitue une priorité. De nombreuses installations, notamment thermiques, souffrent de vétusté, ce qui entraîne des pertes significatives d’efficacité et des coûts de maintenance élevés. Le gouvernement prévoit ainsi des investissements ciblés pour améliorer la performance du réseau électrique national et réduire les interruptions de service, fréquentes dans certaines zones du pays.
Le développement des énergies renouvelables, bien que prometteur, soulève également des défis techniques, logistiques et économiques. Parmi eux, la nécessité de développer des capacités de stockage pour pallier l’intermittence de la production solaire et hydroélectrique. Sans solutions de stockage adéquates, la transition énergétique pourrait être ralentie. De plus, le renforcement du cadre réglementaire est essentiel pour assurer la transparence et la sécurité des investissements dans le secteur de l’énergie, un domaine où Madagascar doit encore progresser.