Lukoil, une société pétrolière russe, a exprimé son désaccord quant à la décision d’Aker Energy de reporter la soumission de son plan de développement. Ce dernier concerne le champ pétrolifère de Pecan, au large du Ghana.
Aker Energy souhaite ce report par crainte de sanctions à l’égard de la compagnie russe. Or, pour Lukoil, ce report ne repose sur aucun fondement légal. Par ailleurs, Lukoil avait déjà fait l’objet de sanctions par l’OCIMF, peu de temps après le début des opérations russes en Ukraine.
Le différend entre Lukoil et Aker Energy
Les deux entreprises se partagent le territoire marin où se situe le champ pétrolifère de Pecan. Ainsi, Aker Energy possède la moitié (50%) du bloc en eau profonde, Lukoil en détient 38%. Enfin, 10% appartiennent au Ghana National Petroleum Corp et 2% à Fueltrade.
Ce champ pétrolifère pourrait contenir jusqu’à 334 millions de barils équivalents pétrole.
En raison de la crainte des sanctions contre Lukoil, Aker Energy préfère reporter son plan de développement pour le champ de Pecan. En outre, Oeyvind Eriksen, directeur général chez Aker ASA, a déclaré qu’aucun plan ne serait remis « tant que les défis n’auront pas été résolus. »
Cependant, Lukoil a objecté cette décision dans un communiqué:
« Il n’existe aucun motif légal pour une telle décision. L’entreprise et sa direction ne font pas l’objet de sanctions, il n’y a donc aucun obstacle au développement conjoint du champ pétrolifère. »
Toutefois, M.Eriksen a assuré:
« Nous poursuivons le dialogue avec Lukoil et les autorités ghanéennes sur les solutions possibles. »
Le directeur général de Aker ASA a ajouté qu’une des options de résolutions du différend serait le retrait de Lukoil du projet.
La menace des sanctions occidentales
Les sanctions font suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce contexte fait craindre à Aker Energy des sanctions à l’encontre du russe Lukoil.
Cette crainte se serait également répandue au sein de la compagnie russe. Effectivement, en avril dernier survenait la démission de l’ancien vice-ministre du pétrole, Vagit Alekperov, alors président du groupe.
Selon une source proche, cette démission ferait suite à l’application de sanctions à l’égard de M. Alekperov. Ce dernier préférant alors quitter la société afin d’en sauvegarder les intérêts. En juin, intervenait également la démission du cofondateur de la compagnie, Leonid Fedun.