L’Union européenne (UE) se déclare favorable à l’appel de l’Inde d’abandonner les combustibles fossiles, lors de la COP27.
L’initiative indienne
L’Union européenne soutient l’initiative de l’Inde, plus gros acheteur de charbon au monde. New Dehli appelle à un effort mondial pour réduire progressivement l’utilisation de tous les combustibles fossiles. Cette proposition pourrait cependant s’avérer stratégique puisqu’elle atténuerait l’attention portée à l’Inde sur sa propre consommation de charbon.
Lors de la précédente édition de la COP, les états s’entendaient pour réduire leur utilisation du charbon. Cependant, l’Inde percevait cette mesure comme une menace. L’accord final reformulait la proposition « d’élimination progressive » de l’électricité produite à partir du charbon par « une réduction progressive ».
Le soutien européen
Ainsi, l’UE se dit favorable à un accord qui viserait toutes les énergies fossiles. En effet, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, déclare:
« Nous soutenons tout appel à la réduction progressive de tous les combustibles fossiles », a déclaré M. Timmermans, responsable de la politique climatique de l’Union. Mais nous devons également nous assurer que cet appel ne diminue pas les accords antérieurs que nous avions sur la réduction progressive du charbon, donc s’il vient s’ajouter à ce que nous avons déjà convenu à Glasgow, alors l’UE soutiendra cette proposition. »
L’objectif pour l’UE ne consiste pas à dicter les plans d’investissement d’un pays.
Si l’UE valide la proposition, il faudra tout de même formaliser cet accord qui, pour l’instant, est loin de faire l’unanimité. En effet, un tel accord causerait un préjudice aux pays en développement. Ceux-ci jouissent, pour certains, de riches gisements de pétrole et de gaz.
Des divergences
Le négociateur du ministère saoudien de l’énergie pour la COP27, déclare qu’un accord pourrait contribuer à « diaboliser » l’industrie des combustibles fossiles. Frans Timmermans déclare:
« Le gaz naturel est une situation différente pour laquelle j’ai une certaine compréhension, surtout si vous combinez cela avec une infrastructure pré-équipée pour transporter également des gaz avec d’autres densités, comme l’hydrogène vert ou l’ammoniac vert à l’avenir. »
En effet, le gaz naturel brûle plus proprement que le charbon.
Toutefois, son exploitation et son acheminement entraînent des fuites de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Irene Batebe, secrétaire permanente au ministère ougandais de l’énergie, déclare:
« Nous avons clairement indiqué que nous devrions être facilités pour explorer durablement nos ressources pétrolières et gazières. »
Le rapport préliminaire de la présidence égyptienne de la COP27 ne mentionne aucune référence à l’abandon des combustibles fossiles.