Huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) envisagent d’accroître leur production de pétrole à partir de novembre, alors que les deux principaux producteurs du groupe, l’Arabie saoudite et la Russie, restent divisés sur le volume à libérer. L’Arabie saoudite plaide pour une hausse significative afin de regagner des parts de marché, tandis que la Russie adopte une position plus prudente.
Selon plusieurs sources proches des discussions, Riyad pousse pour une augmentation comprise entre 274 000 et 548 000 barils par jour, soit deux à quatre fois le volume actuellement prévu. De son côté, Moscou propose un relèvement limité à 137 000 barils par jour, identique à celui mis en œuvre en octobre. Cette prudence russe s’explique en partie par les sanctions internationales qui limitent sa capacité à accroître rapidement sa production.
Un retour progressif après des coupes massives
L’OPEP+ poursuit le démantèlement progressif des réductions volontaires de production instaurées depuis avril, qui représentaient au total 5,85 millions de barils par jour. Une première couche de 2,2 millions de barils par jour a déjà été levée en septembre. Pour octobre, une seconde phase de 1,65 million de barils par jour a commencé à être retirée, avec une augmentation initiale de 137 000 barils par jour.
L’Arabie saoudite, disposant de marges de manœuvre techniques importantes, chercherait à accélérer le rythme de cette remontée. Le royaume vise à consolider sa position sur le marché mondial, alors que la demande reste soutenue dans certaines régions. En revanche, la Russie, confrontée à des contraintes logistiques et financières, redoute un excès d’offre susceptible de faire pression sur les prix.
Réunion prévue et réactions du marché
Une réunion en ligne regroupant les huit producteurs concernés est prévue dimanche. Aucun commentaire officiel n’a été fourni par l’OPEP+, ni par les autorités russes ou saoudiennes. Toutefois, une déclaration antérieure de l’organisation écartait l’hypothèse d’un relèvement de 500 000 barils par jour, jugé trop agressif dans le contexte actuel.
Les marchés pétroliers ont réagi en anticipant un excédent potentiel d’offre. Le prix du baril de Brent a chuté de plus de 7 % sur la semaine, se maintenant toutefois au-dessus de 64 dollars. Cette baisse intervient malgré un rebond marqué depuis le point bas atteint en avril à environ 58 dollars.
Goldman Sachs a déclaré mardi qu’il s’attendait à une hausse de production de 140 000 barils par jour, proche de la proposition russe. L’ajustement final dépendra probablement d’un compromis entre les ambitions saoudiennes et les contraintes russes, alors que la réduction collective de 2 millions de barils par jour reste en vigueur jusqu’à la fin 2026.