L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), réunis en ligne le 7 septembre, ont annoncé une hausse de leur production de pétrole brut de 137 000 barils par jour (b/j) à compter d’octobre. Cette augmentation marque le début du démantèlement d’une seconde série de réductions volontaires s’élevant à 1,65 million b/j, mises en œuvre depuis avril 2023.
Cette décision intervient après la levée progressive, entre avril et septembre, de 2,2 millions b/j de coupes initiales, entérinée un an avant le calendrier prévu. Huit producteurs — Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Irak, Algérie, Koweït, Russie, Kazakhstan et Oman — sont engagés dans cette stratégie. En septembre, le groupe avait déjà ajouté 547 000 b/j au marché, finalisant ainsi la première phase d’assouplissement.
Les modalités de la nouvelle hausse
Dans son communiqué, l’OPEP indique que cette nouvelle augmentation s’inscrit dans un contexte de « perspectives économiques mondiales stables » et de « fondamentaux de marché sains », appuyés par des niveaux de stocks bas. L’Arabie saoudite et la Russie mèneront l’ajustement d’octobre, chacune contribuant à hauteur de 42 000 b/j.
Les membres du groupe se réservent la possibilité de suspendre ou d’inverser ces augmentations en fonction de l’évolution du marché. Bien que la hausse de 137 000 b/j soit confirmée pour octobre, un délégué a déclaré qu’elle pourrait être reconduite chaque mois pendant un an, dissolvant ainsi l’ensemble des 1,65 million b/j.
Capacité réelle et écarts de production
Certains responsables de l’OPEP+ estiment que les volumes effectivement mis sur le marché pourraient être moindres, situés entre 60 000 et 70 000 b/j, en raison des efforts de compensation et des limites techniques de production. L’organisation affirme être désormais mieux positionnée qu’en 2024 pour piloter l’équilibre du marché pétrolier.
La Russie, l’Irak et d’autres producteurs ont récemment sous-produit par rapport à leurs quotas, afin de compenser des excédents passés. Le Kazakhstan, à l’inverse, a dépassé ses limites, approchant ses capacités maximales estimées à 1,8 million b/j, en partie grâce au développement du champ de Tengiz.
Pressions internes et perspectives de marché
Le Premier ministre irakien Mohammed al-Sudani a récemment déclaré lors d’une conférence à Bagdad que le quota d’exportation actuel ne reflétait ni les réserves, ni la capacité de production de son pays, ni sa population, alimentant les attentes d’un relèvement unilatéral de sa part.
Sur les marchés, les prix du Brent daté se sont maintenus autour de 65,36 $/b au début septembre. Malgré la reprise de production, les stocks mondiaux faibles et les tensions géopolitiques sur l’Iran et la Russie ont soutenu les cours. Toutefois, certains analystes prévoient un excédent important d’ici la fin de l’année 2025.
Selon un rapport du 28 août, la production mondiale de pétrole et de liquides pourrait dépasser la croissance de la demande au cours des prochains trimestres, une dynamique confirmée par les anticipations d’un Brent moyen à 68 $/b en 2025.
Un délégué OPEP+ a exprimé des inquiétudes quant à une possible surabondance de l’offre jusqu’au premier semestre 2026. Malgré ces projections, l’OPEP maintient une estimation plus optimiste que d’autres institutions, tablant sur une demande moyenne de 105,1 millions b/j en 2025.