L’OPEC abaisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour les années à venir, impactée par un ralentissement de la croissance économique et une augmentation continue de la production par ses rivaux. Selon le rapport mensuel publié le 10 septembre, la demande mondiale devrait croître de 2 millions de barils par jour (b/j) en 2024, soit 80 000 b/j de moins que prévu en août. Pour 2025, la demande est ajustée à 1,7 million de b/j, soit une réduction de 40 000 b/j par rapport aux estimations antérieures.
Impact sur le volume requis de l’OPEC+
Le « call on OPEC+ crude », le volume que l’alliance doit produire pour équilibrer le marché, est également revu à la baisse. Il passe à 42,8 millions de b/j pour 2024, avec une réduction de 100 000 b/j, et à 43,4 millions de b/j pour 2025, diminuant de 200 000 b/j. Ces révisions s’inscrivent dans un contexte de baisse des prix du pétrole, le Brent atteignant 72,13 dollars le baril, son plus bas niveau depuis 17 mois.
L’alliance a décidé de reporter l’augmentation de production de 180 000 b/j, initialement prévue pour octobre, à décembre. En août, la production de l’OPEC+ est tombée à 40,66 millions de b/j, soit une diminution de 304 000 b/j par rapport à juillet. Cette baisse est principalement due aux perturbations en Libye et aux travaux de maintenance au Kazakhstan.
Perspectives de production non-OPEC+
Malgré les ajustements des prévisions de demande, OPEC maintient sa position sur la croissance de l’offre non-OPEC+. L’organisation anticipe une hausse de 1,2 million de b/j en 2024 pour atteindre 53,1 millions de b/j, et de 1,1 million de b/j en 2025 pour atteindre 54,2 millions de b/j. La production américaine devrait contribuer de manière significative à cette croissance, avec une augmentation de 510 000 b/j en 2024 et de 500 000 b/j en 2025.
Tensions autour de la conformité des quotas
Les quotas de production restent un point de tension majeur au sein de l’OPEC+. L’Irak, par exemple, a produit 4,228 millions de b/j en août, dépassant son quota de 4 millions de b/j. Malgré des engagements à réduire cette surproduction, la situation demeure sous surveillance. Le Kazakhstan, quant à lui, a ajusté sa production à 1,450 million de b/j, conforme à son quota, après des travaux de maintenance.
La Russie, également sous pression pour réduire sa production, a produit 9,059 millions de b/j en août, au-dessus de son quota de 8,978 millions de b/j. Le Joint Ministerial Monitoring Committee (JMMC) se réunira à nouveau le 2 octobre pour évaluer la situation du marché et vérifier le respect des quotas de ses membres.
Adaptations stratégiques face à un marché volatil
L’OPEC+ doit faire face à un marché en constante évolution, marqué par une offre excédentaire et des prix fluctuants. La gestion des quotas et la coordination entre les membres seront cruciales dans les mois à venir pour stabiliser le marché et répondre aux pressions externes. Les ajustements de production, les négociations en cours et les prévisions de demande mondiale constituent des éléments déterminants pour la stratégie future de l’alliance.