L’OPEC+ accélère ses hausses de production face à un marché pétrolier en mutation

Les huit pays de l'OPEC+ augmentent leur production de 547 000 barils par jour en septembre, achevant leur programme d'augmentation avec douze mois d'avance tandis que la demande chinoise plafonne.

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L’alliance pétrolière OPEC+ a surpris les marchés le 3 août en annonçant une cinquième hausse accélérée de production, portant l’augmentation totale à 547 000 barils par jour pour septembre. Cette décision marque un tournant stratégique majeur pour le cartel qui abandonne sa politique défensive de restriction de l’offre adoptée ces dernières années. Les prix du pétrole ont immédiatement réagi, le Brent perdant plus de 2% pour s’établir à 68,21 dollars le baril le 4 août. Cette baisse reflète les inquiétudes croissantes du marché concernant un potentiel déséquilibre entre l’offre et la demande, particulièrement dans un contexte de ralentissement économique mondial et de menaces tarifaires américaines généralisées.

Le groupe des huit pays – composé de l’Arabie Saoudite, des Émirats Arabes Unis, du Koweït, du Kazakhstan, de la Russie, d’Oman, de l’Algérie et de l’Irak – devait initialement étaler sur 18 mois le retrait de 2,2 millions de barils par jour de coupes volontaires. Cette accélération spectaculaire, ramenant le calendrier à seulement six mois, témoigne de la confiance de l’OPEC+ dans la robustesse du marché malgré les signaux contradictoires. L’organisation justifie sa décision par des « perspectives économiques mondiales stables » et des « fondamentaux de marché sains », une évaluation qui contraste fortement avec les craintes de récession alimentées par les tensions commerciales internationales.

Une capacité excédentaire historiquement élevée

L’OPEC+ dispose actuellement d’une capacité de production excédentaire d’environ 5,8 millions de barils par jour, un niveau historiquement élevé qui offre un coussin de sécurité substantiel au marché mondial. L’Arabie Saoudite détient à elle seule 3,1 millions de barils par jour de capacité disponible, suivie par les Émirats Arabes Unis avec 1,7 million. Cette réserve de production représente théoriquement la capacité du cartel à répondre rapidement à toute perturbation majeure de l’approvisionnement. Cependant, plus de 80% de cette capacité est concentrée dans les pays du Golfe, dont les exportations transitent par le détroit d’Ormuz, créant une vulnérabilité géopolitique significative.

La structure actuelle du marché à terme révèle une situation de backwardation, où les prix à court terme dépassent les prix à long terme d’environ 3 dollars par baril jusqu’en décembre 2025. Cette configuration indique généralement des tensions d’approvisionnement immédiates ou une forte demande à court terme, paradoxalement en contradiction avec la décision d’augmenter la production. Les analystes d’UBS notent que le marché a jusqu’à présent bien absorbé les barils supplémentaires, principalement grâce à l’augmentation des stocks en Chine et au fait que les hausses de production effectives restent inférieures aux augmentations de quotas en raison de la surproduction passée de certains membres nécessitant des compensations.

La transformation structurelle de la demande chinoise

Un changement fondamental s’opère dans la structure de la demande pétrolière mondiale, avec la Chine qui connaît un plafonnement historique de sa consommation de carburants de transport. La demande combinée d’essence, de diesel et de kérosène a diminué de 2,5% par rapport aux niveaux de 2021, malgré une croissance économique continue. Cette évolution s’explique par l’adoption massive des véhicules électriques, l’utilisation croissante du gaz naturel liquéfié pour le transport routier et un ralentissement de la croissance économique. Les prévisions indiquent une croissance de la demande chinoise de seulement 2% en 2025, bien en deçà de la moyenne décennale de 5%.

La pétrochimie devient désormais le principal moteur de la demande pétrolière chinoise, marquant une transition structurelle majeure pour le plus grand importateur mondial de brut. Les importations chinoises ont même connu une baisse en 2024, un phénomène inédit depuis des années. Cette transformation a des implications profondes pour les raffineurs mondiaux et les flux commerciaux de pétrole, nécessitant une réévaluation complète des stratégies d’approvisionnement et de production. Le gouvernement chinois encourage activement cette transition, demandant aux raffineurs de réduire la production de carburants au profit des produits pétrochimiques.

L’émergence de l’Inde comme nouveau moteur de croissance

L’Inde émerge comme le principal contributeur à la croissance de la demande pétrolière mondiale, représentant 25% de l’augmentation totale prévue pour 2024-2025. Avec une croissance attendue de 330 000 barils par jour en 2025, contre 250 000 pour la Chine, le sous-continent indien devient progressivement le nouveau centre de gravité de la demande pétrolière mondiale. Cette croissance est alimentée par l’expansion rapide du secteur des transports, la croissance industrielle et les besoins croissants en matières premières pétrochimiques. L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEC) prévoit une croissance de 3,4% de la demande indienne en 2025, soit le double du rythme chinois.

Les compagnies pétrolières indiennes investissent massivement dans l’expansion de leurs capacités de raffinage, avec l’ajout prévu d’un million de barils par jour de nouvelle capacité d’ici 2030. Cette expansion positionnera l’Inde non seulement comme un consommateur majeur mais aussi comme un hub de raffinage régional important. La dépendance du pays aux importations, qui représentent 85% de ses besoins en brut, crée toutefois des vulnérabilités significatives en termes de sécurité énergétique, particulièrement dans un contexte de volatilité géopolitique accrue.

Les défis du schiste américain face aux baisses de prix

La production de schiste américain fait face à des vents contraires significatifs alors que les prix du pétrole testent les seuils de rentabilité de nombreux producteurs. Avec des coûts de production moyens de 62 à 64 dollars par baril dans le bassin permien, la marge de manœuvre des producteurs indépendants se réduit considérablement. Les prévisions de production pour 2025 varient largement, allant de 13,49 millions de barils par jour selon l’OPEC à 13,9 millions selon BloombergNEF, reflétant l’incertitude croissante sur la trajectoire future de la production américaine.

Plusieurs analystes prévoient désormais un pic de production dès 2025, marquant potentiellement la fin de la révolution du schiste qui a transformé les marchés pétroliers mondiaux au cours de la dernière décennie. Les producteurs indépendants ont déjà réduit leurs budgets d’investissement de 9% en moyenne pour 2025, privilégiant les retours aux actionnaires plutôt que la croissance de la production. Cette discipline financière, combinée à l’épuisement des zones de forage les plus productives et les moins coûteuses, suggère une modération significative de la croissance future de la production américaine.

Les implications de cette décision de l’OPEC+ s’étendent bien au-delà des fluctuations immédiates des prix. Les analystes prévoient un excédent d’approvisionnement de 2 millions de barils par jour au quatrième trimestre 2025, ce qui pourrait pousser les prix du Brent jusqu’à 58 dollars le baril. Cette perspective baissière soulève des questions sur la durabilité de la stratégie actuelle de l’OPEC+ et sa capacité à maintenir la cohésion entre ses membres face à des pressions divergentes sur les revenus et les parts de marché. La flexibilité revendiquée par le groupe, avec la possibilité de suspendre ou d’inverser les augmentations de production, sera cruciale pour naviguer dans un environnement de marché de plus en plus complexe et imprévisible.

L’Agence internationale de l’énergie alerte sur un excédent pétrolier de 3,3 millions de barils en 2026

La hausse de production des membres de l’Opep+ et des producteurs hors alliance devrait générer un surplus pétrolier mondial dès 2025, mettant sous pression les prix du brut selon l’Agence internationale de l’énergie.

Petrobras prend 27,5 % du bloc 4 au large de São Tomé avec Shell et Galp

La compagnie brésilienne renforce sa présence en Afrique avec une nouvelle participation dans l’exploration offshore, en s’associant à Shell et Galp pour développer le bloc 4 de São Tomé-et-Príncipe.

Un drone frappe une raffinerie majeure de Bachneft à Oufa, un incendie déclaré

Une attaque de drone contre une installation pétrolière de Bachneft à Oufa a provoqué un incendie, sans faire de victimes, perturbant temporairement l’activité du complexe classé parmi les plus importants du pays.
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Le désaccord transatlantique sur le pétrole russe réduit les volumes indiens en octobre

La divergence entre les États-Unis et l’Union européenne sur les règles encadrant les exportations de pétrole russe vers l’Inde entraîne une baisse des livraisons prévues, alors que les marges de négociation se resserrent entre acheteurs et vendeurs.

Les stocks de pétrole aux États-Unis augmentent de 3,9 millions de barils

Contre les prévisions du marché, les réserves commerciales américaines de brut ont bondi en raison d'une forte baisse des exportations, influençant marginalement les prix internationaux.

La Russie augmente de 11% ses exportations de brut depuis ses ports occidentaux en septembre

La Russie prévoit d'expédier 2,1 millions de barils par jour depuis ses ports occidentaux en septembre, révisant à la hausse ses exportations face à la baisse de la demande intérieure provoquée par les attaques de drones contre ses raffineries.
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QatarEnergy obtient une licence d’exploration offshore au Congo

QatarEnergy a obtenu une participation de 35 % dans le bloc Nzombo, situé en eaux profondes au large du Congo, dans le cadre d’un contrat de partage de production signé avec le gouvernement congolais.

Phillips 66 prend le contrôle total de deux raffineries américaines pour $1,4bn

Phillips 66 rachète à Cenovus Energy les 50 % restants de WRB Refining, consolidant ainsi sa présence sur le marché américain avec deux sites majeurs totalisant 495 000 barils par jour.

La grève des syndicats menace les livraisons de carburant de la raffinerie Dangote

Les deux principaux syndicats pétroliers du Nigeria ont interrompu les chargements de la raffinerie Dangote, contestant le déploiement d’une flotte logistique privée qui pourrait bouleverser l’équilibre du secteur.
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ReconAfrica sécurise un bloc offshore au Gabon avec un contrat de partage de production

Reconnaissance Energy Africa Ltd. s’implante dans l’offshore gabonais via un contrat stratégique sur le bloc Ngulu, élargissant son portefeuille avec un potentiel de production immédiate et de développement à long terme.

BW Energy lève $365mn pour le FPSO Maromba et sécurise une plateforme de forage

BW Energy a finalisé un financement de $365mn pour la conversion du FPSO Maromba au large du Brésil et signé un contrat de location à court terme pour une plateforme de forage avec Minsheng Financial Leasing.

Vantage Drilling signe un contrat de 260 jours pour le Platinum Explorer

Vantage Drilling a finalisé un accord commercial majeur pour le déploiement du Platinum Explorer, avec une mission offshore de 260 jours à compter du premier trimestre 2026.
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Permex signe un protocole pour un financement potentiel de $25mn avec Chisos

Permex Petroleum a signé un protocole d'accord non contraignant avec Chisos Ltd. pour un financement possible allant jusqu'à $25mn afin de développer ses actifs pétroliers dans le bassin permien.

L’OPEP+ approuve une hausse de 137 000 barils/jour dès octobre

L’OPEP+ entame une nouvelle phase de relèvement progressif de sa production, amorçant le dégel de 1,65 million de barils/jour de coupes volontaires, après la fin anticipée d’un cycle de 2,2 millions de barils/jour.

Imperial Petroleum investit dans sept navires malgré un recul de 22.8% de ses revenus

Imperial Petroleum a élargi sa flotte à 19 navires au deuxième trimestre 2025, tout en enregistrant une baisse de son chiffre d’affaires sous l’effet du repli des taux du marché maritime pétrolier.
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OPEP+ prépare un débat décisif sur ses quotas face au risque d’excédent

Huit membres de l’OPEP+ se réunissent pour ajuster leurs quotas, alors que les prévisions annoncent un excédent mondial de 3 millions de barils par jour d’ici la fin de l’année.

Les armateurs grecs réduisent leurs liaisons russes face aux nouvelles contraintes

Les compagnies maritimes grecques se retirent progressivement du transport de brut russe alors que l’Union européenne resserre les conditions de conformité sur le plafonnement des prix.

Un site stratégique de Transneft visé par une frappe en Russie

Une station du pipeline Stalnoy Kon, essentielle au transport de produits pétroliers entre la Biélorussie et la Russie, a été la cible d’une attaque de drones menée par les forces ukrainiennes dans l’oblast de Briansk.
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L’Irak négocie avec ExxonMobil l’accès à des capacités de raffinage en Asie

SOMO discute avec ExxonMobil pour accéder à des capacités de stockage et de raffinage à Singapour, visant à renforcer la présence de l’Irak sur les marchés asiatiques en croissance.

L’Union européenne redéfinit ses règles d’importation pour le pétrole et le gaz britanniques

Le nouveau standard d’importation de l’Union européenne impose au Royaume-Uni des ajustements majeurs sur ses exportations pétrolières et gazières, affectant la compétitivité et les flux commerciaux entre les deux marchés.

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