L’Italie compte rendre plus “efficace” son système de taxation des “surprofits” des géants énergétiques instauré en mars dernier et dont les rentrées sont restées nettement en dessous des attentes, a annoncé mercredi le nouveau ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti.
Le dispositif adopté par l’ancien gouvernement de Mario Draghi “ne fonctionne pas ou fonctionne beaucoup moins bien que prévu”, car sur les 10 milliards d’euros visés, seulement “2 ou 3 milliards” devraient été collectés et “il y a des contentieux”, a-t-il déclaré devant le Parlement.
Le nouveau gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni fera des propositions pour “tenter de mettre en place un système qui fonctionne et produise des résultats”, a expliqué le ministre en présentant les grandes lignes budgétaires pour 2023.
Le gouvernement de Mario Draghi avait instauré une taxe de 25% prélevée sur les bénéfices avant impôts “supplémentaires” des entreprises énergétiques afin de financer des mesures censées alléger la flambée des prix pour les ménages et entreprises.
De son côté, la Commission européenne avait annoncé fin septembre vouloir réclamer une “contribution temporaire de solidarité” aux producteurs et distributeurs de gaz, charbon et pétrole qui réalisent des bénéfices massifs grâce à la flambée des cours consécutive à la guerre en Ukraine.
Le prochain budget de l’Italie consacrera 21 milliards d’euros aux mesures de soutien aux ménages et aux entreprises face à l’envolée des prix de l’énergie, a confirmé M. Giorgetti.
Pour dégager ces ressources supplémentaires à financer par de la dette, le ministre a relevé la prévision de déficit public du pays pour 2023 à 4,5% du PIB, contre 3,4% prévu en septembre par le gouvernement Draghi.
Le budget sera marqué par “le réalisme et la responsabilité, tant envers les citoyens qu’envers ceux qui investissent dans la dette italienne”, a promis M. Giorgetti.
La nouvelle trajectoire de réduction du déficit adoptée par le gouvernement “garantit le respect des règles budgétaires énoncées dans le Pacte de stabilité et de croissance”, dont la révision sur un plan européen est en cours, a-t-il assuré.
Le déficit pour 2022 a été cependant revu à la hausse, à 5,6% du PIB contre 5,1% prévu par Mario Draghi. Ensuite, le déficit devrait descendre à 3,7% en 2024 et 3% en 2025.
La Commission européenne a proposé mercredi une modernisation de ses règles budgétaires permettant de mieux adapter l’évolution des dépenses des Etats membres selon leur niveau d’endettement.