L’Iran a annoncé qu’une délégation technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sera prochainement reçue à Téhéran afin de discuter des modalités de leur coopération, sans pour autant permettre l’accès aux sites nucléaires nationaux. Cette décision intervient dans un contexte de forte tension, marqué par la suspension de la coopération iranienne avec l’agence onusienne après des frappes attribuées à des acteurs étrangers.
Pressions européennes et menaces de sanctions
Selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, la visite prévue vise à examiner les « nouvelles modalités » des relations avec l’AIEA, alors que le Parlement iranien a voté une loi suspendant les accords de contrôle avec l’agence. Les discussions surviennent alors que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne reprochent à Téhéran le non-respect de ses engagements liés à l’accord sur le nucléaire de 2015, connu sous le nom de Plan d’action global commun (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPOA). Ces pays ont menacé de réinstaurer des sanctions si l’Iran ne revient pas à une coopération plus poussée.
M. Gharibabadi a précisé que la délégation discutera exclusivement des relations futures entre l’Iran et l’AIEA, sans effectuer d’inspection de sites. Il a également souligné la préférence de Téhéran pour une résolution par la voie diplomatique, tout en mettant en garde contre d’éventuelles mesures de rétorsion si les sanctions européennes étaient rétablies.
Négociations internationales au point mort
Des pourparlers doivent avoir lieu à Istanbul entre Téhéran et les représentants français, britanniques et allemands, afin de clarifier les intentions de chaque partie. Les discussions interviennent après l’annulation d’un cycle de négociations directes entre l’Iran et les États-Unis, initialement prévu à Oman, qui n’a pas pu se tenir à la suite de frappes ayant visé des installations nucléaires iraniennes.
Le vice-ministre iranien a déclaré que Téhéran privilégie une relance des discussions avec Washington dans un cadre garantissant l’absence d’actions militaires, tout en insistant sur le caractère bilatéral de tout engagement. L’Iran considère que la reprise des négociations avec les États-Unis ne doit intervenir que lorsque les deux parties seront prêtes à rechercher des résultats concrets, excluant toute pression ou ultimatum extérieur.
Des enjeux stratégiques pour la sécurité régionale
L’avenir des relations entre l’Iran, l’AIEA et les puissances occidentales reste incertain. Selon Kazem Gharibabadi, les négociations doivent s’inscrire dans un principe de réciprocité, permettant à chaque partie d’obtenir des garanties tangibles. Il a rappelé que Téhéran est disposé à engager un dialogue direct si les conditions de sécurité sont réunies et si les États-Unis renoncent à toute menace militaire.
La position de l’Iran sur la coopération avec l’agence internationale s’inscrit dans un contexte de complexification croissante des relations diplomatiques, sur fond de pressions internationales liées au nucléaire et à la sécurité régionale.