L’Iran « fera valoir ses droits » sur un champ gazier revendiqué aussi par l’Arabie saoudite et le Koweït, en l’absence d’une « volonté de coopération » de ces deux pays, a déclaré dimanche le ministre iranien du Pétrole.
L’Iran affirme chercher une voie de négociation dans le conflit sur le gisement gazier
« L’Iran fera valoir ses droits et ses intérêts concernant l’exploitation et l’exploration » du gisement « s’il n’y a pas une volonté de compréhension et de coopération », a déclaré le ministre, Javad Owji, cité par l’agence de presse officielle iranienne Shana.
Avec des réserves estimées à 220 milliards de mètres cubes, le champ, connu sous le nom d’Arash en Iran et de Dorra au Koweït et en Arabie saoudite, fait l’objet d’un différend de longue date entre les trois pays. Un accord sur une exploitation conjointe a été signé en mars 2022 entre le Koweït et l’Arabie saoudite, et qualifié d' »illégal » par Téhéran. Fin juin, l’Iran avait annoncé que la compagnie nationale iranienne se préparait à « commencer le forage dans le champ conjoint d’Arash » et le Koweït avait appelé début juillet Téhéran à s’asseoir à la table des négociations.
Jeudi, le ministre koweïtien du Pétrole, Saad al-Barrak, cité par la chaîne de télévision SkyNews Arabia, a indiqué que son pays commencerait « le forage et la production » sur le champ gazier –sans attendre un éventuel accord avec l’Iran sur les lignes de démarcation.
« L’Iran ne tolérera aucune violation de ses droits », a affirmé dimanche le ministre iranien du Pétrole, assurant que l’Iran avait cherché « la voie de la négociation » avec ses voisins.
Le différend à propos de ce gisement remonte aux années 1960: le Koweït avait alors accordé une concession à Dorra à l’Anglo-Iranian Petroleum, devenue plus tard une part de BP, tandis que l’Iran avait donné une concession à la Royal Dutch/Shell. Les deux concessions se chevauchent dans une partie du gisement gazier. Les deux pays ont tenu des négociations durant des années pour résoudre ce désaccord, en vain. En 2001, l’Iran a entrepris des travaux de forage dans le champ. Ce qui a poussé le Koweït et l’Arabie saoudite à fixer définitivement leur frontière maritime et à se mettre d’accord pour exploiter conjointement le champ de Dorra.