articles populaires

L’interdiction du LNG russe par l’UE menace l’avenir de Yamal LNG

L'Union européenne interdit le transbordement de GNL russe dans ses ports, compliquant les exportations de Yamal LNG. Ce renforcement des sanctions pourrait bouleverser l'équilibre du marché mondial du gaz.
Transbordement YAMAL LNG

Partagez:

L’Union européenne a décidé d’interdire le transbordement de gaz naturel liquéfié (LNG) russe dans ses ports, ajoutant une nouvelle couche de restrictions aux exportations russes déjà visées par des sanctions américaines. Cette mesure affecte directement Yamal LNG, un projet majeur en Arctique dirigé par Novatek. En 2023, Yamal LNG produit 18 millions de tonnes par an (mmtpa) de LNG, avec une partie significative destinée aux marchés européens et asiatiques.
Environ 70 % du LNG de Yamal est acheminé directement vers l’Europe et l’Asie, principalement via la Route maritime du Nord (NSR) pendant l’été. Les 30 % restants, soit environ 3 à 4 mmtpa, sont transbordés en Europe du Nord-Ouest avant d’être expédiés vers l’Asie ou d’autres destinations européennes. Avec l’interdiction du transbordement, Yamal LNG doit repenser ses chaînes logistiques et explorer de nouvelles routes ou options de stockage, malgré les contraintes saisonnières et les coûts logistiques élevés associés à ces ajustements.

Les sanctions européennes ouvrent la voie à d’autres restrictions

L’interdiction de l’UE pourrait marquer le début d’un renforcement plus large des sanctions occidentales contre le secteur énergétique russe. Si l’UE décidait d’étendre cette interdiction à toutes les importations de LNG russe, les entreprises européennes ayant des contrats de livraison Free on Board (FOB) ou Delivered Ex Ship (DES) avec la Russie devraient invoquer la force majeure pour annuler ou ajuster ces contrats. Une telle situation pourrait entraîner une perte allant jusqu’à 10 mmtpa pour Yamal LNG, forçant l’entreprise à trouver des solutions de contournement pour maintenir une part de son marché asiatique.
Pour pallier ces pertes potentielles, Yamal LNG pourrait devoir affréter ou acheter de nouveaux navires capables d’effectuer des transferts de navire à navire au large de Mourmansk ou dans d’autres zones de transbordement potentielles. Toutefois, ces efforts nécessitent des investissements conséquents et s’accompagnent de nombreux risques, notamment celui d’une escalade des sanctions qui pourrait rendre ces navires inutilisables pour certains marchés.

Les sanctions américaines pourraient cibler directement Yamal LNG

Un durcissement des mesures de l’UE pourrait inciter les États-Unis à adopter des sanctions supplémentaires contre le secteur énergétique russe. Si Washington choisit de cibler spécifiquement Yamal LNG et les navires de Novatek, les entreprises engagées avec des entités américaines devraient cesser d’acheter du LNG transporté par ces navires, sous peine de sanctions secondaires. Des sociétés comme la China National Petroleum Corporation (CNPC) pourraient être obligées de revoir leurs contrats ou d’invoquer la force majeure.
Ces développements rendent les approvisionnements de LNG plus incertains et poussent les acteurs du marché à envisager des alternatives. Le développement d’une flotte fantôme ou d’entités de contournement des sanctions, bien que possible, représente des coûts et des risques supplémentaires, surtout face à la menace constante de nouvelles restrictions juridiques et financières.

Impacts potentiels sur le marché mondial du gaz naturel

La réduction potentielle des exportations de LNG russe intervient dans un contexte déjà tendu où la demande mondiale, notamment en Asie, reste élevée. Une nouvelle baisse de l’offre pourrait exacerber la volatilité des prix du gaz et forcer les importateurs européens et asiatiques à réévaluer leurs stratégies d’approvisionnement. La situation pourrait également pousser certains pays à diversifier leurs sources d’importation de LNG, augmentant ainsi la concurrence sur le marché.
L’anticipation d’une augmentation de l’offre mondiale de LNG à partir de 2026 pourrait encourager l’UE et les États-Unis à adopter des positions encore plus strictes à l’égard des importations de LNG russe. Les implications de ces décisions géopolitiques sont considérables, notamment pour les flux commerciaux et la sécurité énergétique en Europe et en Asie. Les entreprises doivent se préparer à un marché de plus en plus fragmenté et incertain, avec des risques politiques et économiques croissants.
Les acteurs du marché du LNG doivent surveiller de près les développements géopolitiques et ajuster leurs stratégies en conséquence. Dans un environnement marqué par des tensions croissantes et des sanctions imprévisibles, la diversification des approvisionnements et la résilience opérationnelle deviennent essentielles pour naviguer dans un contexte international de plus en plus complexe.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

La Macédoine du Nord renforce sa sécurité énergétique grâce à un accord avec SOCAR, visant la diversification des approvisionnements en gaz naturel et des projets innovants comme la cogénération à gaz.
Depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, les primes pour les contrats GNL et gaz naturel pour 2025 ont bondi, en réponse aux incertitudes politiques et aux retards dans les projets de liquéfaction.
Depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, les primes pour les contrats GNL et gaz naturel pour 2025 ont bondi, en réponse aux incertitudes politiques et aux retards dans les projets de liquéfaction.
La nouvelle réglementation européenne sur le méthane pousse les États-Unis à renforcer la conformité de leur GNL, ouvrant la voie à un dialogue crucial entre les deux acteurs majeurs du marché énergétique mondial.
La nouvelle réglementation européenne sur le méthane pousse les États-Unis à renforcer la conformité de leur GNL, ouvrant la voie à un dialogue crucial entre les deux acteurs majeurs du marché énergétique mondial.
Sinopec et TotalEnergies discutent d'un contrat de GNL à long terme à moins de 12 % du prix du pétrole brut, un seuil inédit pour l'Asie du Nord-Est. L'accord intègre des flexibilités favorables aux vendeurs, tout en restant sujet à finalisation.
Sinopec et TotalEnergies discutent d'un contrat de GNL à long terme à moins de 12 % du prix du pétrole brut, un seuil inédit pour l'Asie du Nord-Est. L'accord intègre des flexibilités favorables aux vendeurs, tout en restant sujet à finalisation.
Avec un bénéfice net de 1,24 milliard de dollars au troisième trimestre 2024, ADNOC Gas dépasse les attentes et annonce une stratégie de croissance visant une augmentation de l’EBITDA de 40 % d’ici 2029, soutenue par 15 milliards de dollars d’investissements.
Le ministère norvégien de l'Énergie a officialisé un accord pour nationaliser son réseau de gazoducs, achetant les parts de sept propriétaires privés et consolidant le contrôle étatique sur une infrastructure stratégique cruciale.
Le ministère norvégien de l'Énergie a officialisé un accord pour nationaliser son réseau de gazoducs, achetant les parts de sept propriétaires privés et consolidant le contrôle étatique sur une infrastructure stratégique cruciale.
Malgré les tensions croissantes et la préparation d'une contre-offensive russe dans la région de Kursk, les flux de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine se poursuivent normalement, selon les données de GTSOU.
Malgré les tensions croissantes et la préparation d'une contre-offensive russe dans la région de Kursk, les flux de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine se poursuivent normalement, selon les données de GTSOU.
Les primes de contrats pour le fuel lourd 380 CST à Hong Kong ont baissé en novembre en raison d’une demande affaiblie et d'un approvisionnement réduit, influencés par l’amélioration des conditions météorologiques en Chine.
Les primes de contrats pour le fuel lourd 380 CST à Hong Kong ont baissé en novembre en raison d’une demande affaiblie et d'un approvisionnement réduit, influencés par l’amélioration des conditions météorologiques en Chine.
Après un ralentissement en septembre dû à la maintenance, les exportations de gaz norvégien vers l'Europe du Nord-Ouest atteignent 9,56 milliards de m³ en octobre, reflétant un marché encore vulnérable selon Equinor.
Le transit de gaz russe à travers l'Ukraine pourrait s'interrompre fin 2024, faute d'accord entre les acheteurs européens et Kiev. Cette décision pourrait intensifier la pression sur le marché énergétique européen.
Le transit de gaz russe à travers l'Ukraine pourrait s'interrompre fin 2024, faute d'accord entre les acheteurs européens et Kiev. Cette décision pourrait intensifier la pression sur le marché énergétique européen.
Lors d'une visite à Tokyo, le ministre de l'Énergie du Qatar a discuté avec des entreprises japonaises de l'avenir des approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL), au moment où plusieurs contrats de long terme approchent de leur échéance.
Lors d'une visite à Tokyo, le ministre de l'Énergie du Qatar a discuté avec des entreprises japonaises de l'avenir des approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL), au moment où plusieurs contrats de long terme approchent de leur échéance.
Pour répondre à la demande croissante, la capacité mondiale de liquéfaction de gaz pourrait augmenter de 45 % d'ici 2030, soutenant les ambitions de décarbonation de pays comme l'Inde, qui misent sur le gaz naturel pour leur transition énergétique.
Pour répondre à la demande croissante, la capacité mondiale de liquéfaction de gaz pourrait augmenter de 45 % d'ici 2030, soutenant les ambitions de décarbonation de pays comme l'Inde, qui misent sur le gaz naturel pour leur transition énergétique.
Après une baisse due à des maintenances en septembre, les exportations de gaz norvégien vers l'Europe du Nord-Ouest ont augmenté de 49 % en octobre, un signe d'une demande soutenue malgré un marché encore incertain.
Guyana et Suriname, grâce à d'importants projets gaziers, pourraient fournir jusqu'à 12 millions de tonnes de GNL par an dès la prochaine décennie, offrant ainsi une alternative compétitive sur le marché global.
Guyana et Suriname, grâce à d'importants projets gaziers, pourraient fournir jusqu'à 12 millions de tonnes de GNL par an dès la prochaine décennie, offrant ainsi une alternative compétitive sur le marché global.
Le groupe Adnoc des Émirats arabes unis fournira un million de tonnes de gaz naturel liquéfié à l'Allemagne, grâce à un contrat de 15 ans signé avec SEFE. Ce partenariat renforce la sécurité énergétique européenne.
Le groupe Adnoc des Émirats arabes unis fournira un million de tonnes de gaz naturel liquéfié à l'Allemagne, grâce à un contrat de 15 ans signé avec SEFE. Ce partenariat renforce la sécurité énergétique européenne.
Le nouveau gazoduc Northern Natural relie les ressources en gaz de schiste de Neuquén aux régions nord de l’Argentine, visant à réduire les importations et à ouvrir des opportunités d’exportation.
Le nouveau gazoduc Northern Natural relie les ressources en gaz de schiste de Neuquén aux régions nord de l’Argentine, visant à réduire les importations et à ouvrir des opportunités d’exportation.
Le Sénégal se prépare à un tournant énergétique avec la décision finale d'investissement (DFI) pour le projet gazier Yakaar-Teranga, prévue pour le premier trimestre 2025. Cette initiative stratégique vise à renforcer l'indépendance énergétique et à stimuler l'industrie locale.
La Maison-Blanche demande à une cour d'appel de suspendre l'obligation de lever le moratoire sur les permis d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), imposée par un tribunal de Louisiane.
La Maison-Blanche demande à une cour d'appel de suspendre l'obligation de lever le moratoire sur les permis d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), imposée par un tribunal de Louisiane.
L'Algérie renforce sa position sur le marché européen de l'énergie avec un nouvel accord entre Sonatrach et ČEZ Distribuce pour la fourniture de gaz naturel, répondant à la demande croissante de diversification énergétique de la République tchèque.
L'Algérie renforce sa position sur le marché européen de l'énergie avec un nouvel accord entre Sonatrach et ČEZ Distribuce pour la fourniture de gaz naturel, répondant à la demande croissante de diversification énergétique de la République tchèque.
TotalEnergies a conclu un contrat avec Sinopec pour livrer 2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an dès 2028. Cet accord stratégique vise à renforcer la position du groupe en Chine, le plus grand marché mondial de GNL.
TotalEnergies a conclu un contrat avec Sinopec pour livrer 2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an dès 2028. Cet accord stratégique vise à renforcer la position du groupe en Chine, le plus grand marché mondial de GNL.
En baisse pour la seconde année de suite, la consommation de gaz en Allemagne reste bien inférieure aux niveaux d'avant-crise, malgré des stocks de gaz presque pleins.
L’Union européenne dispose de réserves de gaz suffisantes pour assurer la stabilité des approvisionnements et des prix cet hiver, malgré une hausse des prix en octobre. Les sites de stockage sont remplis à plus de 95 %, dépassant l’objectif initial.
L’Union européenne dispose de réserves de gaz suffisantes pour assurer la stabilité des approvisionnements et des prix cet hiver, malgré une hausse des prix en octobre. Les sites de stockage sont remplis à plus de 95 %, dépassant l’objectif initial.
Face aux tensions sur le marché du gaz, l’Union européenne soutient un projet stratégique de corridor gazier reliant l'Europe centrale et orientale aux terminaux de GNL, avec une contribution majeure des États-Unis.
Face aux tensions sur le marché du gaz, l’Union européenne soutient un projet stratégique de corridor gazier reliant l'Europe centrale et orientale aux terminaux de GNL, avec une contribution majeure des États-Unis.
Les prix du gaz naturel liquéfié (GNL) en Méditerranée orientale diminuent, influencés par une demande européenne faible et des coûts d’expédition réduits alors que les stocks de gaz restent élevés.
Les prix du gaz naturel liquéfié (GNL) en Méditerranée orientale diminuent, influencés par une demande européenne faible et des coûts d’expédition réduits alors que les stocks de gaz restent élevés.

Publicite