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L’industrie chimique française s’essouffle

L'industrie chimique en France a vu sa production baisser de 3,3% en 2022 en raison de la crise énergétique et s'attend à une année 2023 difficile en raison du déficit de compétitivité accru avec les États-Unis.

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Frappée par la crise énergétique en 2022, l’industrie chimique très friande de gaz et d’électricité, a vu sa production reculer de 3,3% l’an passé en France et s’attend à une année « encore difficile » en 2023, notamment en raison du « déficit de compétitivité » qui s’accroit avec les Etats-Unis.

« L’année 2023 devrait être à nouveau difficile pour la chimie (…) la dynamique qu’on avait connue jusqu’à maintenant pourrait s’essouffler », a estimé mardi le président de l’association France Chimie, Luc Benoit-Cattin, lors d’une conférence en ligne mardi. « On a plutôt un niveau bas de confiance de nos adhérents », avec un tiers d’entre eux qui « anticipent une réduction des investissements ou un gel des recrutements », a développé le responsable de l’organisation interprofessionnelle qui regroupe 1.200 entreprises du secteur en France et près de 4.000 établissements réunissant 225.000 salariés.

« Les investissements vont se poursuivre en Europe mais ils risquent d’être amoindris parce que la compétitivité des entreprises étant affectée, elles génèrent moins de cash-flow et cela induit de leur part plus de prudence dans la façon dont elles envisagent le court terme », a ajouté le président du principal lobby de la chimie.

Deux-tiers du chiffre d’affaires des industries chimiques françaises sont liés à l’export, a ajouté M. Benoit-Cattin qui anticipe « un nouveau repli de la production en 2023 », mais sans donner de chiffre précis à ce stade. La production de l’industrie chimique française, l’an passé, a pourtant moins baissé que la moyenne européenne, grâce à ses activités importantes dans le secteur des savons et des parfums qui ont affiché de belles croissances.

En Allemagne, le recul a atteint 11,9% l’an dernier et 6,2% sur l’ensemble de l’Union européenne. En cause: le ralentissement de la croissance et du commerce mondiaux, mais aussi la poursuite de prix de l’énergie élevés en Europe, le contexte inflationniste, le resserrement monétaire ou les incertitudes liées au redémarrage de la Chine.

Dans ce contexte, le plan massif de soutien aux industries vertes aux Etats-Unis (Inflation Reduction Act, IRA) inquiète aussi, car avec 400 milliards d’euros d’aides publiques pour les industriels, il « amplifie » le déficit de compétitivité de l’industrie européenne.

« réforme cardinale »

Ainsi le coût d’un kilo d’hydrogène décarboné produit aux Etats-Unis et vendu en Europe s’élève à « 2 euros du kilo » alors qu’il faut « 7 euros en Europe » pour produire un kilo d’hydrogène décarboné, en raison notamment des prix de l’énergie, a noté M. Benoit-Cattin. « Même avec un prix de l’électricité normalisé autour de 50 euros du megawattheure, nous serions toujours à 4 euros du kilo en Europe, nous aurions toujours un écart de compétitivité », a-t-il souligné.

Idem pour la production de PVC. France Chimie demande ainsi un « élargissement du champs des aides », qui devraient aussi s’appliquer « aux intrants pour fabriquer les batteries » par exemple. « On était à 20-25% d’aide dans tous les projets d’investissements aidés. Aux Etats-Unis avec l’IRA, on est arrivé à 50% d’aide. En Europe, avec les projets PIIEC (projets importants d’intérêt européen) on peut aussi y arriver, mais le champs est assez limitatif », toujours selon M. Benoit-Cattin.

Selon lui, la « réforme cardinale » à obtenir est la « réforme du marché de l’électricité en Europe ». L’industrie chimique française a elle seule a chiffré ses besoins à 7 Twh supplémentaires d’ici 2030 qui s’ajoutent aux 20 Twh consommés par le secteur. Il souhaite aussi « poursuivre l’effort d’investissement » impulsé par les plans France Relance et France 2030, et « sanctuariser » les crédits impôts recherche (CIR) dont l’effet est « essentiel » pour le secteur. im/ha/spi

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