L’Inde a officialisé l’achat annuel de 2,2 millions de tonnes de gaz de pétrole liquéfié (GPL) provenant des États-Unis, représentant l’équivalent de 10% de ses importations actuelles. L’annonce du ministre indien du Pétrole et du Gaz naturel, Hardeep Singh Puri, s’inscrit dans une stratégie soutenue par des financements publics visant à renforcer la sécurité énergétique du pays face aux pressions américaines.
Un contrat conclu dans un climat diplomatique tendu
Ce nouvel engagement intervient après la mise en place d’une surtaxe de 50% par Washington sur l’ensemble des produits indiens importés. L’administration américaine a attribué cette mesure aux achats continus de pétrole russe par l’Inde, considérés comme un soutien indirect aux opérations militaires menées par Moscou en Ukraine. Cette position a renforcé la nécessité pour New Delhi d’ajuster ses choix d’approvisionnement.
Le président américain Donald Trump a, à plusieurs reprises, affirmé que le Premier ministre indien Narendra Modi avait accepté de réviser son recours au pétrole russe. Toutefois, les autorités indiennes n’ont fourni aucune confirmation à ce sujet, maintenant une position prudente au regard des enjeux énergétiques et commerciaux.
Des entreprises indiennes réévaluent leurs achats de brut
Les implications de cette pression diplomatique se manifestent déjà dans les décisions d’entreprises indiennes. HPCL-Mittal Energy, entreprise semi-publique, a suspendu ses achats de brut russe, tandis que Reliance Industries a annoncé conduire une réévaluation de sa stratégie d’importation. Ces ajustements traduisent l’impact direct des sanctions américaines sur les politiques d’achat du secteur énergétique indien.
La diversification des importations, financée et soutenue par l’État indien, apparaît désormais comme une priorité. Dans son communiqué, Hardeep Singh Puri a indiqué que cet accord de GPL avec les États-Unis constitue une première étape pour consolider un accès stable à un combustible essentiel pour les ménages, dans un marché global soumis à des variations géopolitiques.
Des négociations commerciales sous pression malgré la croissance
Parallèlement, les discussions entre l’Inde et les États-Unis sur un accord de libre-échange restent en suspens, les deux parties se heurtant notamment à la question de l’ouverture du marché agricole indien. Cette situation crée un environnement commercial instable, malgré la poursuite du dialogue entre les deux gouvernements.
L’économie indienne continue d’afficher une croissance de 7,8% en glissement annuel sur trois mois d’avril à juin, portée par des dépenses publiques élevées et une hausse de la confiance des consommateurs. Néanmoins, les analystes anticipent un ralentissement quantifiable entre 0,6 et 0,8 point si la surtaxe américaine persiste, ce qui accroît l’intérêt de suivre l’évolution de ce nouvel accord énergétique financé par l’État.