Au Liban, les prix du carburant devraient doubler suite à la décision du gouvernement de modifier le taux de change utilisé. Cela pour fixer le prix des produits pétroliers dans le but d’atténuer les pénuries qui ont paralysé le Liban.
Au Liban, bras de fer entre le gouvernement et la banque centrale
La décision fut prise lors d’une réunion d’urgence réunissant le Président et le gouverneur de la banque centrale, notamment. Cependant, le taux de change du carburant reste inégal face au taux de change utilisé par la banque centrale pour ses importations. Or, le gouvernement refuse de modifier les prix de vente, laissant les importateurs dans l’incertitude, provoquant une diminution des approvisionnements.
Ainsi, la banque centrale ouvrira un compte de $225 millions jusqu’à fin septembre 2021. Le compte couvre une « subvention urgente et exceptionnelle » pour l’essence, le fioul et le gaz de cuisine. S’ajoutant à une réduction partielle des subventions aux carburants, cette augmentation se traduira par davantage de difficultés. En outre, il devra être remboursé dans le budget 2022 du gouvernement.
8000 livres par dollars de taux de change
Le gouvernement ajustera son taux de change d’importation de carburant à 8000 livres par dollar contre 3900 livres auparavant. La banque centrale utilisera un taux à 16.500 livres. Cette décision vise à atténuer les pénuries de carburant paralysantes.
Les critiques accusent ainsi le système de subventions d’encourager la contrebande vers la Syrie. Cela se poursuivra tant que le carburant sera vendu au Liban en dessous du prix du marché, déclare Nassib Ghobril, économiste à Byblos Bank.
Le Hezbollah s’en mêle
En outre, une cargaison de carburant iranien organisée par le Hezbollah pour le Liban prendra la mer jeudi 26 août 2021 déclare le groupe chiite. Mettant également en garde ses ennemis américains et israéliens contre toute initiative visant à arrêter la cargaison. Selon le groupe, la cargaison a pour but d’atténuer la crise aiguë du carburant.
Marquant la plus grande menace pour la stabilité du Liban depuis la guerre civile de 1975-90, la crise financière, dans un contexte de crise du carburant, fait rage. Les hôpitaux et autres services essentiels étant contraints de fermer ou de réduire leurs dépenses. Cela en raison des coupures d’électricité et de la pénurie aiguë de carburant.
La livre libanaise en chute libre
Le Liban est donc plongé dans le chaos, paralysant les services de base. La pauvreté a augmenté durant l’effondrement financier actuel où la livre libanaise perd plus de 90% de sa valeur. Le mécontentement de la population se fait sentir, alors que des queues interminables se forment devant les stations-service.
Les prix s’envolent sur le marché noir, certaines confrontations au sujet de l’essence devenant mortelles. Le fioul alimentant une grande partie du Liban est également presque épuisé, ce qui entraîne de longues pannes d’électricité. Se préoccupant de l’impact de la hausse des prix, le gouvernement décide de verser une aide sociale d’urgence. Celle-ci destinée aux personnes inscrites sur la liste de paie publique égale à un mois de salaire ou de pension.
La crise du carburant libanais représente l’une des pires crises de l’Histoire. Une situation qui s’apparente grandement à celle du Venezuela, selon le directeur de la banque centrale libanaise.