L’hydrogène, essentiel pour atteindre le zéro net, complétera également l’électrification et jouera un rôle dans la production d’électricité.
Un objectif ambitieux
L’hydrogène verra la demande mondiale passer de moins d’un million de tonnes à plus de 200 millions d’ici 2050. Le coût de production de l’hydrogène à faible teneur en carbone diminuera dans la prochaine décennie. Un soutien politique semble nécessaire pour donner le coup de pouce à cette production.
L’Union Européenne, avec REPowerEU et l’Inflation Reduction Act (IRA), aux États-Unis, soutiennent les efforts de l’industrie, vers le net zéro. Le plan européen repose sur l’augmentation de l’objectif en matière d’énergie renouvelable à 45% d’ici 2030. À cette date, la production d’hydrogène à faible émission de carbone représentera 10 millions de tonnes.
Dans cette perspective, l’objectif vise à remplacer la consommation de gaz naturel, mais aussi le pétrole et le charbon. Les opportunités de demandes à courts termes reposeront sur le raffinage et l’ammoniac. Dans cette hypothèse, la consommation n’augmenterait qu’à un peu plus de 5 millions de tonnes.
Des incitations financières nécessaires
Même si des projets industriels existent, la technologie doit encore évoluer, car les infrastructures de ravitaillement en hydrogène sont coûteuses. En outre, les performances des véhicules électriques demeurent supérieures à l’hydrogène. D’autres options de transports, ferroviaires ou maritimes, sont davantage prometteuses.
La Commission européenne alloue €41 milliards dans le plan REPowerEU pour passer des combustibles fossiles à des alternatives dont l’hydrogène. €27 milliards sont disponibles pour le déploiement d’infrastructures pour l’hydrogène. Enfin, €3 milliards sont à disposition d’une banque de l’hydrogène.
Ces sommes ne répondent pas au défi de la chaîne de valeur de l’hydrogène. Un soutien politique et des incitations financières sont essentiels pour mettre plus d’hydrogène sur le marché. L’horizon 2030 apparaît trop tôt pour que le secteur de l’électricité offre un débouché à l’hydrogène.
Les défis
Aux États-Unis, l’administration Biden, établit des incitations pour la production d’hydrogène à faible émission de carbone. La loi réintroduit un crédit d’impôt à la production pour l’hydrogène propre sur 10 ans, dès la mise en service. Ce crédit d’impôt peut atteindre $3/kg.
Il incite les pionniers, car les technologies de production d’hydrogène nécessitent encore un investissement important. Les deux tiers des projets annoncés dans ce cadre utilisent l’électrolyse. Les principaux projets se situent au Texas, en Louisiane, au Mississippi et en Californie.
La solution américaine n’est pas une solution unique pour faire face aux prix de l’énergie et aux changements climatiques. Comme pour le plan REPowerEU, plus de détails sont nécessaires en urgence. De plus, la loi n’aborde pas les infrastructures de transports d’électricité.
Accélération du calendrier
Des incitations claires sont nécessaires pour atteindre les objectifs. Elles sont également nécessaires pour soutenir l’abandon durable de l’énergie russe. Ainsi, l’incitation américaine nécessite une action immédiate pour débuter la construction d’infrastructures.
Ces deux politiques stimuleront la croissance et l’adoption de l’hydrogène. Les États-Unis offrent un soutien clair et généreux. L’Union européenne offre un objectif global attrayant.
Les plus de 50 projets hydrogène annoncés accélèrent le calendrier pour atteindre le crédit d’impôt. Toutefois, la loi américaine doit obtenir un soutien bipartisan pour son adoption par les deux chambres. Il faut s’attendre à une multitude de nouveaux projets avant la fin de 2022.