L’Hydrogène Bleu est-il vraiment Écologique?

L’hydrogène bleu, une source d’énergie prometteuse, est-il véritablement une solution contre le réchauffement climatique ?|L’hydrogène bleu, une source d’énergie prometteuse, est-il véritablement une solution contre le réchauffement climatique ?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

L’hydrogène bleu, une source d’énergie prometteuse, est-il véritablement une solution contre le réchauffement climatique ?

 

L’hydrogène bleu, une solution moins polluante ?

Bien qu’encore peu utilisé à cause de son coût élevé, l’hydrogène est considéré comme une source d’énergie décarbonée prometteuse. Aujourd’hui, 96% de l’hydrogène est produit à partir de combustibles fossiles, notamment par reformage du méthane à la vapeur (RMV). Cet hydrogène est appelé hydrogène gris.

L’hydrogène peut également être produit par électrolyse de l’eau. Lorsque l’électricité provient d’une source propre et renouvelable, comme l’hydroélectricité, l’éolien ou le solaire, il s’agit d’hydrogène vert. Pour l’instant, l’hydrogène vert n’est pas compétitif par rapport à l’hydrogène gris.

L’hydrogène gris émet beaucoup de gaz à effet de serre (GES). D’où le développement de l’hydrogène bleu, dont les émissions carbonées sont captées et stockées. Néanmoins, les émissions de GES provenant de sa production ne sont pas nulles, le captage étant parfois incomplet. Cet hydrogène émet notamment beaucoup de méthane, un GES, au bas mot, 20 fois plus puissant que le CO2.

 

L’hydrogène gris émet environ 153 geqCO2/MJ

Une étude publiée dans Energy Science & Engineering calcule les émissions issues de la production d’hydrogène gris et bleu. Les émissions de l’hydrogène gris proviennent à la fois du procédé RMV et de l’énergie nécessaire au fonctionnement du procédé. Pour l’hydrogène bleu, l’étude considère les émissions provenant du captage et du stockage de carbone.

Dans le procédé RMV, une mole de méthane produit une mole de dioxyde de carbone et 4 moles d’hydrogène. Le contenu calorifique brut de l’hydrogène est de 0,286MJ par mole, ou 3,5 moles d’hydrogène par MJ.

Selon les calculs de l’étude, un RMV consomme 14 geqCO2/MJ de méthane et produit 38,5 geqCO2/MJ (grammes équivalents CO2 par mégajoule).

 

Consommation et production de l’énergie alimentant le procédé RMV

En outre, la production d’hydrogène à partir du méthane nécessite un apport important d’énergie : 2,0 à 2,5kWh par m3 d’hydrogène. Cette énergie provient essentiellement du gaz naturel, pour l’hydrogène gris comme pour le bleu. La combustion du méthane nécessite ainsi 0,1814MJ par mole d’hydrogène produite et relâche 50 geqCO2/MJ.

Donc la chaleur et la pression nécessaires au RMV impliquent l’émission de 31,8 geqCO/MJ d’hydrogène produit. Puisqu’il faut une mole de méthane pour produire une mole de CO2, la consommation de méthane s’élève à 11,6 geqCO2/MJ.

La somme du CO2 provenant du RMV (38,5 geqCO2/MJ) et de l’énergie utilisée pour l’alimenter (31,8 geqCO2/MJ) est de 70,3 geqCO2/MJ de CO2. En outre, il faut de l’énergie pour produire, traiter et transporter le gaz naturel utilisé pour produire l’hydrogène. Ces émissions indirectes rajouteraient environ 7,5%, soit 5,3 geqCO2/MJ, portant le total des émissions de CO2 à 75,6 geqCO2/MJ.

La somme des quantités de méthane consommée lors du RMV (14,04 geqCO2/MJ) et pour l’alimenter (11,6 geqCO2/MJ) est de 25,6 geqCO2/MJ. Néanmoins, ce chiffre n’inclut pas les émissions de méthane non-brûlé, inévitables lors de la production du gaz naturel. Celles-ci s’élèvent à 77,4 geqCO2/MJ.

Au total, l’hydrogène gris émet donc environ 153 geqCO2/MJ.

 

L’hydrogène bleu n’émet que 9 à 12% de moins que l’hydrogène gris

Cet hydrogène diffère de l’hydrogène gris en ce qu’une partie du CO2 libéré par le procédé RMV est captée. Dans certains cas, du CO2 issu de la combustion du gaz naturel pour alimenter le RMV est aussi retiré. L’électricité nécessaire au captage de carbone est une troisième source de CO2 et de méthane, généralement non-captée.

 

Combien de CO2 reste-t-il après le captage ?

Le captage étant une technologie nouvelle et son taux d’efficacité étant donc difficile à déterminer, l’étude l’estime à 85%. 85% des émissions de CO2 issues du RMV équivalent à un résidu de 5,8 geq/MJ de CO2 émis.

Jusqu’ici, il n’y a eu aucune tentative de captage du CO2 issu de la combustion du gaz pour le RMV. Cependant, l’étude estime l’efficacité du captage à 65% dans ce cas-ci, soit 11,6 geqCO2/MJ de résidus de CO2.

Les émissions de CO2 totales issues du RMV et de son alimentation s’élèvent à 16,9 geq/MJ si les fumées sont captées. Elles sont de 37,6 geq/MJ si les fumées de combustion ne sont pas traitées.

 

16,3 geqCO2/MJ pour le captage

Il faut de l’énergie pour capter le CO2 et cette énergie provient souvent de la combustion de gaz naturel supplémentaire. Actuellement, les installations de production d’hydrogène bleu ne captent pas le CO2 issu de la production de cette électricité. L’étude suppose que l’énergie utilisée pour le captage émet l’équivalent de 25% du CO2 capté lors du RMV, soit 8,2 geqCO2/MJ.

Les émissions de captage du CO2 émis pour l’alimentation sont estimées à 39% des émissions capturées, soit 8,1 geqCO2/MJ. Au total, 16,3 geqCO2/MJ restent donc après captage du CO2 issu à la fois du RMV et de son alimentation.

 

Consommation de méthane pour le captage

Pour chaque mole de CO2 émise, une mole de méthane est brûlée. Donc le méthane brûlé pour alimenter le captage équivaut à 3 geqCO2/MJ, si seules les émissions du RMV sont captées. Si le CO2 issu de l’alimentation du RMV est aussi capté, il faut 3 geqCO2/MJ de méthane supplémentaire, totalisant 6 geqCO2/MJ.

Il faut également comptabiliser les émissions de méthane non-brûlé provenant de l’énergie utilisée pour le captage du CO2. Celles-ci représentent 9,5 geqCO2/MJ si seul le CO2 SMR est capté. Mais 18 geqCO2/MJ si les émissions de combustion sont également captées.

 

L’hydrogène bleu émet environ 139 à 135 gCO2/MJ

L’étude rajoute les émissions de CO2 indirectes en amont, estimées entre 5,9 geqCO2/MJ et 6,5 geqCO2/MJ selon le captage à la combustion. Dans le cas où seules les émissions RMV sont captées, les émissions totales de CO2 s’élèvent à 51,7 geqCO2/MJ. Lorsque les émissions de gaz de combustion sont également captées : 39,7 geqCO2/MJ.

En somme, le captage du CO2 issu des gaz de combustion réduit les émissions totales de CO2 de 23% seulement. Cela s’explique par l’efficacité relativement faible du captage sur les gaz, et aux quantités de gaz supplémentaires nécessaires au captage.

Les émissions de méthane en amont pour produire cet hydrogène sont de 86,9 geqCO2/MJ lorsque seules les émissions RMV sont captées. Lorsque les émissions de gaz de combustion sont également captées, les émissions de méthane s’élèvent à 95,4 geqCO2/MJ.

En somme, l’hydrogène bleu émet entre 139 geqCO2/MJ et 135 geqCO2/MJ lorsque les gaz de combustion sont également traités. Soit 9 à 12% de moins que pour l’hydrogène gris.

 

Conclusion : les émissions équivalent CO2 s’envolent pour les deux procédés

En réalité, les émissions combinées de CO2 et méthane sont plus importantes pour l’hydrogène gris et bleu que pour n’importe quel combustible fossile. Le méthane est le principal responsable de ces fortes émissions de GES. À contrario, les émissions de CO2 de l’hydrogène gris ou bleu sont inférieures à celles du charbon ou du diesel.

Si l’hydrogène bleu est plus « vert » que l’hydrogène gris, ses émissions de GES restent donc considérables. Les vertus écologiques de cette source d’énergie sont donc à nuancer.

L’allemand Möhring signe un accord en Mauritanie pour un projet d’hydrogène vert

Möhring Energie Group s’engage dans un projet de production d’hydrogène et d’ammoniac verts en Mauritanie, visant les marchés européens à partir de 2029, avec une capacité initiale de 1 GW.

Air Liquide met en service ses premiers camions à hydrogène aux Pays-Bas

Air Liquide déploie deux poids lourds à hydrogène pour ses opérations logistiques dans la région de Rotterdam, marquant une étape dans l’intégration de solutions à faibles émissions dans le transport lourd.

Lhyfe signe un contrat pour fournir 200 tonnes d’hydrogène renouvelable certifié

Le producteur français d’hydrogène Lhyfe va livrer plus de 200 tonnes d’hydrogène RFNBO à un opérateur de mobilité lourde dans le cadre d’un contrat pluriannuel effectif depuis le 1er novembre 2025.
en_114019191137540

Plug Power fournira 55 MW d’électrolyseurs pour trois projets d’hydrogène vert au Royaume-Uni

Plug Power a été sélectionnée par Carlton Power pour équiper trois projets britanniques totalisant 55 MW, dans le cadre d’un accord conditionné à une décision finale d’investissement prévue d’ici début 2026.

Hyroad Energy intègre maintenance et logiciels pour renforcer son offre hydrogène

Hyroad Energy élargit ses services à la maintenance, aux logiciels et aux pièces détachées afin d’offrir une solution complète pour les opérateurs de fret à hydrogène aux États-Unis.

Air Liquide inaugure une unité de craquage d’ammoniac pour produire de l’hydrogène

Air Liquide a lancé à Anvers la première unité pilote industrielle de conversion d’ammoniac en hydrogène, marquant une avancée technologique clé dans la chaîne logistique mondiale de l’hydrogène bas carbone.
en_114017171130540

Ohmium réduit de moitié l’usage d’iridium et dépasse les objectifs mondiaux du secteur

Ohmium a atteint un taux de 18 GW/tonne d'utilisation d’iridium pour ses électrolyseurs, dépassant largement l’objectif fixé à l’horizon 2030, grâce à des innovations technologiques qui abaissent les coûts de production de l’hydrogène.

Bruxelles lance sa plateforme d’échange H2 pour dynamiser le marché européen

La Commission européenne ouvre son premier appel à projets pour fournisseurs d’hydrogène, avec une plateforme inédite de mise en relation destinée à faciliter les décisions d’investissement dans le secteur.

Ballard affiche une forte hausse de revenus et améliore ses marges au T3 2025

Ballard Power Systems enregistre une progression marquée de son chiffre d’affaires et réduit ses pertes, soutenu par une restructuration approfondie et une évolution favorable de ses principaux segments commerciaux.
en_1140131144540

La Chine oriente ses investissements publics vers l’hydrogène pour soutenir sa domination industrielle

L’intégration de l’hydrogène au 15ᵉ plan quinquennal chinois confirme une stratégie d’investissement public visant à réduire les coûts, stimuler la demande intérieure et renforcer l’influence géoéconomique du pays sur les marchés mondiaux.

EDF power solutions lance une usine pilote d’hydrogène à Macaé pour renforcer ses actifs au Brésil

EDF power solutions a inauguré une usine pilote d’hydrogène au sein de la centrale thermique Norte Fluminense, pour un investissement de 4,5 mn BRL ($882 000), intégrée au programme de R&D d’Aneel.

Plug Power lève 275 mn $ pour financer son virage vers les data centers

Plug Power prévoit de dégager 275 mn $ en cédant des actifs et en réaffectant ses investissements vers le marché des centres de données, dans le cadre d’une stratégie axée sur le rendement et la discipline financière.
en_1140101131540

GreenH débloque l’investissement pour trois usines d’hydrogène vert en Norvège

GreenH lance les travaux de trois projets d’hydrogène vert à Bodø, Kristiansund et Slagentangen, soutenus par NOK391mn ($35.86mn) de fonds publics, visant à renforcer l’approvisionnement maritime décarboné le long de la côte norvégienne.

Nel ASA fournira plus de 20 MW d’électrolyseurs pour deux projets GreenH en Norvège

Nel ASA devient fournisseur technologique pour les sites d’hydrogène de Kristiansund et Slagentangen, soutenus par Enova, avec une capacité minimale combinée de 20 MW.

Lhyfe livrera 90 tonnes d’hydrogène RFNBO à un opérateur allemand sur 15 mois

Le producteur français d’hydrogène vert Lhyfe a signé un accord pour fournir 90 tonnes d’hydrogène certifié RFNBO à un opérateur de stations-service en Allemagne destiné à une flotte de bus.
en_1140991140540

Loblaw et FortisBC lancent un camion à hydrogène pour livraisons commerciales en Colombie-Britannique

Loblaw et FortisBC expérimentent un camion poids lourd à hydrogène entre Vancouver et Squamish, marquant une étape dans l’intégration de solutions à faibles émissions dans la logistique de distribution alimentaire au Canada.

Next Hydrogen lève jusqu’à CAD$30mn pour renforcer son expansion commerciale

Next Hydrogen annonce un placement privé d’actions de CAD$20mn à CAD$30mn ($14.55mn à $21.83mn), conduit par Smoothwater Capital, pour accélérer la commercialisation de ses électrolyseurs et soutenir sa croissance industrielle.

Mitsubishi Gas Chemical sécurise 1mn de tonnes de méthanol bas carbone auprès de Transition Industries

Transition Industries a signé un accord d'achat à long terme avec Mitsubishi Gas Chemical pour la fourniture annuelle de 1mn de tonnes de méthanol ultra-bas carbone à partir de 2029, depuis son projet Pacifico Mexinol au Mexique.
en_1140661137540

Nel ASA décroche une commande PEM de plus de $50mn pour deux projets hydrogène en Norvège

Le groupe norvégien Nel ASA a obtenu une commande ferme de plus de $50mn pour équiper deux unités de production d’hydrogène vert à Florø et Eigersund avec ses électrolyseurs PEM.

Le marché des systèmes de micro-stockage d’hydrogène liquide atteindra $738,6mn d’ici 2034

Tiré par l’aérospatiale, les gaz industriels et les investissements en hydrogène, le marché mondial des systèmes de micro-stockage d’hydrogène liquide devrait croître de 9 % par an jusqu’en 2034.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.