L’Europe Piégée par sa Dépendance à Moscou

L'Europe souffre de l'envolée des prix du gaz et du pétrole et de sa dépendance énergétique à l'égard de Moscou.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

En pleine crise énergétique, l’Europe souffre de l’envolée des cours du gaz, quand ceux du pétrole semblent enfin freiner, ces deux marchés qui paraissent intimement corrélés prenant désormais des directions opposées.

“Même s’ils sont souvent affectés par les mêmes événements économiques”, le gaz et le pétrole “sont des marchés très différents”, explique à l’AFP Alex Munton, du groupe Rapidan Energy.

Dans un élan commun causé par l’invasion russe de l’Ukraine, les deux références du pétrole avaient atteint début mars des sommets plus vus depuis la crise financière de 2008, tandis que le gaz naturel européen culminait à son record historique de prix. Depuis les niveaux records de l’inflation et les craintes de récession ont jeté un froid sur les cours en risquant notamment de détruire la demande.

Les deux références mondiales du brut ont enregistré leur première baisse de prix mensuelle en juin pour 2022. Le Brent de la mer du Nord a perdu près de 10% et son homologue américain le WTI plus de 16% depuis le 1er juin. Mais côté gaz, les craintes de ruptures de l’approvisionnement occupent le devant de la scène depuis des semaines. Sur la même période, le prix du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais a bondi de plus de 90%.

“Le monde a vraiment été (…) bercé d’illusions en croyant que l’offre était abondante et que les prix du gaz resteraient très bas”, affirme Alex Munton, assurant que la rapidité avec laquelle le marché s’est resserré fin 2021, sur fond de tensions géopolitiques entre la Russie et l’Occident, a été une grande surprise.

– “Structurellement inflationniste” –

La Russie fournit environ 40% des importations de gaz européennes. “Il n’est donc pas surprenant qu’elle ait commencé à faire du chantage sur ce marché”, lance Georgi Slavov, analyste chez Marex.

Si l’Union européenne s’est accordée sur une réduction de 90% de ses importations de brut russe d’ici fin 2022, “il est beaucoup plus difficile d’arrêter le gaz russe, car la construction de nouvelles infrastructures de gazoducs prend des années”, argue M. Slavov.

L’Europe se retrouve piégée par sa dépendance à Moscou. Bill O’Grady, de Confluence Investment, décrit un mouvement débuté dans les années 80 d’éloignement de la diversification des sources d’énergie, pour se spécialiser dans ce qui se fait de moins cher.

“Dans un monde sûr, c’est un comportement très rationnel. Dans un monde qui n’est pas sûr, c’est de la folie”, souligne-t-il, jugeant ce système

“structurellement inflationniste”.

Les deux matières premières ne sont par ailleurs substituables qu’à la marge, le gaz étant principalement utilisé pour le chauffage, produire de l’électricité et dans l’industrie lourde comme pour la fabrication de ciment ou de produits chimiques, quand le pétrole sert majoritairement dans le secteur du transport comme carburant.

– Arme test –

Moscou a rouvert jeudi le robinet du gaz vers l’Europe en redémarrant le gazoduc Nord Stream, un approvisionnement vital pour la sécurité énergétique de l’UE, les pays du Vieux Continent s’efforçant de remplir leurs réserves pour l’hiver. Les livraisons ont repris à un débit identique à celui d’avant maintenance, autour de 40% des capacités du gazoduc.

Mais “l’ensemble du système énergétique européen traverse une crise”, et les prix du gaz sont partis pour rester élevés, assène Karolina Siemieniuk, analyste chez Rystad Energy. Même avec le redémarrage de Nord Stream 1, le Vieux Continent se trouve dans une position délicate “avec un risque permanent pour la sécurité énergétique”, affirme-t-elle.

Pour Robert Yawger, les ruptures d’approvisionnements de gaz pourraient prochainement avoir des implications pour le pétrole. Le danger, selon l’analyste, est que si la Russie coupe les flux de gaz naturel, elle pourrait également “fermer les robinets de pétrole brut” mettant en difficulté grande partie de l’Europe de l’Est.

Une hypothèse partagée par Abhi Rajendran d’Energy Intelligence, qui pense que des interruptions d’approvisionnement pourraient même intervenir avant la mise en place effective de l’embargo européen sur l’or noir russe. “Si l’approvisionnement doit être coupé, pourquoi ne pas prendre les devants?”.

Une frappe de drone neutralise Khor Mor et provoque un effondrement électrique au Kurdistan

Le champ gazier de Khor Mor, opéré par Pearl Petroleum, a été frappé par un drone armé, interrompant la production et provoquant des coupures d’électricité touchant 80 % de la capacité énergétique du Kurdistan irakien.

Les Émirats arabes unis lancent un plan énergétique de 1 milliard $ au Yémen

Global South Utilities investit 1 milliard $ dans de nouveaux projets solaires, éoliens et de stockage pour renforcer les capacités énergétiques du Yémen et étendre son influence dans la région.

Le Royaume-Uni et FirstRand mobilisent $150mn pour accélérer la transition énergétique africaine

British International Investment et FirstRand s’allient pour financer la décarbonation des entreprises africaines, à travers une facilité ciblée sur le soutien aux secteurs les plus émetteurs de carbone.
en_114026261138540

La Hongrie s’engage à soutenir la Serbie après l’arrêt des livraisons de pétrole

Budapest se mobilise pour assurer l’approvisionnement pétrolier serbe, menacé par la suspension des flux via la Croatie après les sanctions américaines contre la raffinerie NIS, détenue majoritairement par la Russie.

La Russie intensifie son rapprochement énergétique avec la Chine malgré les sanctions

Moscou affirme vouloir accroître ses exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié vers Pékin, tout en consolidant la coopération bilatérale dans un contexte de restrictions américaines visant les producteurs russes.

La BEI engage 2 Mds€ pour renforcer l’influence énergétique de l’UE en Afrique

La Banque européenne d’investissement mobilise 2 Mds€ de financements garantis par la Commission européenne pour des projets énergétiques en Afrique, avec un objectif stratégique inscrit dans la diplomatie énergétique de l’Union européenne.
en_11402411136540

Les recettes pétro-gazières russes chutent de 35 %, lestées par les sanctions

La Russie subit une baisse structurelle de ses revenus énergétiques alors que les sanctions renforcées contre Rosneft et Lukoil fragilisent les flux commerciaux et aggravent le déficit budgétaire fédéral.

Les États-Unis frappent la logistique pétrolière iranienne et exposent les acteurs asiatiques

Washington impose de nouvelles sanctions ciblant navires, armateurs et intermédiaires en Asie, rendant plus risqué le commerce de pétrole iranien et redéfinissant le périmètre de conformité maritime dans la région.

Washington autorise les flux vers Paks II et insère des intérêts américains dans le nucléaire hongrois

La licence OFAC sur Paks II permet de contourner les sanctions contre Rosatom en échange d’un ancrage technologique américain, reconfigurant l’équilibre d’intérêts entre Moscou, Budapest et Washington.
en_1140221128540

Les petits États de l’UE renforcent leur influence énergétique en Afrique via Global Gateway

Finlande, Estonie, Hongrie et Tchéquie multiplient les initiatives bilatérales en Afrique pour capter des projets énergétiques et miniers stratégiques dans le cadre du programme européen Global Gateway.

Lula défend une sortie des fossiles sans contrainte face aux tensions à la COP30

Le président brésilien plaide pour une transition énergétique volontaire et sans échéance fixe, tout en évitant d’affronter les intérêts des pays producteurs lors des discussions de la COP30 à Belém.

L’Afrique subsaharienne capte 2,3 % des investissements mondiaux en renouvelable en 2024

La région n’a attiré qu’une faible part des capitaux mondiaux dédiés aux énergies renouvelables en 2024, malgré des besoins élevés et des objectifs de développement importants, selon un rapport publié en novembre.
en_114018181125540

Washington renforce son accord nucléaire avec Séoul et ouvre l’accès à l’enrichissement

Les États-Unis approuvent le développement par la Corée du Sud de capacités civiles d’enrichissement de l’uranium et soutiennent un projet de sous-marins nucléaires, élargissant un partenariat stratégique déjà lié à un accord commercial majeur.

Les ministres des Finances de l’UE valident le prêt de réparation adossé aux actifs russes gelés

Les Vingt-Sept s’accordent pour privilégier le mécanisme de prêt basé sur les avoirs russes immobilisés afin de financer l’aide à l’Ukraine, réduisant l’impact budgétaire national tout en garantissant une capacité de financement renforcée.

Le Canada valide une seconde série de projets énergétiques pour 56 milliards $

Le gouvernement canadien engage une nouvelle série de projets évalués à 56 milliards $ pour développer ses corridors énergétiques, accélérer l'exploitation des minéraux critiques et renforcer son infrastructure stratégique.
en_1140131136540

L’Allemagne accorde 24,3 millions $ au Nigeria pour accélérer sa transition énergétique

Berlin renforce sa coopération avec Abuja à travers un financement destiné à soutenir la diversification énergétique du Nigeria et à consolider ses infrastructures dans les énergies renouvelables.

La COP30 s’ouvre dans les tensions alors que les négociations échouent sur l’agenda initial

La COP30 débute à Belém dans un climat d’incertitude, les pays n’étant pas parvenus à s’entendre sur les sujets à inscrire à l’ordre du jour, signe de profondes divisions sur le financement climatique et la transition énergétique mondiale.

Washington verrouille l’offre de tungstène kazakh et cadre son pari C5+1

Les États-Unis sécurisent une coentreprise au Kazakhstan et des protocoles en Ouzbékistan, avec financement envisagé par l’Export-Import Bank of the United States et un acheminement structuré via le corridor transcaspien.
en_1140991139540

Trump accorde à Orban une exemption pétrolière contre un accord sur le gaz américain

Les États-Unis offrent à la Hongrie une dérogation d’un an sur les sanctions visant le pétrole russe, en échange d’un engagement d’achat de gaz naturel liquéfié américain estimé à 600 M$.

Le G7 lance plus de 20 projets pour contrer l’influence chinoise sur les minéraux

Réunis au Canada, les ministres de l’Énergie du G7 ont dévoilé une série de projets destinés à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, en réponse aux restrictions imposées par la Chine sur les terres rares.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.