En monopolisant 90% du commerce mondial, le transport maritime représente près de 3% des émissions mondiales de CO2 (13% en Europe en 2015).
L’Europe à la veille d’une réforme du marché carbone
Jusqu’à présent, cette industrie n’était pas concernée par le processus de redevances de pollution initié par l’Europe. Cette absence de législation est désormais résolue, mais avec des exceptions.
L’Europe, à la veille d’une réforme du marché carbone, souhaite ainsi soumettre le transport maritime aux règles de son système d’échange de quotas d’émissions (ETS) de l’UE. Et ce, dès 2023 et pour une période de trois ans.
Les armateurs achèteront en conséquence des permis de polluer. La mesure échafaudée permettra de stimuler la réduction des émissions du domaine qui pourrait, en outre, augmenter de 250% à horizon 2050.
Des failles persistantes
Le groupe Transport & Environment (T&E) déclare cependant que les propositions de l’Europe exonèrent les navires de moins de 5000 tonnes brut. Sont notamment concernés les petits navires de ravitaillement des plateformes offshore. Encore, les bâtiments militaires et de pêche.
Les propositions de la CE sont en effet fondées sur des failles arbitraires. Elles laisseraient ainsi trop de navires polluants hors du marché. Cependant, les navires de plus de 5000 tonnes brut représentent 55% des navires faisant escale dans les ports de l’Europe. Ceux-ci monopolisent ainsi 90 % des émissions associées.
T&E déclare alors que ces lacunes juridiques induiraient quelque 25,8 millions de tonnes de CO2 supplémentaires en Europe. Soit près de 20% des 130 millions de tonnes annuelles émises par les transports maritimes. C’est pourquoi l’UE devrait, selon l’organisation, repenser ses lois liées au transport maritime.
Réduire la charge administrative
Un responsable de la Commission Européene déclare néanmoins que le seuil de 5000 tonnes brut est censé minimiser les charges administratives des sociétés européennes.
En particulier pour les petites et moyennes entreprises. Et ce, sans compromettre l’objectif d’intégrer la majorité des émissions de gaz à effet de serre (GES) du domaine maritime.