Avec l’arrivée de l’été, l’Europe se prépare à une augmentation significative des demandes énergétiques dues aux prévisions de températures plus élevées. Les traders et analystes chez S&P Global Commodity Insights rapportent que les injections de gaz naturel ont commencé plus tôt cette année, avec les réserves déjà à 62.32% de leur capacité fin avril, un démarrage record depuis plusieurs années.
Taux d’injection et comparaisons historiques
Historiquement, le mois de mai est une période clé pour l’augmentation des injections de gaz. En effet, entre 2020 et 2023, les taux d’injection en avril se situaient autour de 0.16% par jour en moyenne, tandis qu’en mai, ils doublaient presque, atteignant environ 0.32% par jour. Ces taux devraient rester élevés jusqu’à la fin de l’été, avec juin, juillet, août et septembre affichant des taux d’environ 0.23%, 0.28%, 0.28% et 0.18%, respectivement.
Stratégies anticipées pour les injections du mois de mai
David Lewis, analyste LNG chez S&P Global, suggère que les injections en mai seront particulièrement agressives, suite aux importants retraits effectués en avril. Cependant, malgré les retraits, les stocks de l’UE ont clôturé avril avec 4,5 milliards de mètres cubes (Bcm) de gaz en plus par rapport à l’année précédente. Cette situation renforce la capacité de l’Europe à faire face à une demande accrue durant les mois d’été.
Conditions climatiques et flux norvégiens
Les conditions climatiques en Asie, attendues plus fraîches en mai, pourraient rediriger certains cargos de GNL initialement destinés à l’Europe. Toutefois, une récente augmentation des prix au hub TTF (Title Transfer Facility) en Europe a rendu le continent plus attractif pour les cargaisons de GNL. La performance de la Norvège, un fournisseur clé, est également déterminante. Si la Norvège maintient des flux robustes, l’Europe pourra continuer ses injections et remplir ses réserves rapidement. Cependant, des maintenances imprévues pourraient augmenter les prix et décourager les injections durant le mois de mai.
Réactions aux conditions de marché
Malgré les stocks élevés, les acteurs du marché anticipent un deuxième trimestre haussier en raison des risques imminents. L’Europe a déjà atteint son objectif de remplissage des stocks de gaz à 90% pour l’année bien avant la date limite du 1er novembre fixée par l’UE, ce qui positionne le marché pour répondre aux exigences jusqu’à l’hiver.
Attentes pour la saison des injections
Les sources de marché prévoient que les injections vont s’intensifier avec l’augmentation des températures, réduisant le besoin de retraits pour le chauffage. Bien que la demande de gaz pour le refroidissement soit présente en Europe, particulièrement en Méditerranée, elle ne rivalise pas avec la demande de chauffage. Les analystes de S&P Global prévoient que les tendances haussières émergentes pourraient aider à maintenir les prix soutenus tout au long de l’été.
Les préparatifs de l’Europe pour faire face à une demande énergétique accrue cet été impliquent une gestion proactive des stocks de GNL et des stratégies d’injection adaptatives. Alors que le continent se dirige vers un été potentiellement volatile, les décisions prises maintenant auront un impact significatif sur la stabilité énergétique de l’Europe dans les mois à venir.