Les Raffineries Russes menacées par l’hiver

En Russie, la production des raffineries augmente. Elle est portée par la période estivale et les subventions. Toutefois, un hiver rigoureux et les sanctions européennes pourraient menacer les raffineries russes.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les raffineries russes bénéficient des subventions publiques accordées par l’État à la production nationale et de la demande estivale. Toutefois, la menace d’un hiver rigoureux et des sanctions européennes plus lourdes se profilent.

Hausse de la production des raffineries russes

Les raffineries russes augmentent actuellement leur production d’essence et de diesel, à l’exception de celles en maintenance. De fait, les Russes choisissent de se diriger vers des destinations intérieures pour leurs vacances. De plus, les compagnies aériennes internationales suspendent leurs vols vers et depuis la Russie depuis le début du conflit russo-ukrainien.

Le débit des raffineries russes pourrait alors atteindre 24 millions de tonnes en juillet, selon le quotidien Kommersant. Effectivement, les compagnies pétrolières cherchent à rétablir les niveaux de productions de l’année dernière. Ainsi, en juillet 2021, les raffineries russes traitaient 23,51 millions de tonnes selon les données du ministère de l’énergie.

Une reconfiguration des exportations

Parallèlement, la reprise partielle des exportations vers l’Afrique et le Moyen-Orient contribue à soutenir les opérations de raffinage. Les raffineries russes, touchées au début du conflit russo-ukrainien en raison des sanctions, n’approvisionnent plus l’Europe. Ainsi, le débit s’effondrait en mars en raison de la chute des exportations, de la demande intérieure et de l’incertitude économique.

En raison des niveaux élevés de pétrole stocké, certaines raffineries russes interrompaient, également, partiellement ou totalement leurs activités. Ainsi, la situation était surtout difficile pour les petites et moyennes raffineries produisant des matières premières destinées aux marchés d’exportation.

Reprise de la demande intérieure

Toutefois, la demande intérieure se redresse grâce à l’appréciation du rouble et à la baisse des taux d’intérêt. Cependant, la demande demeure inférieure à ce qu’elle était il y a un an. En outre, les compagnies pétrolières et les acheteurs internationaux prennent des mesures afin de couper les liens avec la Russie.

En juin, le traitement augmentait de 8% en glissement annuel pour atteindre 5,4 millions de b/j. Toutefois, il demeure inférieur au niveau du mois de juin de l’année 2021. Parallèlement, en juin, les marges des raffineries russes dépassent le niveau du début 2022 grâce à l’augmentation des subventions publiques.

Les sanctions européennes menacent les raffineries russes

Au 30 juin, les marges de raffinage complexe augmentaient de 160% par rapport au 22 février. Ainsi, elles atteignaient $382/mt. De leur côté, les marges de raffinage simple quadruplaient sur la même période.

Si le pétrole brut et les produits russes s’exportent encore vers l’Union européenne, ces flux sont sur le point de s’arrêter. En effet, l’Union européenne votait le sixième train de sanction au mois de juin. Il prévoit la suppression progressive des importations de brut russe en six mois et d’autres produits raffinés en huit mois.

Mécanisme de subventions gouvernementales

Les raffineries russes de pétrole reçoivent deux types de subventions, toutes deux versées de manière mensuelle. Il s’agit d’une taxe d’accise remboursable sur le pétrole et une compensation dans le cadre du mécanisme dit d’amortissement. Ainsi, les subventions gouvernementales, notamment la surtaxe d’amortissement, contribuent à l’augmentation des marges nettes des raffineries de pétrole.

Toutefois, les raffineries simples ne peuvent bénéficier des compensations du mécanisme d’amortissement pour l’essence et le diesel. Elles ne produisent qu’une quantité limitée de produits finis. Cependant, elles bénéficient de la taxe d’accise remboursable, même si les paiements diminuent depuis février en raison des prix du brut.

Hausse des compensations

En juin, la taxe d’accise remboursable pour une raffinerie d’essence s’élevait à 3.500 roubles/mt contre 5.400 roubles en février. Pour une raffinerie de diesel, elle s’élevait à 4.000 roubles/mt en juin contre 5.600 roubles/mt au mois de février. Enfin, pour les raffineries simples, la taxe d’accise était de 300 roubles/mt en juin contre 4.600 roubles/mt en février.

Les compensations d’amortissement entre février et juin bondissaient de 26% pour l’essence et de 23% pour le diesel. Ainsi, elles atteignaient, respectivement, 34.900 roubles/mt et 28.300 roubles/mt. La raison de cette augmentation des compensations s’expliquait par la vigueur des exportations, par rapport aux prix intérieurs, relativement faibles.

Un contexte favorable

Introduit en 2019, le mécanisme d’amortissement servait à indemniser les producteurs lorsque les prix intérieurs étaient inférieurs aux recettes nettes d’exportations. Toutefois, il exige qu’ils versent des fonds au budget lorsque l’écart s’inverse. Ainsi, il contribue à assurer la stabilité du marché intérieur lorsque les prix internationaux s’envolent.

Parallèlement, la faiblesse des prix intérieurs du brut constituait un avantage supplémentaire. Au 30 juin, les raffineries payaient entre 25.000 roubles et 25.400 roubles/mt pour le pétrole brut, contre 46.400 roubles à 46.800 roubles/mt. Enfin, les raffineries russes constataient une amélioration de leurs marges nettes grâce aux exportations malgré d’importantes remises liées aux sanctions.

Une production soutenue par la période estivale

La recherche de débouchés pour le fioul et le passage à la production de bitume pendant l’été soulagent les raffineries simples. Leurs stocks débordaient de fioul, car les acheteurs internationaux éviter de s’approvisionner en Russie. Toutefois, la situation pourrait s’inverser lorsque la saison de réparation et de construction des routes s’achèvera avec l’arrivée de l’hiver.

Actuellement, la situation s’améliore depuis mai avec la saison de production de bitume. Les analystes s’attendent à un coup d’arrêt lorsque 700.000 b/j de diesel, expédiés vers l’Europe, devront trouver une autre destination. L’interdiction des importations de pétrole russe par l’Union européenne prendra effet au début de l’année 2023.

Un mécanisme temporaire

Une partie de ces flux s’exportera probablement vers le continent africain et l’Amérique latine. Cependant, des défis logistiques émergeront, forçant les raffineurs russes à réduire une nouvelle fois leurs activités. Enfin, entre-temps, une récente modification du mécanisme d’amortissement de l’essence réduira les compensations versées.

Cette modification pourrait intervenir entre les mois de septembre et de décembre. Ainsi, la formule modifiée prendra en considération les remises pour le brut russe de l’Oural. Ce changement rendra ainsi la production d’essence moins rentable et réduira les marges de raffinage.

Bagdad maintient sa production pétrolière en isolant les actifs russes sous sanctions

L’Irak sécurise sa production en contournant les sanctions américaines via paiements locaux, trocs énergie-énergie et suspension ciblée des flux financiers vers Lukoil pour protéger les exportations de West Qurna-2.

BP relance partiellement Olympic Pipeline mais laisse 60 % de capacité hors ligne

Le redémarrage de la conduite de 16 pouces d’Olympic Pipeline ne suffit pas à rétablir l’approvisionnement normal de l’Oregon et de l’aéroport de Seattle-Tacoma, toujours exposés à un risque logistique accru et à des tensions sur les prix.

Les importations de pétrole russe par l’Inde chuteront fortement dès décembre

Face aux sanctions renforcées des États-Unis et de l’Union européenne, les raffineurs indiens réduisent drastiquement leurs achats de brut russe à partir de décembre, selon des sources du secteur.
en_114025251137540

La raffinerie serbe de Pancevo menacée d’arrêt faute de brut sous sanctions américaines

La seule raffinerie de Serbie, opérée par NIS, pourrait être contrainte de stopper sa production dès cette semaine, fragilisée par les sanctions américaines visant ses actionnaires russes.

Cameroun : Glencore enregistre une chute de 31 % de ses volumes pétroliers

La production attribuée à Glencore au Cameroun a reculé de 31 % sur neuf mois, révélant une pression accrue sur les recettes publiques alors que Yaoundé révise ses prévisions pétrolières et budgétaires dans un contexte de maturité des champs et d’arbitrages d’investissement.

Les stratégies contrariennes surpassent le suivi des hedge funds sur le Brent

La rentabilité des stratégies de suivi de positionnement spéculatif sur le Brent s’érode, au profit d’approches contrariennes ciblant les extrêmes de sentiment, marquant un changement de régime significatif dans le trading pétrolier.
en_1140241134540

ConocoPhillips, Repsol et Santos relancent le pétrole alaskien avec Nuna et Pikka

L’Alaska s’apprête à enregistrer sa plus forte hausse de production pétrolière depuis 40 ans, portée par deux projets clés qui prolongent la durée de vie du pipeline TAPS et ancrent une présence stratégique des États-Unis dans l’Arctique.

TotalEnergies renforce sa position au Nigeria avec 90 % d’intérêt dans OPL257

TotalEnergies porte à 90 % sa participation dans le bloc offshore OPL257 au Nigeria, après un accord d’échange d’actifs conclu avec Conoil Producing Limited.

TotalEnergies et Chevron en compétition pour 40 % du champ Mopane en Namibie

TotalEnergies et Chevron cherchent à racheter 40 % du champ pétrolier Mopane en Namibie, propriété de Galp, au cœur d’une stratégie visant à sécuriser de nouvelles ressources dans un bassin offshore à fort potentiel.
en_114019181132540

Rosneft cède 11 % de KPC pour desserrer l’étau des sanctions

La réduction de la participation de Rosneft dans Kurdistan Pipeline Company repositionne le contrôle du principal oléoduc kurde et redéfinit l'équilibre entre sanctions américaines, financement des exportations et gouvernance régionale du brut.

Lukoil met la pression sur Sofia pour finaliser la cession de sa raffinerie

Le groupe russe Lukoil veut vendre ses actifs en Bulgarie, après la mise sous tutelle de sa raffinerie par l'État, dans un contexte de sanctions américaines renforcées contre l’industrie pétrolière russe.

Washington lance une nouvelle vente de 80 millions d’acres pétroliers offshore

Les autorités américaines organiseront en mars une vaste vente de blocs pétroliers dans le Golfe d’Amérique, couvrant près de 80 millions d’acres sous conditions fiscales favorables.
en_114019181142540

Sinopec investira 437 millions $ dans une unité d’hydrotraitement en Algérie

Sonatrach a attribué à la société chinoise Sinopec un contrat pour la construction d’une nouvelle unité d’hydrotraitement à Arzew, destinée à accroître significativement la production d’essence du pays.

Chevron en négociation avancée pour racheter les actifs internationaux de Lukoil

Le major américain pourrait reprendre une partie des actifs hors Russie du groupe Lukoil, sous encadrement strict de l’administration américaine, après l’échec d’une vente au trader suisse Gunvor.

Exxon fermera son usine d’éthylène en Écosse face aux pressions du marché

ExxonMobil mettra fin aux opérations de son site chimique de Fife en février 2026, évoquant des coûts élevés, une faible demande et un contexte réglementaire britannique défavorable à l’investissement industriel.
en_1140290970540

Orlen acquiert 7,6 % du projet Ekofisk tandis que DNO réalloue ses actifs

Le groupe public polonais Orlen renforce sa présence en mer du Nord en rachetant la part de DNO dans Ekofisk, tandis que le norvégien se recentre sur des projets à retour rapide.

Syrie conclut un accord pétrolier stratégique avec ConocoPhillips et Nova Terra Energy

La Syrian Petroleum Company a signé un protocole d’accord avec ConocoPhillips et Nova Terra Energy pour développer des champs gaziers et renforcer les activités d’exploration dans un contexte de pénurie énergétique persistante.

Fincraft propose une offre rehaussée à C$1.75 par action pour acquérir Tethys Petroleum

Fincraft Group LLP, actionnaire majeur de Tethys Petroleum, a soumis une proposition non contraignante pour racheter l'ensemble des actions restantes, offrant une prime de 106% sur le cours de septembre.
en_1140290978540

La Chine augmente ses stocks de pétrole brut en octobre alors que les prix se stabilisent

Face à un ralentissement des prix mondiaux, la Chine a accru ses stocks de pétrole brut en octobre, profitant d’un écart croissant entre ses importations, sa production locale et le volume traité par ses raffineries.

Kuwait Petroleum Corporation obtient un prêt record de KWD1.5bn pour soutenir sa stratégie

Kuwait Petroleum Corporation a conclu un accord de financement syndiqué de KWD1.5bn ($4.89bn), marquant la plus importante opération en dinars jamais réalisée par des banques locales.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.