Les prix du pétrole se stabilisaient mercredi, après leur rebond de la veille, les craintes de récession compensant les inquiétudes sur l’insuffisance de l’offre et autour de la sécurité énergétique après les fuites sur les gazoducs Nord Stream.
Vers 09H55 GMT (11H55 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre baissait de 0,10%, à 86,18 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, perdait 0,25% à 78,29 dollars.
Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, évoluait de son côté toujours en forte hausse mercredi d’environ 10%, à 204 euros le mégawattheure (MWh).
Lundi, les deux gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique ont été touchés par trois fuites majeures, précédées d’explosions sous-marines, près d’une île danoise.
« Les dommages subis par les infrastructures ont renforcé les inquiétudes concernant la sécurité énergétique », expliquent les analystes d’UBS dans une note.
Les prix du brut comme du gaz naturel européen avaient alors rebondi, suite à ces incidents que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié mardi d’actes de « sabotage ».
L’Union européenne a promis la « réponse la plus ferme possible ». Aucun des gazoducs n’était en service, l’Allemagne ayant suspendu la certification de Nord Stream 2 après l’invasion russe de l’Ukraine en février, et la Russie ayant cessé de fournir du gaz via Nord Stream 1 depuis la fin du mois d’août.
« La question qui se pose pour beaucoup est donc de savoir ce que le sabotage cherchait à accomplir, survenant autour de l’inauguration d’un gazoduc qui livrera du gaz norvégien à la Pologne », souligne Craig Erlam, analyste chez Oanda, le Baltic Pipe.
Ce gazoduc, d’une capacité de 10 milliards de m3 de gaz par an, a été construit pour réduire la dépendance des Européens au gaz russe. Au début de la guerre, la Russie fournissait environ 40% des importations de gaz européennes.
Pour Craig Erlam, analyste chez Oanda, l’accalmie des cours du brut devrait être brève, « la morosité économique » et la vigueur du dollar pesant à nouveau sur les cours du brut.
La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a prédit mardi une « récession mondiale » alors que le monde est en proie à des « crises multiples ».