Une anticipation sur les prix du pétrole a provoqué leur baisse. La plupart des observateurs s’attendaient à ce que la Fed augmente ses taux de 50‱ lors de sa dernière réunion. Mais après le CPI (consumer price index) étonnamment haut pour le mois de mai, nombre s’attendent à une hausse de 75 points de base.
Les prix du pétrole en baisse
En conséquence de cette anticipation, le prix du baril de Brent a baissé de 1,10$, soit 0,9%. Ainsi, il a atteint 121,17%. Le pétrole brut West Texas Intermediate a lui perdu 2$, soit 0,7% pour s’établir à 118,93$/baril.
Des informations sur les intentions du président de la commission de finances du Sénat américain ont déclenché ce mouvement. Selon celles-ci, Ron Wyden envisagerait un projet de loi surtaxant de 21% les bénéfices jugés excessifs des compagnies pétrolières. Un assistant précise que cela toucherait les sociétés pétrolières et gazières dont les revenus annuels dépassent 1 milliard de dollars.
Les crises politiques aggravent le resserrement de l’offre
La crise politique menant au blocage de nombreux sites en Lybie a aggravé le resserrement de l’offre sur le marché. De plus, les producteurs de l’OPEP+ ont du mal à respecter leurs quotas. La Russie est, elle, confrontée à l’interdiction de son pétrole en raison de la guerre en Ukraine.
L’U.S. Department of Energy a annoncé l’avis de vente de 45 millions de barils de pétrole brut. C’est le quatrième avis pour du pétrole provenant de la réserve stratégique américaine.
Les prévisions de prix s’envolent et les stocks baissent
UBS a relevé ses prévisions de prix du pétrole:
« La faiblesse des stocks de pétrole, la diminution de la capacité de réserve et le risque que la croissance de l’offre soit inférieure à celle de la demande au cours des prochains mois nous ont incités à relever nos prévisions de prix du pétrole »
Ainsi, la banque prévoit 130$/baril pour le Brent à la fin septembre, et 125$/baril pour les trois trimestres suivants. Ce même prix était estimé à 115$ avant la réévaluation des prévisions. L’agence de notation Fitch a également relevé de 5$ ses estimations de prix du Brent et du WTI pour 2022.
Pour les stocks états-uniens de brut et de carburant, le marché attendait les rapports hebdomadaires de l’API et de l’EIA. Six analystes prévoient ainsi que les stocks américains de brut ont diminué de 1,2 million de barils la semaine dernière. Les stocks d’essence auraient, eux, augmenté de 800.000 barils, alors que les stocks de distillat seraient restés inchangés.
La demande sous pression de l’inflation
Du côté de la demande, la dernière épidémie de la Covid-19 en Chine inquiète. L’OPEP a maintenu sa prévision selon laquelle la demande mondiale de pétrole dépassera les niveaux pré-pandémiques en 2022. Elle a cependant déclaré que l’évolution de la pandémie et la guerre ukraino-russe demeurent des risques considérables.
En revanche, le groupe prévoit un ralentissement de la croissance de la demande l’année prochaine. C’est ce qu’ont déclaré à Reuters des délégués de l’OPEP et des sources industrielles. La flambée des prix du pétrole contribue à l’inflation et freine l’économie mondiale.