Les prix de l’énergie continuent d’augmenter en Europe. Le contexte actuel est responsable de cette augmentation des factures d’énergie. En outre, certaines régions courent le risque de devoir faire face à une forte précarité énergétique.
Flambée des prix de l’énergie
La hausse des prix de l’énergie n’est pas récente. Celle-ci inquiète déjà depuis septembre 2021. Dès lors, les prix de l’énergie dépassaient ce que l’Europe considérait comme étant normal. Depuis, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la situation s’est aggravée.
Un autre facteur majeur de cette augmentation des prix est l’arrêt du projet de NordStream 2 par l’Allemagne. De fait, le 22 février le pays annonçait l’interruption du processus de certification du projet de gazoduc en mer Baltique. Celui-ci aurait permis de doubler le volume de gaz russe acheminé directement vers l’Europe.
Le projet NordStream 2, dont le coût s’élevait à 11 milliards de dollars, avait été achevé en septembre dernier. Toutefois, il nécessitait la certification de la part de l’Allemagne ainsi que de l’Union européenne.
Les préoccupations concernant l’approvisionnement en gaz se sont amplifiées dernièrement avec la réduction des volumes de Nord Stream 1. En juillet dernier, la Russie n’acheminait que 20% des volumes prévus et invoquait des problèmes de maintenance. Cela a éveillé les soupçons européens qui y voient une réponse aux sanctions édictées par l’UE.
Les pays européens semblent être sur la bonne voie pour atteindre les 80% de remplissage des sites de stockage. Cependant, le risque d’un hiver très froid reste présent et pourrait épuiser rapidement ses réserves.
En outre, la demande a fortement été stimulée par les difficultés rencontrées par le nucléaire français. Celles-ci ont réduit la production nucléaire du pays qui devrait atteindre 280-300 TWh en 2022 contre 290-315 TWh en 2021. Un problème de corrosion de réacteurs avait été la cause de ces pannes. En ce sens, 12 réacteurs sur 56 ont été arrêtés.
Une situation qui pourrait durer plusieurs années
Selon les analystes, les prix de l’énergie devraient rester élevés pendant les deux prochaines années, si ce n’est plus longtemps.
Pour faire face à ces circonstances, les gouvernements mettent en place des mesures afin de réduire la consommation de gaz. Ceux-ci ont adopté diverses lois sur les niveaux de climatisation et de chauffage dans les bâtiments publics et commerciaux. Ceci sans compter l’engagement pris en juillet par les États membres de l’UE visant une réduction de la consommation de gaz de 15%.
L’objectif de cette réduction est principalement de réaliser des économies avant l’hiver. Ceci compte tenu du risque d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement en gaz provenant de la Russie. Les États membres sont libres de recourir aux mesures de leur choix pour atteindre ce but. De plus, il leur est possible de demander une dérogation ou de bénéficier d’exemptions selon les situations des États membres.
De plus, l’UE cherche à diversifier son approvisionnement en gaz. Cela implique l’identification et la construction de nouvelles routes réduisant la dépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie.
En outre, certains pays mettent en place des mesures d’urgence. L’Allemagne, par exemple, passe à la deuxième étape du plan d’urgence pour le gaz. Elle souhaite également introduire une taxe sur le gaz à partir d’octobre. Ceci permettant de répartir les coûts élevés du remplacement du gaz russe. Toutefois, cela entraînera une augmentation considérable des factures de gaz des foyers.
En Grande-Bretagne, face à la flambée des prix de l’énergie, se développe un nouveau mouvement: « Don’t Pay UK ». Celui-ci incite les Britanniques à ne pas payer leurs factures de gaz et d’électricité jusqu’à ce qu’elles redescendent à un niveau jugé raisonnable.
Quid des consommateurs?
La crise énergétique impacte les consommateurs. Ces derniers subissent de plein fouet la flambée des prix de l’énergie. En Europe, les ménages représentent 30 à 40% de la demande en gaz. 80% de cette demande est liée au chauffage. Les 20% restants concernent l’eau chaude et la cuisson.
Selon des analystes de Bernstein, il serait possible de réduire d’un tiers la demande de gaz en prenant des mesures au sein du ménage.
De fait, il est conseillé de baisser le thermostat d’un degré. En passant de 20 à 19 degrés, il est possible de réaliser une réduction de 7%. Il est également suggéré de retarder la mise en route du chauffage d’octobre à novembre. En outre, l’arrêt du chauffage à partir de février au lieu de mars contribuerait à la baisse de demande.
La forte augmentation des prix de l’énergie et les réalités de l’approvisionnement en Europe préoccupent autant les consommateurs que les gouvernements. Toutefois, il est possible de voir que de nombreux acteurs cherchent des solutions afin de pallier cette situation instable.
Illustration par Glenn Issac