Les plus grands barrages d’Europe ne sont pas toujours les plus puissants. Mais pour certains, leurs tailles ou leurs longueurs rivalisent avec les plus grands barrages du monde. L’Europe est également la 3ème région du monde en termes de capacité hydroélectrique installée. Grâce notamment à la Norvège, la Suisse, la Serbie et la Roumanie. La France, quant à elle, est la 2ème puissance hydroélectrique d’Europe avec plus de 25 GW en exploitation.
Top 10 des plus grands barrages hydroélectriques d’Europe
Barrage d’Almendra – 810 MW (Espagne)
Le barrage d’Almendra est un barrage-voute d’une capacité installée de 810 MW. Il se situe sur le cours du Tormes en Castille et Leon, la communauté autonome avec la plus grande puissance installée d’Espagne (4509 MW). Haut de 202 mètres, cette mégastructure est détenue par Iberdrola.
Barrage de Montézic – 910 MW (France)
Le barrage de Montézic est un barrage en remblai d’une hauteur de 57m et d’une longueur considérable de 820m. Situé dans l’Aveyron, en France, le barrage forme le réservoir supérieur de la centrale de pompage-turbinage de Montézic. Avec une puissance installée de 910 MW, le barrage de Montézic se classe 9ème dans le classement des plus grands barrages d’Europe.
Barrage d’Alcántara – 915 MW (Espagne)
Le barrage d’Alcántara est un barrage à contreforts hydroélectrique en Espagne. Il a une capacité de 915 MW et Iberdrola en est le propriétaire. De plus, son réservoir est le deuxième plus grand réservoir artificiel d’Europe.
Barrage de Tonstad – 960 MW (Norvège)
Le barrage de Tonstad se situe dans la commune de Sirdal en Norvège. Il est associé à la deuxième centrale hydroélectrique la plus importante de Norvège en termes de capacité et la plus grande du pays en termes de production. Elle a ainsi une puissance installée de 960 MW et une production annuelle moyenne d’environ 3600 GWh.
Barrage Kölnbrein – 1028,5 MW (Autriche)
Le barrage Kölnbrein est un barrage voute qui se situe en Autriche. Il est le barrage le plus haut du pays avec une hauteur sous fondation de quelques 302m. Le pays n’est donc pas en reste avec cette mégastructure aux dimensions impressionnantes. De plus, le barrage est associé à une centrale hydroélectrique d’une capacité installée de 1028,5 MW.
Le barrage de Kvilldal – 1240 MW (Norvège)
Le barrage de Kvilldal se situe dans le comté de Rogaland, sur le lac bleu, en Norvège. Avec une capacité totale de 1240MW, il est associé à la centrale hydroélectrique la plus puissante du pays. Cette dernière fait partie de l’aménagement hydroélectrique de Ulla-Førre, qui utilise les eaux du lac artificiel Blåsjø, d’une capacité maximale de 3 105 millions de m3. Le lac bleu est par ailleurs le plus grand réservoir de Norvège, avec une capacité de stockage de 7,8 TWh.
Barrage d’Ingouri – 1320 MW (Géorgie)
Le barrage d’Ingouri est un barrage voute qui se situe sur la rivière du même nom, en Géorgie. Avec ses quelques 272 mètres de haut, il est le 2ème barrage-voute le plus haut du monde. Également doté de 1320 MW de capacité installée, il est l’un des plus grands barrages d’Europe.
Barrage de Grand’Maison – 1800 MW (France)
Le barrage de Grand’Maison est un barrage en remblai qui se situe sur l’Eau d’Olle, dans le département de l’Isère en France. Il s’agit de la plus puissante centrale hydroélectrique de France, tous types confondus. En effet, avec une puissance installée de 1800 MW, elle représente 9% du parc hydroélectrique exploité par EDF. Mesurant quelque 550 m de long et 140 m de haut (160 m sur fondation), il peut contenir jusqu’à 137 millions de m3 d’eau.
Barrage de la Grande Dixence – 2000 MW (Suisse)
Le barrage de la Grande Dixence est le plus haut barrage-poids au monde avec une vertigineuse hauteur de 285 m. Il fait partie de la vaste installation hydroélectrique de la Grande Dixence, d’une puissance de 2 000 MW qui l’associe notamment au barrage de Cleuson. La mégastructure a été mise en service en 1961 et produit pas moins de 2 TWh d’électricité par an.
Le barrage des Portes de Fer I – 2160 MW (Roumanie – Serbie)
Il est le détenteur de la première place de ce classement. Le barrage des Portes de Fer I est effectivement le plus grand barrage européen puisqu’il a une impressionnante puissance installée de 2160 MW. Il se situe sur le Danube, à cheval entre la Roumanie et la Serbie. Il s’agit d’un complexe hydroélectrique de premier plan qui fournit une importante part de la demande nationale en électricité.
L’Europe, 3ème région du monde en puissance installée
En somme, l’Europe est la 3ème région du monde avec le plus de puissance installée sur son sol. Elle se classe en effet derrière l’Amérique du Nord et l’indétrônable continent d’Asie méridional et Pacifique.
Au sein de l’Union européenne coulent plusieurs fleuves d’importance. Notamment le Rhin, le Danube ou la Loire, sur lesquels sont implantées de nombreuses centrales hydroélectriques.
De plus, l’Europe joue un rôle crucial pour assurer l’équilibre instantané entre la production et la consommation d’électricité. En effet, l’énergie hydroélectrique est, grâce à sa souplesse, une variable d’ajustement indispensable car l’énergie électrique se stocke très difficilement en quantité importante.
La Norvège : l’exemple Européen
Ainsi, la place de l’énergie hydroélectrique dans la production nationale d’électricité est très variable selon les pays. Cependant, on note qu’un pays du Vieux Continent se démarque avec une incroyable part de 92% en 2020 : la Norvège.
La Norvège fait en effet figure d’exemple pour tous ses voisins avec une puissance installée totale de 31 626 MW. L’European Rivers Network révélait d’ailleurs que sur la production totale d’électricité du pays en 2020, 92% provenait de l’hydroélectricité et seulement 2% des énergies fossiles. Le pays nordique pourrait même former un « hub pour décarboner l’UE » selon une note du Centre Énergie et Climat de l’Ifri publiée en 2020.
Après la Norvège, leader du continent du fait de sa puissance installée, on retrouve la France qui totalise 25405 MW sur son sol. Viennent ensuite l’Italie et l’Espagne.
Les capacités actuelles et les potentiels futurs sont donc tous deux très variables entre les divers États membres de l’UE. L’Union n’a en tout cas plus d’autre choix que de miser sur une évolution majeure à la fois de sa consommation mais aussi de sa production d’énergie si elle souhaite atteindre son objectif de zéro émission d’ici 2050.