Les marges du gasoil devraient continuer de grimper. La divergence entre les marges des raffineurs pour le gasoil et l’essence devrait se poursuivre jusqu’au milieu de l’année prochaine. De fait, l’entrée en vigueur de l’interdiction du pétrole russe au sein de l’UE fera augmenter les marges pour le carburant industriel.
Lors d’un forum organisé dans le cadre de l’Asia Pacific Petroleum Conference (APPEC), Sri Paravaikkarasu, directeur de l’analyse chez Phillips 66, explique:
« La phase de réajustement sera très difficile lorsque l’interdiction prendra pleinement effet, ce qui continuera à pousser les marges du gasoil à la hausse. »
Les marges du gasoil toujours à la hausse
Les raffineurs tentent de répondre à la demande hivernale de gasoil. L’essence sera alors déversée sur le marché comme sous-produit, la saison estivale étant terminée. La consommation d’essence est sous pression. De fait, la flambée des prix des carburants a freiné la demande. De plus, l’offre mondiale de gasoil est restreinte suite à la diminution des exportations russes.
Ainsi, depuis l’invasion de l’Ukaine par la Russie, les marges sur le gasoil grimpent. Celles-ci ont plus que doublé. Les marges atteignent alors 32,57 $ par barils par rapport au brut de Dubaï. Au contraire, les marges sur l’essence diminuent. Elles ont chuté de 96%, à 43 cents par barils par rapport au brut de Brent.
Cette divergence entre les marges du gasoil et de l’essence varie selon des cycles de la demande. Toutefois, elle est généralement moins importante.
De plus, les marges de naphta connaissent une brutale chute. La décote atteint 1,65 $ par tonne par rapport au Brent. Cela représente une chute de plus de 100% sur la même période.
Une tendance qui devrait se poursuivre
Cette divergence entre les marges de gasoil et d’essence devrait se poursuivre. Cela s’explique par une possible nouvelle chute des exportations russes. À partir du 5 novembre, l’UE interdira les importations de pétrole russe. De plus, le G7 entend instaurer un plafonnement du prix du pétrole russe.
Sri Paravaikkarasu explique son inquiétude. Selon lui, les raffineurs asiatiques pourraient ne pas être en mesure de répondre à la demande gasoil de certains pays européens.