Les États-Unis ont confirmé la levée de 200 restrictions visant les entités nucléaires indiennes, une annonce majeure dans le cadre du renforcement de leur partenariat stratégique. Cette décision, annoncée par Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, vise à débloquer la coopération civile entre les entreprises américaines et les acteurs clés du secteur nucléaire indien.
Depuis l’accord de coopération nucléaire civile signé en 2008, plusieurs projets ambitieux ont été envisagés, notamment la construction de six réacteurs AP1000 à Kovvada, dans l’État indien de l’Andhra Pradesh. Cependant, ces projets sont restés bloqués par des contraintes réglementaires et contractuelles.
Contexte historique des restrictions
Les restrictions américaines remontent aux essais nucléaires menés par l’Inde en 1998, qui avaient conduit à l’inscription de plus de 200 entités indiennes sur une liste de sanctions. Bien que plusieurs entités aient été progressivement retirées de cette liste, les entreprises sous l’égide du Département de l’énergie atomique indien restaient concernées jusqu’à récemment.
Ce changement intervient alors que l’administration Biden multiplie les efforts pour renforcer la coopération technologique et énergétique avec l’Inde. « C’est une déclaration de confiance dans nos progrès en tant que partenaires stratégiques », a déclaré Sullivan lors d’une conférence à l’Institut indien de technologie de Delhi.
Les défis persistants du régime de responsabilité nucléaire
Le régime de responsabilité nucléaire adopté par l’Inde en 2010 demeure un point de friction pour les investisseurs étrangers. Ce cadre juridique impose aux opérateurs nucléaires locaux de supporter les responsabilités en cas d’accident, tout en laissant la possibilité de recours illimité envers les fournisseurs.
Ce mécanisme a refroidi de nombreux acteurs du marché mondial, freinant l’implantation de projets tels que ceux portés par Westinghouse Electric Company. La levée des restrictions pourrait cependant encourager de nouvelles négociations entre les deux pays.
Impacts sur le positionnement international de l’Inde
Bien qu’elle ne soit pas signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), l’Inde a consolidé sa présence sur la scène internationale grâce à des accords bilatéraux et des garanties spécifiques négociées avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La levée des restrictions pourrait également renforcer les ambitions de l’Inde d’intégrer le Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG). Soutenue par les États-Unis dans cette démarche depuis 2016, l’Inde espère capitaliser sur cette dynamique pour élargir son influence dans le secteur énergétique mondial.
Jake Sullivan a affirmé que cette étape témoigne de l’engagement des deux pays à avancer ensemble vers une collaboration énergétique renforcée, notamment dans les domaines de l’innovation technologique et de la transition énergétique civile.