La réduction des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis a marqué un net ralentissement en 2024, selon une estimation préliminaire du centre de recherche indépendant Rhodium Group. Avec une diminution de seulement 0,2 %, cette évolution contraste fortement avec le recul de 3,3 % enregistré l’année précédente. Ce faible progrès s’écarte des objectifs de l’Accord de Paris et compromet les engagements climatiques de Washington.
Après une dynamique encourageante observée en 2023, les chercheurs notent que cette quasi-stagnation résulte principalement de facteurs économiques et climatiques. La baisse de la production manufacturière, impactée par des grèves et des catastrophes naturelles comme l’ouragan Hélène, a temporairement limité les émissions industrielles. Cependant, ces gains ont été annulés par l’augmentation des déplacements et une demande accrue en électricité, exacerbée par une utilisation généralisée de la climatisation lors d’une année particulièrement chaude.
Un Objectif de Réduction Menacé
Pour respecter leur engagement de réduire les émissions de moitié d’ici 2030 par rapport à 2005, les États-Unis devraient atteindre une baisse annuelle de 7,6 % à partir de 2025. Selon les experts, un tel rythme est sans précédent en dehors des périodes de récession économique. « Cette stagnation menace directement la capacité du pays à atteindre ses objectifs climatiques », avertissent les analystes du Rhodium Group.
Les investissements dans la transition énergétique, lancés par l’administration Biden, pourraient cependant changer la donne dans les années à venir. Ces initiatives visent à renforcer le recours aux énergies renouvelables et à favoriser un découplage durable entre la croissance économique et les émissions de gaz à effet de serre.
Des Avancées Encouragées par les Énergies Renouvelables
Malgré le contexte décevant, le rapport souligne une avancée notable : en 2024, la production combinée d’énergie solaire et éolienne a surpassé celle du charbon, marquant une étape significative vers la décarbonation du secteur énergétique. Cette transition est perçue comme un signe positif pour l’avenir, bien que les experts restent prudents face aux incertitudes politiques.
L’entrée en fonction de Donald Trump, prévue pour janvier 2025, pourrait bouleverser ces prévisions. Le républicain, climatosceptique déclaré, prévoit de revoir ou d’abroger plusieurs mesures clés adoptées par son prédécesseur. Une telle stratégie risque de ralentir la transition énergétique et de compromettre la feuille de route climatique américaine.
Un Défi Mondial
Ce bilan américain s’inscrit dans un contexte global préoccupant. D’autres grandes économies, comme l’Allemagne, peinent également à maintenir un rythme soutenu de réduction de leurs émissions. Ces retards collectifs soulignent l’urgence de renforcer les engagements internationaux pour limiter les effets du changement climatique.