Les énergies renouvelables, et en particulier le solaire, ne connaissent pas la crise. D’après le rapport Renewables 2020 de l’Agence Internationale de l’Energie (IAE), la part d’énergie renouvelable a augmenté de 4% à l’échelle mondiale cette année. Et les futures projections sont à la hausse.
Les énergies renouvelables tirent leur épingle du jeu
Face à la crise du Covid-19, l’IAE avait craint une stagnation de la production mondiale d’énergies renouvelables. Elle avait ainsi revu ses prédictions à la baisse en mai dernier constatant que la construction de nouveaux projets éoliens ou solaires étaient au point mort…. Avant finalement de constater leur reprise rapide. Au global, les énergies renouvelables résistent finalement très bien à la crise sanitaire, obligeant ainsi l’agence de l’énergie à revoir sa copie.
C’est donc chose fait dans ce nouveau rapport publié début novembre. Dans ses perspectives annuelles, l’IAE indique que la capacité de production des énergies renouvelables a augmenté de 4% cette année pour atteindre un niveau jamais égalé de production de près de 200 gigawatts au niveau mondial. Dans le même temps les capacités de production des combustibles fossiles ont été fortement impactés par la récession économique entrainé par la crise du Covid-19. Car concrètement, cette année, la baisse totale de la demande mondiale en énergie fut de 5%, soit la baisse la plus importante depuis la Seconde guerre mondiale.
l’hydroélectricité elle reste encore aujourd’hui la plus grande source d’énergie renouvelable dans le monde.
Concernant l’emploi, le secteur photovoltaïque employait à lui seul près de 3,75 millions de personnes dans le monde en 2019 (dont 59% en Chine) pour la fabrication, l’installation, l’exploitation ou encore la maintenance des unités de production.
L’Inde, nouveau leader en énergie propre ?
Alors que la Chine vient d’inaugurer deux méga-barrages, c’est bien vers l’Inde que tous les yeux se tournent. Mais alors que le pays connait une croissance extrêmement rapide de sa part d’énergie renouvelable dans son bouquet énergétique affichant l’ambition de doubler sa part d’énergie renouvelable en 2021, plusieurs indicateurs semblent ternir cette ambition. Ainsi, d’après l’IAE, le gouvernement indien se heurte actuellement à un problème de financement. Le pays, en manque de liquidité, est actuellement en difficulté face aux compagnies d’électricité privée. Si une solution structurelle était trouvée, l’Inde pourrait cependant rapidement s’afficher comme un mastodonte du secteur des énergies solaires. En 2019, le pays avait installé 9,9 gigawatts se hissant au 5e rang mondial avec 6,8 % du total. Une ascension fulgurante qu’il conviendra donc de scruter au regard de la situation politique et économique actuel du pays.
Énergies renouvelables : et après ?
Les énergies renouvelables connaissent une croissance extrêmement rapide. En 2021 l’IAE estime que leurs capacités devraient augmenter encore de 10%. Le rapport note même qu’il ne serait pas étonnant de voir de plus en plus d’entreprises pétrolières et gazières investir dans le secteur des énergies renouvelable ses prochaines années.
« La résilience et les perspectives positives du secteur sont clairement reflétées par l’appétit soutenu des investisseurs », souligne Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
L’agence envisage même que les énergies renouvelables deviennent, en 2025, la première source de production d’électricité mondiale devant le charbon. D’après l’IAE, elles auront la capacité de produire un tiers de l’électricité mondiale dans 5ans.
Par ailleurs, l’IAE a estimé que les plans de relances post covid devraient fournir près de 10 milliards de dollars au secteur des énergies renouvelables. Une bonne nouvelle à relativiser lorsque l’on sait que cette même agence plaide depuis de nombreuses années pour un investissement dans le secteur des énergies renouvelables de 180 milliards de dollars pour faire face au changement climatique. On est donc loin du compte.