EDF finalise les préparatifs pour le lancement du réacteur EPR de Flamanville, qui injectera prochainement ses premiers électrons dans le réseau français. Ce projet stratégique, qui a débuté il y a 17 ans, a connu de nombreux défis, dont des anomalies techniques et un suivi de projet critiqué. Initialement prévu pour 2012, le réacteur voit enfin le bout du tunnel, avec une mise en service prévue pour la fin de l’été 2024.
Les tests finaux, y compris les essais à chaud, sont terminés, et EDF attend maintenant l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour procéder à la première divergence. Avec une puissance de 1.650 mégawatts, l’EPR de Flamanville deviendra le réacteur le plus puissant du parc nucléaire français, marquant une étape cruciale pour l’industrie.
Défis Techniques et Économiques
Le chantier de Flamanville a été marqué par des complications techniques majeures, incluant des fissures dans le béton et des défauts de soudure, qui ont entraîné des retards significatifs. La gestion du projet par EDF a été sévèrement critiquée, notamment par la Cour des Comptes, qui a relevé un manque d’organisation et de vigilance. Le budget initial de 3,3 milliards d’euros a été largement dépassé, atteignant aujourd’hui 13,2 milliards d’euros.
Ces surcoûts posent des questions sur la rentabilité du projet à long terme, bien que EDF demeure confiant quant à la capacité de l’EPR à renforcer la production d’électricité décarbonée en France. La montée en puissance du réacteur se fera progressivement jusqu’à la fin de l’année, une fois que l’autorisation de divergence sera obtenue.
Opposition et Enjeux Réglementaires
Malgré l’avancement du projet, l’EPR de Flamanville n’est pas exempt de controverses. Plusieurs associations environnementales ont déposé des recours devant le Conseil d’État pour contester l’autorisation de mise en service délivrée par l’ASN. Ces actions soulignent les préoccupations concernant la sécurité du réacteur, bien que EDF affirme respecter toutes les normes en vigueur.
Le démarrage de l’EPR est non seulement un défi technique, mais également un test pour la crédibilité d’EDF et de l’industrie nucléaire française. La réussite de ce projet pourrait renforcer la position de la France dans le domaine nucléaire, tandis que les retards et les surcoûts pourraient alimenter les débats sur l’avenir de cette technologie.