La U.S. Energy Information Administration (EIA) prévoit que le prix au comptant du Brent descendra en moyenne sous les 60 $ par baril au quatrième trimestre 2025, un seuil inédit depuis 2020. Dans son rapport Short-Term Energy Outlook (STEO) d’août, l’agence estime que le baril s’établira ensuite autour de 50 $ jusqu’en 2026, en raison d’une croissance de l’offre mondiale nettement supérieure à celle de la demande de produits pétroliers.
Production d’OPEP+ et croissance des stocks
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) ont annoncé qu’ils mettraient fin à leurs réductions de production dès septembre 2025, soit un an avant le calendrier initial. Pour la première fois depuis 2023, l’EIA prévoit que l’essentiel de la hausse de l’offre mondiale viendra des pays OPEP+. Cette dynamique devrait alimenter une augmentation rapide des stocks mondiaux, accentuant la pression à la baisse sur les prix.
Impact sur le marché américain
Selon l’EIA, la baisse des prix du brut entraînera une diminution des prix de détail aux États-Unis pour l’essence et le diesel. Le prix moyen de l’essence devrait passer de 3,10 $ par gallon en 2025 à environ 2,90 $ en 2026, tandis que le diesel routier tomberait sous 3,50 $ par gallon. L’agence anticipe également une légère contraction de la production pétrolière américaine, passant de 13,4 millions de barils par jour (Mb/j) en 2025 à 13,3 Mb/j en 2026.
Évolutions du gaz naturel et de l’électricité
L’EIA prévoit une hausse continue des prix du gaz naturel sur le marché Henry Hub, atteignant 4,30 $ par million d’unités thermiques britanniques (MMBtu) en 2026. Les exportations américaines de gaz naturel liquéfié devraient progresser de 15 à 16 milliards de pieds cubes par jour entre 2025 et 2026. La demande d’électricité aux États-Unis augmenterait de plus de 2 % par an sur la période, portée par les secteurs commercial et industriel, tandis que la production issue du charbon reculerait à 491 millions de tonnes courtes en 2026.
Les projections de l’EIA restent soumises à des incertitudes, notamment les tensions géopolitiques, l’évolution des sanctions commerciales et la possibilité d’un ajustement de la production par l’OPEP+ face au risque de surabondance d’offre.