L’Égypte vise à restaurer sa production de gaz naturel d’ici l’été 2025, avec pour objectif de stabiliser l’approvisionnement énergétique du pays. La production a connu une baisse significative, en grande partie à cause des arriérés financiers accumulés envers les entreprises opérant dans le secteur pétrolier et gazier. Ces dettes, qui se sont accumulées en raison de la pénurie de devises étrangères, ont directement impacté l’exploitation des champs de gaz. Selon des informations recueillies en mars 2024, le gouvernement aurait réservé 1,5 milliard de dollars pour régler ces créances.
La baisse de production a mis en difficulté le réseau électrique, principalement alimenté par le gaz naturel. La demande intérieure, exacerbée par l’utilisation accrue de systèmes de climatisation en période estivale, a conduit à des coupures d’électricité régulières. En réponse, des importations de gaz naturel ont été nécessaires pour compenser cette baisse. Toutefois, ces mesures temporaires n’ont pas suffi à garantir un approvisionnement stable.
Stabilisation de l’approvisionnement électrique
Le Premier ministre Mostafa Madbouly a récemment déclaré que l’Égypte a alloué 2,5 milliards de dollars supplémentaires pour éviter le retour des coupures d’électricité dites de « load-shedding ». Ces coupures, suspendues depuis juillet 2024, avaient été mises en place en raison de l’insuffisance de gaz domestique, aggravant la crise énergétique du pays. Le gouvernement se montre résolu à éviter de nouvelles interruptions, alors que la pression sur le réseau électrique reste forte.
L’Égypte, malgré sa position de producteur régional de gaz, a été contrainte de recourir à des importations pour satisfaire la demande domestique. Cette situation a révélé les limites du modèle énergétique actuel, basé principalement sur la production nationale de gaz. La dépendance excessive à cette source d’énergie représente un défi de taille pour l’avenir, surtout dans un contexte mondial d’instabilité des marchés énergétiques.
Conséquences sur les entreprises opérant en Égypte
Les entreprises internationales qui opèrent dans le secteur gazier en Égypte ont été impactées par ces retards de paiement. Certaines sociétés ont dû ajuster leurs investissements en raison de l’incertitude économique liée aux arriérés. Les retards de règlement ont freiné l’exploitation optimale des champs gaziers et ont entraîné une réduction de la production, ce qui a exacerbé la crise énergétique nationale.
Toutefois, avec la promesse du gouvernement de régler ces dettes, les perspectives de relance du secteur énergétique se précisent. Le rétablissement des paiements pourrait encourager un regain d’investissements étrangers, essentiel pour assurer une reprise rapide de la production gazière. Les entreprises attendent désormais de voir si les mesures financières annoncées seront suivies d’effets concrets.
Un enjeu stratégique pour l’Égypte
Le secteur gazier est au cœur de la politique énergétique égyptienne. Le pays dépend du gaz naturel pour plus de 60 % de sa production d’électricité, ce qui le rend particulièrement vulnérable à toute perturbation de la chaîne d’approvisionnement. Pour le gouvernement, il est crucial de rétablir un équilibre entre production domestique et importations, afin d’assurer la sécurité énergétique à long terme.
En parallèle, l’Égypte cherche à renforcer ses capacités de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, bien que ces projets ne constituent pas encore une alternative crédible à court terme. La modernisation des infrastructures énergétiques, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique, sont des axes prioritaires pour le gouvernement dans les années à venir. Cependant, ces initiatives dépendent largement de la résolution des tensions financières actuelles.
Perspectives pour 2025 et au-delà
L’objectif de rétablir une production de gaz normale d’ici l’été 2025 s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation de l’approvisionnement énergétique du pays. Le plan de règlement des arriérés et l’engagement de 2,5 milliards de dollars pour éviter de nouvelles coupures illustrent la volonté du gouvernement de restaurer la confiance dans le secteur.
Les investisseurs étrangers restent attentifs à l’évolution de la situation, tout comme les partenaires régionaux qui dépendent des exportations de gaz égyptien. La question de la stabilité énergétique demeure au centre des préoccupations, alors que les tensions sur les marchés internationaux du gaz continuent d’influencer les perspectives économiques.
L’Égypte devra démontrer sa capacité à attirer de nouveaux investissements tout en consolidant ses partenariats avec les entreprises pétrolières et gazières déjà présentes sur son territoire. La répartition des ressources financières pour sécuriser l’approvisionnement en gaz et les besoins énergétiques nationaux sera cruciale pour les années à venir.