L’Égypte s’est récemment associé à divers intervenants étrangers afin de développer les énergies renouvelables sur son territoire. À l’approche de la COP27, le pays souhaite pleinement développer l’hydrogène renouvelable et l’énergie solaire photovoltaïque. De ce fait, plusieurs accords ont récemment été signés.
Le modèle énergétique de l’Égypte est actuellement en transition. Le pays est encore fortement dépendant du pétrole et du gaz pour sa production énergétique.
S’associer à des acteurs étrangers
Pour favoriser sa transition énergétique, l’Égypte se tourne vers des partenaires étrangers.
Par conséquent, la Suez Canal Economic Zone (SCZONE) a annoncé avoir signé sept protocoles d’accord avec diverses entreprises internationales pour développer la production d’hydrogène renouvelable et d’ammoniac. Les nouvelles installations de production seront construites à Sokhna.
Les partis de ces accords comprennent The Sovereign Fund of Egypt, la Egyptian Electricity Transmission Company, la New and Renewable Energy Authority et 7 entreprises du Royaume-Uni, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Inde.
Les 7 entreprises présentes sont Globaleq, Alfanar, Alcazar, le groupe K&K, Mediterranean Energy Partners (MEP), ACME Group et Actis.
L’Égypte et le Japon se sont également associés afin de lancer un projet d’énergie solaire photovoltaïque à petite échelle.
Développer l’hydrogène renouvelable en Égypte
L’hydrogène renouvelable représente une opportunité pour l’Égypte, qui souhaite réduire ses émissions de CO2. Effectivement, l’industrie commerciale utilise abondamment l’hydrogène, notamment dans la production d’engrais, d’ammoniac et de méthanol. Cependant, cet hydrogène est produit à partir de combustible fossile et rejette une grande quantité de carbone.
Produit grâce à l’électrolyse de l’eau, l’hydrogène renouvelable présente l’avantage d’être plus durable et de ne rejeter aucune émission de CO2.
Actuellement, l’hydrogène renouvelable coûte plus cher à produire que l’hydrogène produit à partir de combustibles fossiles. De fait, le prix dépend de deux facteurs, d’une part le coût de l’électricité renouvelable, d’autre part, du coût de l’équipement de l’électrolyse. Néanmoins, ces coûts devraient baisser dans les années à venir.
Lisa Pinsley, associée et responsable du Moyen-Orient et de l’Afrique pour l’énergie chez Actis, a déclaré à propos de l’hydrogène renouvelable:
« Nous nous attendons à ce que l’hydrogène renouvelable soit un élément clé de la transition énergétique mondiale. Pour l’industrie et certains secteurs difficiles à réduire, il offre une solution excellente et durable pour la décarbonation. »
Les protocoles d’accord signés comprennent ainsi plusieurs projets de construction d’infrastructures pour l’hydrogène renouvelable.
Par exemple, Globaleq, construira une usine de production d’une capacité annuelle de 2 millions de tonnes. ACME Group, une usine de production d’hydrogène renouvelable d’une capacité annuelle de 2,2 millions de tonnes. Actis, l’entreprise britannique aura à charge la construction de plusieurs usines d’une capacité de 200.000 tonnes par an.
Pour Actis, l’Égypte pourrait devenir l’un des plus grands marchés d’hydrogène renouvelable au monde. L’un des avantages de l’Égypte étant de se situer au carrefour de l’Asie et de l’Europe. L’hydrogène renouvelable offre également pour l’Égypte une solution de décarbonation non-négligeable.
Sherif ElKholy, associé et responsable du Moyen-Orient et de l’Afrique pour les infrastructures chez Actis, a déclaré concernant ce partenariat avec l’Égypte:
« La signature d’aujourd’hui s’inscrit dans la continuité de notre engagement envers l’Égypte, où nous avons investi depuis 20 ans plus d’un milliard de dollars américains dans certaines des entreprises et certains des projets les plus stratégiques du pays, devenant ainsi l’un des principaux investisseurs étrangers directs dans le pays. Le gouvernement égyptien a d’ambitieux plans de transition énergétique, en plus d’accueillir la COP27 cette année, et des mesures actives sont prises pour faire de l’Égypte un centre majeur pour l’hydrogène renouvelable. Nous sommes impatients d’approfondir notre partenariat avec le gouvernement égyptien et de contribuer à leur stratégie 2030 en matière d’énergies renouvelables grâce à ce projet et aux autres à venir. »
Investir dans l’énergie photovoltaïque
Outre l’hydrogène renouvelable, le gouvernement égyptien souhaite développer l’énergie solaire pour soutenir sa transition énergétique. Ce qui n’est pas anodin dans un pays ayant un fort potentiel d’énergie solaire.
En conséquence, le Japon et l’UNPD ont lancé un projet conjoint de systèmes photovoltaïques dans le pays. Le Japon financera le projet et introduira de nouvelles applications de la technologie photovoltaïque. Par exemple, sur les bâtiments et les logements des personnes à revenus moyens au Caire. Le projet concerne également les zones rurales, où des villages recevront des systèmes photovoltaïques.
Pour l’Égypte, ce projet vise à réduire les émissions de carbone, à favoriser l’électrification à base d’énergie renouvelable et à encourager le développement économique local.
Alessandro Fracassetti, représentant résident de l’UNPD, a affirmé concernant ce projet:
« Ce projet nous aidera à faire progresser la transformation du marché de l’énergie renouvelable en Égypte avant la COP27, à libérer le potentiel de l’innovation solaire photovoltaïque et à accélérer la transition du pays vers le développement durable. »
Le Japon, partenaire majeur de l’Égypte
Le Japon apparaît comme un partenaire majeur pour l’Égypte et sa transition énergétique. Effectivement, le Japon profite d’une grande expérience dans ce domaine. De fait, l’énergie solaire est la deuxième source d’énergie renouvelable développée dans le pays.
Hazem Fahmy, ambassadeur et ministre adjoint et directeur du département de la coopération internationale pour le développement, se réjouit de l’initiative japonaise:
« Le gouvernement égyptien apprécie le soutien ciblé du Japon, d’autant plus qu’il fait appel à des institutions égyptiennes pour piloter de nouvelles technologies qui seront certainement rapidement adoptées et reproduites par le marché égyptien. »
Précédemment, lors de la COP26, le Japon s’était déjà illustré en devenant un grand soutien du plan de l’UNOD « Climate Promise – From Pledge to Impact ».
Illustration par Janis Andzans