Le TAP améliore-t-il vraiment la sécurité énergétique européenne?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le TAP, pour les États comme la Grèce ou l’Italie, est un projet essentiel afin de garantir leur sécurité énergétique. Longtemps parent pauvre de l’intégration européenne, l’Europe du Sud-Est pourra enfin jouir d’une diversification plus importante de ses approvisionnements gaziers. Le gazoduc aura également un impact important sur la capacité de Gazprom à influencer le marché européen. Néanmoins, des zones d’ombre perdurent quant au rôle que jouera la Turquie dans le transit du gaz vers l’Europe.

 

Le TAP : un gazoduc stratégique pour l’Europe du Sud-Est

De toutes les régions européennes, le Sud-Est représente probablement la région la moins concurrentielle au niveau du gaz. Cela s’explique par la faiblesse des infrastructures gazières qui ne facilitent pas l’interconnexion et ainsi la création d’un marché commun. En outre, le manque de capitaux ajoute une difficulté supplémentaire au financement de grands projets d’intégration. Mais c’est surtout l’absence de coopération, dans une région encore traumatisée par les guerres, qui explique ces retards.

Par conséquent, la région se caractérise par une forte dépendance au gaz russe et l’absence quasi-totale d’échanges gaziers interrégionaux. Les importations venant de  Russie représentaient ainsi en 2019 près de 70 % de la consommation de gaz en Grèce. En Bulgarie, ce chiffre atteignait un niveau historique de 97 %. En Italie, ce sont près de 40 % des importations de gaz qui provenaient de Russie.

Cette dépendance compromet sérieusement la sécurité énergétique de ces États ce qui a poussé la Commission européenne à réagir. Cette dernière a lancé en 2008 une stratégie ambitieuse d’interconnexion régionale appelée le Southern Gas Corridor (SGC). Celle-ci vise à favoriser la construction de gazoducs de la mer Caspienne vers l’Europe. Lié au gazoduc TANAP reliant l’Azerbaïdjan à la Turquie, le TAP représente ainsi le parachèvement de cette stratégie.

 

Le gazoduc au cœur de la stratégie énergétique européenne

Pour l’Europe du Sud-Est, le gazoduc TAP constitue une opportunité historique pour sortir de leur forte dépendance au gaz russe. Le gazoduc pourra ainsi fournir près de 10 milliards de tonnes de gaz venu d’Azerbaïdjan. Cela représente environ 40 % de la consommation totale de gaz de la région si l’on excepte l’Italie. Un doublement de la capacité est même prévu en cas de tensions sur la demande.

Pour la Commission européenne, il s’agit d’une étape majeure vers une complète libéralisation des marchés gaziers régionaux. Sa stratégie est ici de jouer sur les mécanismes de concurrence afin de réduire le risque géopolitique posé par Gazprom. Le TAP constitue ainsi une route alternative au gazoduc trans-balkanique utilisé par la Russie en Europe du Sud-Est. La Commission a également pour objectif de renforcer son influence dans les Balkans face à Moscou.

C’est pourquoi le SCG a fait l’objet d’un soutien public important de la part de l’Union européenne. Cette dernière a garanti 700 millions d’euros de prêt et a classé le gazoduc en tant que projet d’intérêt commun. De même, plus d’un milliard d’euros a été mobilisé via la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). L’Europe s’est également permise d’offrir une exemption au projet sur la règle d’accès aux tiers afin de faciliter les investissements.

 

TAP 2-78fb427c

 

Le gazoduc et le problème turc

Le gazoduc TAP a donc pour objectif de réduire l’influence russe en Europe du Sud-Est. Pourtant, l’Europe n’a sans doute pas pris la mesure des conséquences du TAP sur sa relation avec la Turquie. Or, cette relation apparaît de plus en plus centrale dans un contexte d’hostilité croissante entre Ankara et Bruxelles. De la question des droits de l’homme au différend migratoire, les sujets de discorde ne manquent pas entre les deux voisins.

Étant connecté au gazoduc transanatolien (TANAP), le TAP donne à la Turquie un pouvoir d’influence considérable sur les flux gaziers. Rappelons que le pays sert déjà de territoire de transit au TurkStream acheminant du gaz russe vers l’Europe. Moscou a même décidé d’abandonner d’ici à 2025 sa route ukrainienne vers l’Europe du Sud en s’appuyant sur ce TurkStream. Dans les prochaines années, le gazoduc trans-balkanique sera ainsi probablement alimenté non plus via l’Ukraine mais via la Turquie.

Avec le TAP, l’Europe a donc d’une certaine manière réduit le risque russe tout en renforçant le risque turc. Ce choix pourrait s’avérer problématique lorsqu’on connaît les tensions liées à la question du gaz en Méditerranée orientale. De même, le TAP pourrait entraîner davantage de dissensions entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud. Il est clair, par exemple, que les pays du Sud hésiteront à s’opposer directement à la Turquie sur certains sujets.

On peut notamment penser à la politique turque en Syrie ou au Nagorno-Karabakh. Pour ce conflit, d’ailleurs, les pays du Sud se retrouveront beaucoup plus vulnérables que leurs voisins du Nord.

Le TAP représente donc à la fois une opportunité et un risque pour la sécurité énergétique européenne. D’un côté, le gazoduc réduit la dépendance de l’Europe du Sud-Est au gaz russe. D’un autre côté, il fait de la Turquie la principale route d’approvisionnement du gaz vers cette région. Pour l’Europe du Sud-Est, la sécurité énergétique passera davantage par son intégration aux réseaux gaziers du Nord de l’Europe.

Appalachia relance la production : basis TETCO M2 se raffermit, MVP avance

Les producteurs réactivent des volumes après des réductions ciblées, profitant d’un basis moins décoté, d’une capacité sortante en progression et d’une demande saisonnière accrue, tandis que l’exportation de gaz naturel liquéfié (LNG) absorbe l’excédent et soutient les différentiels régionaux.

Matador sécurise l’acheminement de 500 000 MMBtu/j de gaz naturel vers la côte du Golfe

Matador Resources conclut plusieurs accords de transport stratégique pour réduire son exposition au Waha Hub et accéder aux marchés de la côte du Golfe et de la Californie.

L’Algérie lancera en 2026 la modernisation du système SCADA de son réseau électrique

Le gouvernement algérien prévoit une mise à niveau complète du dispositif SCADA, géré par Sonelgaz, afin d’améliorer la maîtrise et la supervision du réseau électrique national à partir de 2026.
en_114021147540

La SEEG lance un plan d’urgence pour enrayer la fraude énergétique au Gabon

Face à des pertes annuelles estimées jusqu’à 66 millions USD, la SEEG intensifie ses contrôles et prépare le déploiement de compteurs intelligents pour freiner les branchements illégaux.

Boardwalk lance une phase clé de son projet gazier Texas Gateway à 1,45mn Dth/j

Boardwalk Pipelines active une campagne de souscription pour son projet Texas Gateway, visant à acheminer 1,45mn de Dth/j de gaz naturel vers la Louisiane, en réponse à la demande croissante du secteur énergétique sur la côte du Golfe.

Le Royaume-Uni maintient son cap vers 2030 malgré les divisions politiques

Le gouvernement britannique confirme ses ambitions de décarbonation du secteur électrique d’ici 2030, malgré les critiques politiques et les inquiétudes sur le coût de l’énergie pour les consommateurs.
en_1140311056540

Enedis engage €250mn pour moderniser le réseau électrique de Marseille

Enedis prévoit un investissement de €250mn ($264mn) pour renforcer la résilience du réseau électrique de Marseille d’ici 2030, incluant la suppression totale des câbles papier imprégné et le soutien à l’électrification du port.

G7 lance une alliance pour sécuriser les minéraux critiques hors Chine

Les ministres de l’Énergie coordonnent investissements et traçabilité afin de réduire la domination chinoise dans le raffinage des minéraux critiques et stabiliser des chaînes d’approvisionnement clés pour l’électronique, la défense et l’énergie, sous un cadre commun porté par les membres du G7.

L’intelligence artificielle alimente une crise énergétique mondiale et fait dérailler les objectifs climatiques

La demande électrique, amplifiée par l’essor de l’intelligence artificielle, dépasse les prévisions et rend inatteignable la neutralité carbone à 2050, selon les nouvelles projections du cabinet Wood Mackenzie.
en_1140311080540

Le fonds norvégien tire €88 milliards de gains grâce aux marchés financiers

Le fonds souverain de la Norvège a généré un bénéfice de €88 milliards au troisième trimestre, en grande partie grâce aux performances boursières de ses investissements dans les matières premières, les télécommunications et la finance.

L’Allemagne prête à assouplir la régulation des réseaux pour séduire les investisseurs

Le régulateur allemand prépare une réforme favorable aux opérateurs de réseaux, visant à ajuster les rendements et les règles d'efficacité dès 2028 pour les gazoducs et 2029 pour les réseaux électriques.

Global X lance un ETF sur le gaz naturel pour capter la croissance des exportations américaines

Le gestionnaire d’actifs américain Global X a dévoilé un nouveau fonds indiciel dédié à la chaîne de valeur du gaz naturel, misant sur la montée en puissance des exportations de gaz naturel liquéfié.
en_1140290932540

Bill Gates appelle à recentrer les priorités climatiques sur le bien-être humain

Bill Gates exhorte gouvernements et investisseurs à privilégier l’adaptation aux effets du réchauffement, plaidant pour un financement accru de la santé et du développement dans les pays vulnérables.

La Malaisie renforce ses investissements publics dans le gaz et le solaire

Le gouvernement malaisien prévoit d’accroître les investissements publics dans le gaz naturel et l’énergie solaire afin de réduire la part du charbon, tout en assurant la stabilité des coûts énergétiques pour les ménages et les entreprises du pays.

Amplify Energy cède ses actifs au Texas pour 127,5 mn USD afin de réduire sa dette

Le producteur américain Amplify Energy a annoncé la vente complète de ses intérêts dans le bassin de l’Est du Texas pour un total de 127,5 mn USD, afin de simplifier son portefeuille et renforcer sa structure financière.
en_1140290936540

Maple Creek accélère son projet gazier de 640 MW avec une turbine GE Vernova

Maple Creek Energy a sécurisé l'achat d'une turbine 7HA.03 de GE Vernova pour son projet de centrale au gaz dans l’Indiana, raccourcissant les délais de construction pour une mise en service visée en 2029.

Talen Energy boucle un financement obligataire de $2.69bn pour deux centrales à gaz

Talen Energy a finalisé un financement obligataire de $2.69bn pour appuyer l’achat de deux centrales à gaz naturel totalisant près de 2 900 MW de capacité installée.

Excelerate Energy va construire le premier terminal flottant de GNL en Irak pour 450 millions $

Excelerate Energy a signé un accord définitif avec le ministère irakien de l’Électricité pour développer un terminal flottant d’importation de gaz naturel liquéfié à Khor Al Zubair, avec un investissement estimé à 450 millions $.
en_1140281029540

Les déséquilibres structurels freinent l’efficacité des financements climatiques publics

L’étude de Özlem Onaran et Cem Oyvat met en lumière les limites structurelles du financement climatique public, soulignant la nécessité d’un alignement plus étroit avec les objectifs sociaux et économiques pour renforcer l’efficacité et la résilience des dépenses publiques.

La Turquie verrouille 19 Bcma de GNL, Moscou et Téhéran sous pression

Botaş aligne une série de contrats de gaz naturel liquéfié (LNG, gaz naturel liquéfié) qui réduisent l’espace pour les flux russes et iraniens, alors que la production domestique et la capacité d’importation renforcent sa position de négociation. —

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.