Le Sénégal a dévoilé un plan stratégique visant à garantir un accès universel à l’électricité d’ici 2030. Actuellement, le taux d’électrification national s’élève à 84 %, mais des disparités persistent entre les zones urbaines et rurales. Le Pacte National pour l’Énergie s’inscrit dans le cadre du Plan opérationnel pour l’accès universel SEforALL et de l’Objectif de Développement Durable n°7 des Nations unies, avec pour ambition d’alimenter 6,6 millions de personnes supplémentaires en électricité.
Un plan structuré pour une électrification durable
Ce programme vise également à accroître la part des énergies renouvelables à 40 % du mix énergétique et à faciliter l’accès à des solutions de cuisson modernes pour 15,8 millions de personnes. Afin de financer ces objectifs, le gouvernement sénégalais prévoit de mobiliser 2,3 milliards de dollars d’investissements privés.
Axes stratégiques du Pacte National pour l’Énergie
Le projet repose sur cinq axes principaux. Tout d’abord, la modernisation des infrastructures électriques est essentielle pour stabiliser le réseau et assurer une distribution plus efficace. L’intégration régionale, via un renforcement du commerce transfrontalier d’électricité au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), constitue un autre levier clé.
Par ailleurs, le développement des énergies renouvelables décentralisées (ERD), notamment les mini-réseaux solaires, vise à renforcer l’électrification en milieu rural. Le plan prévoit également des incitations pour le secteur privé à travers des concessions et des mécanismes de subvention dédiés. Enfin, la viabilité financière de la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) doit être consolidée par une optimisation des coûts et une réduction progressive des subventions publiques.
Un défi financier et logistique
Si le Sénégal affiche l’un des taux d’électrification les plus élevés d’Afrique de l’Ouest, les écarts entre les ménages restent importants. En milieu urbain, le taux d’accès atteint 97,1 %, contre 64,5 % dans les zones rurales. De plus, seuls 17,4 % des ménages les plus pauvres bénéficient d’un accès à l’électricité, contre 94,5 % pour les plus aisés.
La mise en œuvre du Pacte National pour l’Énergie devra répondre à ces inégalités tout en sécurisant les financements nécessaires. L’engagement du secteur privé et la diversification du mix énergétique seront déterminants pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030.