Le marché solaire français a consolidé sa position au troisième trimestre 2024 avec un total de 1 352 MW raccordés, selon les données de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque publié par France Territoire Solaire. Ce chiffre marque une augmentation de 33 % par rapport aux 1 013 MW raccordés au trimestre précédent, et reflète une progression soutenue dans l’ensemble des segments du marché.
Performances par segment
Les grandes installations photovoltaïques (500 kW et plus) ont représenté 521 MW des nouveaux raccordements, ce qui en fait le segment le plus dynamique du trimestre. Les grandes toitures (100 à 500 kW) ont également atteint un record, avec un total de 456 MW raccordés, confirmant leur rôle croissant dans l’expansion du marché.
Les segments d’autoconsommation et d’installations domestiques continuent de croître. Près de 61 835 nouvelles installations ont été raccordées pour l’autoconsommation, un chiffre sans précédent. Les installations résidentielles de moins de 36 kW ont ajouté 284 MW au réseau, tandis que les moyennes toitures (36 à 100 kW) restent stables avec 90 MW supplémentaires.
Impact sur la consommation nationale
La part de l’électricité photovoltaïque dans la consommation brute d’électricité en France a atteint 8,91 % au troisième trimestre 2024. Cette croissance s’inscrit dans une tendance de diversification des sources énergétiques, renforcée par l’accroissement des capacités photovoltaïques raccordées au réseau.
En parallèle, la file d’attente sur le réseau de distribution a augmenté, atteignant plus de 25 GW. Cette situation soulève des interrogations quant à la capacité des opérateurs à absorber une croissance continue du parc solaire, notamment dans les délais de raccordement.
Facteurs économiques et contraintes
Avec un prix de marché de l’électricité stabilisé autour de 45 €/MWh, l’impact sur les charges publiques liées aux installations solaires reste modéré. Cependant, plusieurs obstacles structurels subsistent, tels que les retards dans l’adoption de textes stratégiques comme la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ou l’augmentation des délais pour obtenir des permis et des raccordements.
Ces facteurs, combinés à une volatilité persistante des prix et à des incertitudes réglementaires, pourraient limiter les investissements à court terme. Selon France Territoire Solaire, ces contraintes nécessitent une coordination renforcée entre les acteurs publics et privés pour stabiliser le marché.
Une dynamique à surveiller
Malgré ces défis, les chiffres du troisième trimestre 2024 confirment la progression du marché photovoltaïque en France. Toutefois, l’évolution du cadre législatif et l’amélioration des processus administratifs seront déterminantes pour maintenir cette dynamique.