En 2024, le Royaume-Uni a consolidé sa position dans la transition énergétique, atteignant un niveau record de 58 % d’électricité produite à partir de sources bas carbone, selon une analyse de Carbon Brief, média spécialisé dans les questions énergétiques. Cette performance marque une réduction significative de la dépendance aux combustibles fossiles, qui représentent désormais 29 % de la production électrique, le plus bas niveau jamais enregistré.
Fin du charbon et nouvelle politique énergétique
Le Royaume-Uni a définitivement tourné la page du charbon en septembre 2024, avec la fermeture de sa dernière centrale, une première parmi les membres du G7. Parallèlement, le gouvernement a interdit tout nouveau projet d’extraction de charbon en novembre de la même année. Ces mesures s’inscrivent dans un cadre politique visant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Le Premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet 2024, a fait du climat un pilier central de sa politique. En novembre, lors de la COP29 tenue à Bakou, il a annoncé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 81 % d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990. Cette stratégie ambitieuse reflète la volonté de positionner le Royaume-Uni comme un acteur clé de la diplomatie énergétique mondiale.
Les énergies renouvelables en pleine expansion
Le développement des énergies renouvelables constitue l’un des principaux moteurs de la transition britannique. En 2024, celles-ci représentaient 45 % de la production totale d’électricité, portées par une forte progression de l’éolien (26 %) et de la biomasse (13 %). Le solaire reste marginal avec une contribution de 4 %, tandis que le nucléaire, avec 13 %, complète le mix énergétique bas carbone.
La capacité éolienne du pays devrait encore croître en 2025, selon Carbon Brief, avec des prévisions indiquant que l’éolien pourrait surpasser le gaz naturel (actuellement à 28 %) pour devenir la principale source d’électricité.
Impacts économiques et diplomatiques
La transition énergétique britannique ouvre des opportunités pour les acteurs économiques nationaux et internationaux. L’essor des énergies renouvelables s’accompagne d’importants investissements dans les infrastructures, notamment dans l’éolien offshore. Ces projets renforcent l’attractivité du Royaume-Uni pour les investisseurs tout en consolidant son indépendance énergétique.
Sur le plan diplomatique, ces avancées permettent au Royaume-Uni de peser davantage dans les négociations climatiques internationales. Avec un cadre législatif restrictif et des objectifs clairs, le pays s’affirme comme un modèle de politique énergétique en Europe, bien qu’il reste derrière des pays comme la Norvège et la Suède, où les énergies renouvelables dominent largement.