L’unité 3 de la centrale nucléaire Tomari, exploitée par Hokkaido Electric Power Company, a reçu l’approbation de l’Autorité de régulation nucléaire du Japon (Nuclear Regulation Authority, NRA) pour sa conformité aux normes de sûreté révisées. Cette validation constitue une avancée décisive pour la reprise de l’exploitation du plus récent réacteur nucléaire japonais, resté à l’arrêt depuis 2012.
Validation réglementaire et calendrier de redémarrage
La procédure de remise en service impose aux opérateurs de déposer plusieurs dossiers auprès de l’Autorité de régulation nucléaire, notamment la demande de modification de l’installation, la validation du plan de renforcement des infrastructures, puis une inspection finale. Hokkaido Electric Power Company avait introduit sa demande de réexamen en juillet 2013, pour démontrer l’adéquation de ses dispositifs de sûreté face aux nouvelles exigences postérieures à l’accident de Fukushima Daiichi en 2011.
Après la publication d’un rapport préliminaire en avril et une période de consultation publique, la NRA a confirmé que Tomari 3 répondait aux standards de sûreté. L’opérateur est désormais autorisé à procéder à des modifications techniques, notamment l’installation d’équipements destinés à améliorer la protection du site.
Investissements en infrastructures de sécurité
Parmi les mesures requises figurent la construction d’une nouvelle digue anti-tsunami de 19 mètres, actuellement en cours d’édification, avec une livraison prévue début 2027. Les travaux incluent également le renforcement du dispositif parasismique des installations, la résistance nominale passant de 550 à 693 gals. Les trois réacteurs du site, deux de 550 mégawatts électriques (MWe) et un de 912 MWe, sont tous à l’arrêt depuis plus d’une décennie.
La remise en service du réacteur reste conditionnée à l’accord des autorités locales. Par ailleurs, une décision de justice, prononcée en mai 2022 par le tribunal de Sapporo à la suite d’une plainte de résidents, bloque actuellement l’exploitation du site. Cette procédure judiciaire est encore en cours d’appel devant la Cour supérieure de Sapporo.
Perspectives et réactions du secteur
Hokkaido Electric Power Company, par la voix de son président-directeur général Susumu Saito, a souligné l’importance de la compréhension et de l’acceptation de la population locale pour envisager un redémarrage effectif du réacteur. La société poursuit par ailleurs les démarches réglementaires pour la validation des unités 1 et 2 de Tomari, qui restent soumises à l’examen des autorités.
La situation du site de Tomari illustre la complexité du processus de redémarrage des centrales nucléaires au Japon, où les contraintes réglementaires, techniques et judiciaires demeurent prégnantes plus d’une décennie après l’arrêt d’une grande partie du parc national.