Le projet thermique de Blackrod dans le nord de l’Alberta, au Canada a vu sa première phase approuvée par International Petroleum Corp. Cette dernière devient ainsi la première compagnie pétrolière étrangère à approuver un projet dans les sables bitumineux du pays depuis plus d’une décennie. IPC, pourrait ajouter le captage et le stockage du carbone (CSC) à la centrale si des fonds publics supplémentaires sont disponibles. L’industrie affirme que les projets de CSC ont besoin d’un soutien gouvernemental plus important pour être financièrement viables, tandis qu’Ottawa et la province de l’Alberta, riche en pétrole, ne sont pas d’accord sur la question de savoir qui devrait fournir un financement accru.
Le projet thermique de Blackrod
IPC, un producteur de 50 000 b/j possédant des actifs au Canada, en France et en Malaisie, dépensera 850 millions de dollars pour développer la première phase de Blackrod. IPC devrait produire son premier pétrole en 2026, et les autorités réglementaires ont donné leur accord pour une production maximale de 80 000 b/jour. L’usine est le premier nouveau projet de sables bitumineux à être approuvé depuis que l’usine Aspen d’Imperial Oil Ltd a été autorisée en 2018, mais suspendue pour une durée indéterminée quelques mois plus tard.
Le CEO Mike Nicholson a soutenu la décision d’IPC en se basant sur la nouvelle capacité des pipelines d’exportation canadiens et la solide position financière de l’entreprise. L’accent mis récemment par l’industrie pétrolière sur le remboursement de la dette et les rachats d’actions a également laissé l’offre mondiale de pétrole extrêmement serrée, a-t-il ajouté. Toutefois, l’investissement dans Blackrod souligne l’importance des vastes gisements de bitume du Canada, les troisièmes réserves de pétrole au monde, dans un contexte d’inquiétude mondiale concernant la sécurité énergétique à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Capture et stockage du carbone pour le projet thermique de Blackrod
Le captage et le stockage du carbone est une technologie qui consiste à capter les émissions de dioxyde de carbone des centrales électriques et des processus industriels, puis à les stocker dans des formations géologiques profondes. Les professionnels considèrent cet outil comme essentiel pour réduire les émissions de carbone provenant des sables bitumineux à forte intensité de carbone. L’industrie affirme que les projets de CSC ont besoin d’un soutien gouvernemental plus important pour être financièrement viables, tandis qu’Ottawa et l’Alberta ne sont pas d’accord sur la question de savoir qui devrait fournir un financement accru.
En février, Mike Nicholson a déclaré qu’il était encore possible d’envisager le captage du carbone tout au long de la chaîne de production si les gouvernements prenaient des décisions raisonnables et prenaient au sérieux les objectifs climatiques. En attendant, l’entreprise paiera la taxe canadienne sur le carbone, qui devrait atteindre 170 CAD par tonne d’ici à 2030.
Les défis du développement du CSC dans les sables bitumineux du Canada
Le développement du CSC pour projet thermique de Blackrod dans les sables bitumineux du Canada s’est heurté à plusieurs difficultés, notamment le coût élevé des investissements initiaux et la congestion paralysante des pipelines d’exportation, qui a réduit la production. Les inquiétudes concernant la forte intensité en carbone du bitume ont également découragé les entreprises internationales d’investir dans les sables bitumineux.
En outre, l’augmentation de la production des sables bitumineux pourrait faire dérailler les objectifs de réduction des émissions du Premier ministre canadien Justin Trudeau et consolider la position du Canada en tant que retardataire en matière de climat. En 2022, les sables bitumineux du Canada ont produit un record de 3,15 millions de b/j et devraient atteindre 3,7 millions de b/j d’ici 2030, selon S&P Global Platts Analytics. Il est donc essentiel d’élaborer des stratégies efficaces pour réduire les émissions provenant des sables bitumineux et atteindre les objectifs climatiques.
En conclusion, le projet thermique de Blackrod d’IPC est un investissement essentiel dans les sables bitumineux du Canada, mais il met également en évidence les difficultés liées au développement de la technologie du CSC dans le pays. IPC pourrait ajouter le CSC à l’usine si des fonds publics étaient disponibles, mais l’industrie a besoin d’un soutien gouvernemental plus important pour être financièrement viable. Les sables bitumineux du Canada sont essentiels à la sécurité énergétique du pays, mais l’augmentation de leur production pourrait compromettre ses objectifs climatiques. Il est donc essentiel d’élaborer des stratégies efficaces pour réduire les émissions et atteindre les objectifs climatiques.